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Comment caractériser le bilan à mi-mandat de Joe Biden ? Si l’on se fie à la surface des choses, le chômage est à son plus bas historique. En d’autres temps, cela aurait suffi à qualifier de success-story cette première moitié du mandat démocrate. La job machine continue à tourner à plein, sur des rythmes supérieurs à 1 million sur 3 mois en septembre. Et si la croissance patine depuis le début de l’année, il n’en reste pas moins que depuis l’entrée en fonction du président, elle s’établit à 3,3% en rythme annuel. Et la production manufacturière était encore sur un trend ascendant en septembre. À l’actif de la présidence démocrate aussi, un processus de normalisation du déficit public, après les folles embardées liées à la pandémie, sur fond de reflux des aides aux ménages et d’un fort rebond des rentrées fiscales. Et une étonnante résistance de la Bourse, au regard du contexte extrêmement défavorable, à mettre sur le compte d’une profitabilité record des grandes cotations US.


Une relance mal dosée


Derrière cela, un moteur puissant de consommation. Une consommation qui navigue au-dessus de sa tendance de moyen terme, boostée notamment par une exceptionnelle appétence pour les biens durables, équipement domestique, électronique, etc. Avec en arrière plan, une forte progression du revenu disponible des ménages, elle-même alimentée par les transferts publics des plans de relance successifs initiés durant la pandémie. Et un fort mouvement de désépargne des ménages américains qui puisent sur leurs réserves de cash. Le tout ayant été obtenu sans ponction excessive sur la valeur ajoutée des entreprises, le partage étant favorable à la profitabilité des entreprises.


Le seul vrai point noir de la conjoncture américaine serait donc son inflation. Une inflation qui a longtemps été vécue comme accidentelle, temporaire, importée. Le bilan de Joe Biden serait ainsi un bilan contrarié, par des aléas internationaux, dont le retournement suffirait à remettre le moteur sur ses rails.


C’était le discours de la FED jusqu’à cet été encore. Erreur de diagnostic, car cette inflation s’est diffusée comme une trainée de poudre à la plupart des composantes de la consommation, s’étendant maintenant aux services : les loyers, les prix des services médicaux, des assurances-santé, ou des transports ont encore accéléré en septembre. Un syndrome qui révèle maintenant les limites du potentiel de croissance américain. L’économie, soumise à un choc keynésien sans équivalent, n’a pas su y répondre par les volumes, mettant en évidence une rigidité sous-estimée de l’offre. Dont témoigne aussi la très forte contribution négative du commerce extérieur à la croissance US.


Au passif de Joe Biden donc, une erreur de pilotage. Une relance mal dosée, trop concentrée, embrayant trop vite sur l’énorme stimulus que Trump avait engagé pour sauver sa propre réélection. L’administration américaine, trop confiante dans le privilège exorbitant du dollar, a surdosé l’endettement pour tirer son économie de l’ornière. Et elle se trouve maintenant confrontée à une remontée des taux qui surexpose l’État et les entreprises.


Deux problèmes structurels


Derrière cette erreur de pilotage, une sous-estimation surtout de deux problèmes structurels majeurs auxquels l’administration démocrate ne s’est pas attaquée :


1. Premièrement, les dérives de l’hyper concentration des entreprises qui confère un pouvoir de marché exorbitant aux leaders de la capitalisation, avec pour corollaire une diminution des pressions concurrentielles, et des comportements de marge qui attisent la diffusion de l’inflation. La politique anti-trust, qui était aux programmes de certains postulants aux primaires démocrates, a disparu de l’agenda, l’administration Biden ayant tout misé sur sa politique climatique pour impulser une croissance verte. Une politique, qui au demeurant, en réduisant la capacité de raffinage américaine, a fait perdre un levier d’action aux États-Unis pour modérer l’inflation énergétique.


2. Deuxième problème structurel sous-estimé, la nouvelle configuration démographique américaine. La croissance de la population en âge de travailler a fortement ralenti, participant à la baisse du taux de participation. À quoi s’ajoute un syndrome de la grande démission, notamment parmi les plus jeunes. Avec à la clef, un vieillissement de la population active, quand l’économie est portée par les secteurs de la Tech. Et une réduction du réservoir de main-d’œuvre, qui était au cœur de la flexibilité de l’offre américaine, et de sa modération salariale. Les États-Unis dépendent ainsi plus que jamais de l’immigration, sujet sur lequel, l’administration démocrate, consciente des risques de conflagration politique, ne dispose pas de marge de manœuvre.


Immigration et inflation : ces deux sujets, qui ont pris le dessus sur tous les autres, ne sont pas seulement le reflet de l’opportunisme politique des républicains, mais aussi les symptômes d’une impasse structurelle du modèle de croissance américain.


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