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La succession des crises a éloigné notre regard des enjeux de commerce international. Le repli défensif des pays avancés sur le soutien à leur demande intérieur a occulté la question de la compétitivité. La dégradation des comptes extérieurs des pays avancés est d’abord attribuée à la fièvre énergétique. Et l’espace international est d’abord appréhendé ces dernières années comme un théâtre de rivalité géostratégique, traversé de grandes tendances dont on ne sait pas si elle relève du fantasme ou de la réalité : dé-globalisation, protectionnisme, repolarisation du monde, basculement du leadership agitent les esprits. Mais que voyons-nous réellement sur le plan commercial de l’évolution du rapport de force entre régions ? Premièrement, en dépit de la forte instabilité des flux créée par la crise sanitaire, un approfondissement de tendances que l’on connaît : une montée ininterrompue des pays émergents dans le commerce, Chine en tête, qui ne cesse de grignoter les parts de marché de l’occident. Deuxièmement un véritable durcissement commercial américain, qui sort peu à peu de sa posture de consommateur débonnaire en dernier ressort, pour repartir à l’offensive. Et face à ces deux forces hostiles, l’Europe fait de plus en plus figure de région assiégée et fragilisée.


Les excédents commerciaux de la zone euro, ont certes voilé sa perte de terrain jusqu’en 2020. La modération de sa demande intérieure et le faible prix des hydrocarbures en ont fait l’une des principales régions excédentaire du monde tout au long de la décennie 2010. La crise énergétique a effacé cet avantage. Mais les grandes variations du solde des paiements courants de la zone, recouvrent une tendance plus continue, d’érosion des parts de marché en volume. Zone euro et Japon sont les deux régions du monde  qui régressent le plus face à l’offensive des émergents et notamment de la Chine, une offensive qui n’a pas faibli en dépit du Covid. Les États-Unis résistent globalement mieux. Et dans ce tableau général, le décrochage du Royaume-Uni depuis le Brexit est un autre élément marquant.


Deuxième tendance forte, la pénétration chinoise sur le marché européen, ne cesse de s’accentuer. Les produits chinois représentent aujourd’hui 18 % des importations de la zone, hors commerce intra-zone, contre 6% au début des années 2000, 11% au moment de la crise des Subprimes et 14-15% avant la crise sanitaire. Mais c’est surtout l’évolution du contenu de ces importations qui frappe les esprits. La montée en gamme Chinois est bien palpable. Le pays remonte les chaînes de valeur en amont, occupant des segments stratégiques et prend pied en aval sur les créneaux décisifs. En témoigne la part toujours croissante qu’il occupe dans l’équipement informatique, et dans les composants de ce secteur sur lequel il reprend pied. En témoigne sa conquête des secteurs de l’équipement électrique et des batteries. En témoigne sa progression continue sur les principes actifs pharmaceutiques. En témoigne surtout son entrée fracassante dans le secteur de la construction automobile, où, partant de zéro, il commence à prendre des parts de marchés significatives aux constructeurs occidentaux. La liste est encore longue.


Face à l’offensive chinoise ce qui frappe ensuite, c’est le raidissement américain. Le slogan « America first » survit dans les actes à son promoteur. Le retour du souverainisme industriel américain, teinté de protectionnisme est maintenant palpable. Il se voit dans le recul de la part des produits des Brics dans les importations américaines. Ce recul est d’abord chinois, à front renversé avec ce que l’on observe en Europe. Mais au-delà de cet aspect défensif, il se voit dans le caractère offensif et opportuniste de la stratégie commerciale américaine en Europe. Les États-Unis sont le grand gagnant de l’éviction des russes sur le marché des hydrocarbures européen. Ils raflent tout. Face aux diverses options qui s’offraient aux européen, de l’Algérie, en passant par l’Iran ou le Venezuela, une seule carte s’est imposée, notamment concernant le gaz naturel, où ils n’évincent pas seulement la Russie, mais aussi l’Algérie.


Enfin face au raidissement US, l’idée selon laquelle un bloc non aligné, sous leadership Chinois et Russe tend à s’intégrer, coupant le monde en deux, et faisant contrepoids au bloc occidental, cette idée n’a pas encore de réalité bien tangible. Le commerce intra-brics plafonne et l’opportunité de la guerre n’a pas modifié encore la donne. Les émergents demeurent étroitement imbriqués commercialement aux économies occidentales et leur destin est lié à celui de l’Ouest. L’Afrique quant à elle ne décolle toujours pas dans le commerce mondial, représentant toujours moins de 3% des flux.


Bref, l’Europe fait de plus en plus office de ventre mou face à une offensive commerciale qui met front à front la Chine et les États-Unis. Les BRICS n’ont pas encore changé de cible.  Ce n’est pas entre eux qu’ils cherchent dorénavant à bâtir une prospérité commerciale, mais  bien toujours et encore en captant la demande occidentale. Si l’Europe espère survivre commercialement dans un entre soi occidental elle se trompe. Car elle est maintenant la double cible et de la Chine et des États-Unis, et sans stratégie défensive, elle risque d’y laisser beaucoup de plumes.


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