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Alerte sur l'avenir de l'industrie automobile européenne

Publié le mercredi 28 juin 2023 . 5 min. 07

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En dépit de la désindustrialisation de sa périphérie, l’Europe demeure une puissance industrielle et commerciale de premier plan. Avec l’Allemagne bien sûr en pays pivot, intégrant les pays à faible coût et à haute compétence dans sa chaîne de valeur. L’Allemagne fait ainsi figure de locomotive, non du fait de la vigueur de sa demande intérieure, mais par sa capacité à projeter des produits européens à forte valeur ajoutée sur les marchés mondiaux.


La Chine, premier exportateur mondial de voitures


C’est un édifice qui se lézarde maintenant à grande vitesse. Comme en témoigne le cas emblématique de l’industrie automobile. Et comme souvent, c’est la Chine qui est en train de renverser le jeu. Sur le plan de la production d’abord, et ce depuis 2009 déjà. La plateforme de production européenne fait déjà figure de nain : la Chine a produit 27 millions de véhicules (particulier et commerciaux) sur son sol en 2022, quand l’UE et le Royaume-Uni en en ont produit 13,5 et les États-Unis 10,1 millions. Alors certes, les constructeurs chinois ont longtemps été minoritaires sur leur marché local. Mais alors que ces derniers représentaient moins de 40% du marché domestique en 2021, le film de la reconquête tourne aujourd’hui en accéléré. Et fin 2022, ils ont franchi la barre symbolique des 50%, ne cessant de tailler des croupières aux marques étrangères implantées sur son sol, au premier rang desquelles Volkswagen et Toyota, menacés maintenant par les constructeurs locaux BYD et Geely.


Mais à cette conquête intérieure, s’ajoute aujourd’hui une conquête extérieure, à une vitesse qui dépasse là encore les attentes. C’est un chiffre avant tout symbolique, mais qui a fait l’effet d’une bombe. La Chine est devenue au premier trimestre 2023 le premier exportateur mondial, surclassant le Japon, avec un bond de 58,3% de ses ventes sur les trois premiers mois de l’année, après avoir déjà supplanté l’Allemagne en 2022 à la place de deuxième exportateur mondial.


La Chine déplace ses efforts sur la créativité et le design


Les constructeurs chinois ont certes profité du vide laissé par les sanctions commerciales occidentales imposées à Moscou. Les exportations vers la Russie auraient ainsi triplé rien qu’en 2022, à 140 000 unités. Cela ne représente toutefois que moins de 5% des exportations automobiles chinoises de 2022. Et ce brusque changement d’échelle de la production et des exportations chinoises est d’abord et surtout le fruit d’une stratégie délibérée et mûrie, mettant en relief les vulnérabilités européennes. En avançant ses pions dans les véhicules électriques ou électrifiés, la Chine efface son retard de 120 ans en matière d’expérience, comme le souligne Jean-Pierre Corniou, « se mettant sur la même ligne de départ que ses concurrents ». C’est aujourd’hui tout l’avantage réputationnel de l’industrie européenne, en termes de qualité, de design acquis sur le véhicule thermique qui est dévalué, quand la qualité d’un véhicule se mesure d’abord à l’aune de son autonomie et de son électronique embarquée. De ce point de vue, la Chine, contrairement à l’Europe a développé ses avantages tout au long de la chaîne de valeur, partant de l’extraction, passant par les batteries, et tout l’écosystème numérique qui permet de concevoir des véhicules de plus en plus autonomes et intelligents. Or, sur aucun de ces segments, l’Europe n’a su conquérir une position de leadership. À l’inverse, la Chine déplace aujourd’hui ses efforts sur les terrains de la créativité et du design, dernier bastion européen. À l’appui de cette stratégie de conquête, des objectifs très volontaristes en matière d’électrification, puisque la Chine s’est fixé une cible très ambitieuse de 50% du parc dès 2030. Elle dispose donc de tous les ingrédients : effets d’échelles, accès aux ressources, technologies performantes pour assoir son leadership.


Une nouvelle vague de désindustrialisation en Europe ?

La hiérarchie des marques au plan mondial voile encore le tsunami qui s’annonce. En 2022, c’étaient encore des marques japonaises, européennes, américaines, coréennes qui trustaient le top 10 des ventes, fortes aussi de leur implantation sur le sol chinois, des fusions qu’elles réalisent et de leur maîtrise des circuits de distribution. Mais les constructeurs chinois sont déjà en embuscade et le jeu pourrait rapidement s’inverser en termes de prédation et d’implantation. Les États-Unis l’ont bien compris en érigeant des barrières tarifaires et non tarifaires, et jouant le coup d’après en matière de véhicule électrique avec Tesla en fer de lance. Sur tous ces plans, l’Europe joue avec un temps de retard s’exposant plus que jamais à une nouvelle vague de désindustrialisation.


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