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Nos économies sont confrontées à de grands enjeux de soutenabilité : la soutenabilité climatique de nos modes de croissance, la soutenabilité sociale, à travers le creusement des inégalités notamment patrimoniales, et la soutenabilité financière d’un endettement toujours croissant. Peut-on s’attaquer frontalement à ces trois dérives ? La réponse intuitive est non.


La transition climatique mine notre pacte social


L’enjeu climatique prime sur les autres, car ses conséquences non réversibles concernent l’habitabilité de notre planète, rendant l’objectif zéro carbone impératif. Mais il induit des investissements massifs d’adaptation, sans croissance immédiate en retour, qui mobilisent donc de la dette nouvelle. Elle induit une fiscalité punitive, des changements de consommation et des investissements particulièrement pénalisants pour la population à faible revenu. Au plan mondial, elle brime le développement des régions les moins développées de la planète, qui ne disposent ni des moyens de verdir leur croissance ni de la possibilité d’exploiter la dette écologique que les pays avancés ont accumulée à leur détriment. La transition climatique aggraverait donc inévitablement les inégalités et complique encore plus l’équation de la soutenabilité financière.


La transition climatique mine notamment notre pacte social à plusieurs niveaux :


• elle pénalise d’abord les secteurs les plus pollueurs (raffinage, transport, métallurgie, traitement des déchets, agriculture, chimie notamment), frappant au premier plan notre reliquat d’emplois ouvriers ;
• elle véhicule ensuite l’idée de sobriété, entendue comme une version de la décroissance. Elle sape donc notre assiette fiscale et sociale, menaçant le financement de notre système de solidarité ;
• elle suppose de mobiliser des techniques de production a priori plus coûteuses et moins efficaces que celles éprouvées du monde carboné. Là encore au détriment de la croissance et du pouvoir d’achat des consommateurs ;
• elle exige un effort inégalement réparti, les plus faibles revenus étant plus exposés aux passoires thermiques, aux véhicules anciens polluants, à l’habitat excentré et donc aux longues distances domicile/travail, etc., sans disposer ni des mêmes ressources courantes, ni des mêmes réserves d’épargne, ni du même accès à des alternatives que la population plus aisée. Le cas de l’habitat est éclairant. L’exposition aux logements de classe économique F et G est nettement décroissante en fonction de la tranche de revenu à laquelle appartiennent les ménages. Or, selon le récent rapport sur « les incidences économiques de l’action pour le climat » publié par France Stratégie, l’effort de rénovation représente 146% du revenu disponible annuel moyen des deux premiers déciles contre 82% pour la classe moyenne et 35% pour le top 10.


Réduire nos émissions exige des transferts de revenus entre riches et pauvres


Les politiques doivent ainsi arbitrer entre un risque certain à horizon lointain et des risques de conflagration sociale et financière immédiats, avec la tentation de privilégier les horizons courts. C’est pourtant un faux dilemme. Pour deux raisons principales :


1. La première, c’est que la perception antisociale de l’écologie se trompe de scénario de référence. Antisociale par rapport à quoi ? Par rapport au monde d’aujourd’hui business as usual. Or, ce scénario n’existe pas. Le scénario de référence, sans mesures additionnelles, c’est celui d’un réchauffement de 4 degrés à horizon 2100, avec les dérèglements alimentaires et d’eau induits, les migrations massives, les coûts infrastructurels pour limiter l’érosion des côtes, etc. Avec un impact sur la croissance hypothétique, mais que la plupart des économistes considèrent comme supérieur à celui de l’agenda zéro carbone.


2. La seconde raison, c’est que la question sociale est inséparable de la question climatique. Le conflit entre objectifs rivaux travestit l’enjeu. Car le social n’est pas seulement un objectif. Il est un instrument de réalisation de l’objectif bas carbone. Pour en prendre la mesure, il faut tenir compte des différentiels d’empreinte carbone entre les plus pauvres et les plus riches, que ce soit à échelle mondiale ou de l’Europe. Ces différentiels tiennent simplement au fait que le panier de consommation de biens et de services est croissant avec le revenu. S’attaquer à la question du carbone avec des signaux prix et des taxes sans transferts en direction des bas revenus c’est donc s’exposer à des réponses très hétérogènes :


o Avec d’un côté des populations à faible revenu, très sensibles aux prix, mais ne disposant pas des moyens financiers pour se déplacer sur des substituts ou engager les coûts diminuant leur empreinte carbone. Partant d’une faible empreinte, leur contribution à la décarbonation sera faible.
o Et de l’autre une population aisée, beaucoup moins sensible aux prix, avec une forte inertie de ses comportements donc, en matière de transport aérien par exemple, alors qu’ils concentrent les émissions. Or, cette population doit être en proue de la transformation. Ce sont les primo adoptants des technologies vertes, ceux par qui se réalisent les économies d’échelle qui permettent de démocratiser leur usage auprès des classes moyennes à un coût moindre. Ceux qui disposent de la surface fiscale pour opérer les transferts vers la frange de la population la moins armée financièrement.


Alors certes, il ne suffit pas de réduire les inégalités pour réduire nos émissions. En revanche, réduire nos émissions exige des transferts de revenus entre riches et pauvres qui devraient tendre à réduire les inégalités.


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