Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


Les 80 ans de la théorie générale et l'héritage de keynes

Publié le lundi 28 mars 2016 . 3 min. 54

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Exactement 80 ans après sa publication, que reste-t-il du célèbre livre de John Maynard Keynes, la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ?

 

Avant de répondre à cette question, faisons un tout petit peu d’histoire. Alors que les sociologues, comme Maurice Halbwach, célèbre l’ouvrage dès sa publication en anglais, c’est peu dire que les économistes français des années 1930 n’ont pas été très emballés. Il faudra attendre l’après-guerre pour que sa pensée se répande et devienne l’orthodoxie économique dominante.

 

A partir des années 1970, la théorie keynésienne est discréditée : trop préoccupée par la demande et pas assez par l’offre, un soutien à la relance budgétaire qui ne fonctionne pas en économie ouverte. Surtout, Keynes subit la vengeance des économistes libéraux, gênés par sa volonté d’encadrement des marchés. En 1980, l’Américain Robert Lucas peut ainsi déclarer : « On ne peut trouver de bons économistes de moins de 40 ans qui s’identifient ou identifient leur travaux au keynésianisme. En fait, être taxé de keynésien est devenu une insulte. Lors des séminaires de recherche, plus personne ne prend la théorie keynésienne au sérieux, le participants se mettent à chuchoter  et à glousser ».

 

Malheureusement pour Monsieur Lucas et ses amis, les faits sont venus complètement les contredire – ce qui, précisons-le, ne les pas pour autant amenés à changer d’avis. En particulier, la crise entamée depuis 2007 – 2008, a réhabilité les nécessaires politiques de soutien de la demande par l’intervention publique, et le besoin de régulation des marchés.

 

On retrouve là les deux grands héritages contemporains de la Théorie générale, ce que l’économiste américain Paul Krugman a baptisé il y a quelques années les « Livre I » et les « Chapitre 12 ».

 

Les premiers sont ceux pour qui l’apport essentiel du livre se trouve dans son tout début, lorsqu’il explique que l’offre ne créée pas forcément sa propre demande et que les économies peuvent donc connaître des situations d’équilibre mais de sous-emploi. Et on ne peut pas tenir les mêmes raisonnements macroéconomiques lorsque l’on est en situation d’insuffisance de la demande et lorsque l’on est au plein emploi. Les chômeurs sont des chômeurs involontaires ; l’intervention publique doit se substituer à l’investissement privé défaillant, etc.

 

Le Chapitre 12 est celui qui explique que les décisions d’investissement se produisent dans une situation d’incertitude fondamentale face à l’avenir. Keynes y présente le célèbre concours de beauté d’un journal britannique où le gagnant n’est pas celui qui choisit la plus jolie femme mais celui dont le choix reflète celui de l’ensemble des joueurs.

 

Ainsi, explique Keynes, face à une incertitude totale sur l’avenir du monde, ceux qui veulent gagner de l’argent sur les marchés ne doivent pas obéir à une rationalité fondamentale (« que vaut vraiment l’action, la devise, etc., sur lequel je parie ») mais à une rationalité mimétique (« je dois faire ce que je crois que la croyance générale du marché serra »). C’est dans ce chapitre que Keynes décrit les effets pervers de la spéculation : « Lorsque dans un pays le développement du capital devient le sous produit d’un casino, il risque de s’accomplir en des conditions défectueuses ». Prémonitoire. C’est là aussi que l’on trouve sa proposition d’une taxe sur les transactions financières, que reprendra plus tard James Tobin.

 

A la dernière page de son livre, Keynes écrit : « Le monde se trouve aujourd’hui dans une impatience extraordinaire d’un diagnostic mieux fondé ; plus que jamais, il est prêt à l’accepter et désireux de l’éprouver, même s’il n’est que plausible ». Après la chute du modèle intellectuel libéral, le véritable héritier de Keynes sera celui qui, comme il a su le faire, saura proposer un autre récit du monde.

 

Christian Chavagneux, Les 80 ans de la théorie générale et l'héritage de keynes, une vidéo Xerfi Canal TV


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :