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Paris capable de récupérer du business de la City ?

Publié le jeudi 15 février 2018 . 4 min. 33

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Le gouvernement français multiplie les mesures pour attirer les banquiers inquiets de la sortie de la 1ère place financière mondiale, Londres, de l’Union européenne. La City va-t-elle perdre son rôle de premier centre financier mondial à cause du Brexit et si oui, au profit de qui ?

 

Le Royaume-Uni est devenu la plaque tournante de la finance européenne pour deux raisons. D’abord, un marché très internationalisé s’y est développé dès la fin des années 1950, attirant progressivement les banquiers du monde entier pour en faire un centre financier de premier plan.

 

Ensuite, en étant membre de l’Union, le Royaume-Uni peut accorder à toute entreprise sérieuse qui s’y installe un « passeport » qui donne le droit de vendre ses services sur le continent. Selon la Financial Conduct Authority, le régulateur des marchés financiers britanniques, près de 5500 entreprises disposent ainsi d’un peu plus de 336.400 passeports. Que vont-ils devenir ?

 

Une fois le Brexit mis en œuvre, l’Union à 27 pourrait accorder un « régime d’équivalence » à la finance britannique, la reconnaître comme aussi bonne que la sienne. Mais : ce régime pourrait être révoqué à tout moment, avec un mois de préavis. Et pour le conserver, il faudra que la réglementation financière d’outre-Manche suive, à la virgule près, celle du continent et applique des règles décidées ailleurs, sans avoir son mot à dire. Difficile à encaisser pour les Brexiters !

 

Les financiers uniquement présents à Londres pourraient donc chercher à installer en Europe la partie de leur business en euros, laissant le reste à Londres. C’est là que commence la bataille pour les attirer.

 

Le business des banques…

 

Le Conseil d’analyse économique (CAE) a publié en décembre 2017 une étude évaluant de manière précise les déterminants de la localisation des filiales à l’étranger des entreprises financières.

 

Résultat principal : celles-ci vont s’installer là où d’autres sont déjà car cela signifie que les infrastructures (techniques, juridiques) sont disponibles, qu’il y a un marché du travail adéquat, etc. Or, Paris est mal placée : la France n’accueille que 1,9 % de ces filiales contre 18 % en Allemagne, et 16 % en Suisse.

 

Paris a des atouts. La population d’Île-de-France concentre une part élevée de diplômés du supérieur, plus forte que dans la région de Francfort. Côté coût du travail, les cotisations sociales représentent 53 % du salaire brut d’un banquier français contre 28 % en Allemagne et en Irlande. Mais les salaires de base étant plus faibles en France, les éventuels nouveaux embauchés parisiens affichent un coût salarial plutôt compétitif. Paris a donc ses chances et devrait récupérer, avec d’autres villes, une partie du business de la City.

 

Mais l’enjeu financier du Brexit va au-delà des éventuelles implantations des banquiers privés.

 

…et celui des chambres de compensation

 

Depuis la crise des subprimes, les régulateurs veulent en savoir plus sur qui prend quels risques et à quelle hauteur dans les transactions de produits dérivés, en incitant ces dernières à passer par des chambres de compensation. Un business extrêmement lucratif. L’entreprise LCH Clearnet, une filiale de la Bourse de Londres, compense 90 % des transactions des principaux produits échangés et recueillent 81 % des appels de marge. Autant dire que Londres ne souhaite pas voir partir cette activité très rémunératrice !

 

De son côté, la BCE voit d’un mauvais œil le développement d’un marché spéculatif en euros hors de sa zone de contrôle. LCH est devenue un acteur « systémique », ses soucis se répercuteraient sur l’ensemble de la zone euro. Si une crise sévère devait survenir, elle aurait besoin de tellement d’euros qu’elle se tournerait vers la BCE pour en obtenir.

 

La banque centrale a donc indiqué en juin 2017 qu’elle souhaite voir les chambres de compensation très systémiques être situées DANS la zone euro, plutôt que de dépendre de la Banque d’Angleterre dont les décisions viseront d’abord en cas de problème à sauver les banques britanniques. En clair, elle demande à LCH de rapatrier son business en euros sur le continent !

 

C’est un enjeu de régulation et donc de stabilité financière qui pèsera lourd pour l’avenir de la City. Récupérer la compensation des produits dérivés représente un enjeu clé de l’avenir de la finance européenne.

 


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