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Vis-à-vis des riches, la politique d’Emmanuel Macron a tout de suite été claire : il faut les enrichir encore plus. Les chiffres du projet de loi de finances 2020 apparaissent à cet égard éloquents : la suppression partielle de l’ISF et la réduction massive de la taxation des gains en capital ont coûté 4,6 milliards de recettes fiscales perdues en 2018, 4,9 milliards en 2019, un montant prévu à 5 milliards en 2020. L’étiquette de « président des riches » n’est donc pas usurpée. Mais que veut faire le président de la république vis-à-vis des pauvres ? Les choix sont moins clairs, voire plutôt contradictoires.

Le gouvernement héritait de ce point de vue d’une situation plutôt favorable avec une stabilisation du taux de pauvreté – les personnes gagnant moins que 60  % du revenu médian -  autour de 14 % de la population. Les premières estimations de l’Insee pour 2018 font état d’une forte hausse à 14,7 %. Mais le chiffre tient compte de la baisse des Aides au logement et pas des baisses de loyers destinées à la compenser. Une fois ce facteur pris en compte, le taux de pauvreté passerait de 14,1 % de la population en 2017 à 14,3 % en 2018, une hausse moins importante. Mais une hausse quand même.

La France a les moyens de lutter contre la pauvreté. Car celle-ci n’est pas une épée de Damoclès qui pèse sur tous : 85 % des pauvres ont au mieux le bac, les moins qualifiés sont les premiers touchés et largement. Un quart vivent dans une famille monoparentale, un tiers a moins de 20 ans. Le taux de pauvreté est de 22 % chez les agriculteurs – artisans – commerçants, de 15 % chez les ouvriers, de 3,4 % chez les cadres supérieur.

La pauvreté n’est pas non plus une trappe dans laquelle on tombe pour ne jamais ressortir. Selon l’Insee, seule la moitié des pauvres le sont encore l’année suivante. Seuls 4 % des pauvres, des sans diplôme, des plus de 65 ans, des immigrés, n’arrivent plus à en sortir. Et, grâce à ses impôts et à son système de redistribution sociale, la France compte moins de pauvres que la grande majorité des autres pays européens.

La lutte contre la pauvreté réclame ainsi des mesures pour aider les personnes les plus fragiles à éviter d’y tomber. Et c’est là que ça se gâte. Car le gouvernement ne cesse d’envoyer des signaux contradictoires.

Face aux peu diplômés, il développe l’apprentissage… mais flexibilise dans le même temps le marché du travail, ouvrant la voie à la multiplication des travailleurs pauvres, et supprime les contrats aidés, une politique baptisée de « plan d’aggravation de la pauvreté » par Louis Maurin, le directeur de l’Observatoire des inégalités.

Et ce n’est pas fini. Le dédoublement des classes de CP/CE1 va dans le bon sens mais s’arrête en route en ne concernant qu’un quart des pauvres.

D’un côté, le gouvernement revalorise la prime d’activité, fait distribuer des petits déjeuners gratuitement et facilite le recours à une assurance complémentaire. De l’autre,  il taille dans l’aide personnalisée au logement (un milliard d’économies prévu sur le dos des moins favorisés en 2020), n’encourage pas la construction de logements sociaux (et n’assure pas plus que ceux qui y sont y ont bien droit). On nous annonce un revenu universel d’activité, mais pas avant 2023 et à budget constant donc en remplacement d’autres minima sociaux.

Le bilan est, malheureusement, clair. Pendant que la main gauche du gouvernement donne un peu aux pauvres, la main droite leur fait les poches et redistribue aux riches.


Publié le lundi 2 décembre 2019 . 3 min. 45

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