Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Face à la fin annoncée des énergies fossiles, comment les grands pays pétroliers du Moyen Orient envisagent-ils leur reconversion. La façon dont ces pays conçoivent la réallocation de leur rente fossile, écrit dès à présent l’avenir de la transformation climatique à échelle mondiale.


Premier constat, cette reconversion s’opère très lentement. Les pays du moyen orient représentent toujours un peu plus de 30% d’une production pétrolière qui à échelle mondiale ne décroît pas. Ces pays comptent prolonger et optimiser leur rente le plus longtemps possible, multipliant les partenariats régionaux. Le cas de l’Arabie Saoudite, qui constitue de loin la première économie pétrolière de la zone est emblématique. Le Royaume demeure intensément dépendant du pétrole, comme en témoigne la persistance du poids très élevé du PIB pétrolier dans son économie, des recettes pétrolières dans le financement de ses dépenses publiques ou des hydrocarbures dans ses exportations. Cette dernière ne diminuant que très lentement, maintenant sa part prépondérante dans les exportations du pays, tandis que la montée des autres ressources dans sa balance des paiements demeure très poussive, portée par le tourisme. L’inertie des investissements étrangers entrants démontre de surcroît la faible crédibilité du modèle alternatif de développement que survend le Royaume à l’étranger à grand renfort de communication.


La plupart de ces pays, notamment les économies du Golfe mobilisent l’arme des fonds souverains pour convertir leur rente pétrolière en rentre financière. Ces derniers sont devenus des acteurs majeurs de l’économie mondiale, représentant 40% de cette classe d’investisseurs. En quête de hauts rendements, ces fonds diversifient leurs investissements aux plans sectoriel et géographique multipliant les participations minoritaires dans les groupes cotés occidentaux (énergie, luxe, numérique etc.), plus marginalement vers les capitalisations des pays émergents, le private equity, ou l’immobilier, à l’instar du plus grand d’entre eux, le Abu Dabhi Investment autority. Ce faisant, ils contribuent à maintenir en apesanteur les marchés d’actifs des pays avancés, participant très largement à l’emballement de ces derniers ou à leur fameuse résilience en cas de choc adverse sur le prix de l’énergie. Ils entérinent en cela les arbitrages des grands fonds américains, avec un prima pour la Tech et tout ce qui porte promesse de haut rendement, sans considération écologique, renforçant la dérive énergivore de nos économies.


Cette financiarisation de la rente pétrolière, se double d’un volontarisme affiché pour diversifier les économies domestique et attirer le capital financier et humain. L’Arabie Saoudite dans la cadre de son plan Avenir 2030 constitue à nouveau un cas emblématique en la matière, multipliant les réformes de libéralisation mais aussi les projets urbains pharaoniques dont la mégapole futuriste Neom en plein désert qui a elle-seule engloutirait 500 milliards de dollars, les investissements technologiques, touristiques, sportifs culturels qui visent à poser les bases de nouvelles rentes sur la base d’une consommation énergétique qui explose.


Mais c’est d’abord dans le domaine de l’énergie, que ces pays concentrent leurs efforts pour sortir du tout pétrole  avec pour première obsession de maintenir leur position de premiers fournisseurs du monde. Ils engagent certes des investissements spectaculaires dans le renouvelable, mais ces derniers visent d’abord à couvrir leur consommation débridée d’énergie en interne et à préserver leur capacité à dégager des excédents. C’est en fait en priorité vers les gaz conventionnels et non conventionnels que ces pays portent leurs efforts, Iran, Qatar et Arabie Saoudite et émirats arabes en tête, avec un potentiel de développement considérable si l’on se fie aux réserves prouvées proche de 40% des ressources mondiales. C’est enfin vers l’hydrogène vert ou  non vert que ces pays mettent les bouchées doubles avec des projets de très grande ampleur. In fine, leur diversification vise surtout à ajouter de nouvelles strates énergétiques aux plus des anciennes.


Bref à travers leur reconversion, les pays pétroliers du Moyen Orient amplifient toutes les dérives du capitalisme contemporain, combinant fuite en avant dans la financiarisation, mégalomanie des investissements de structure et course à l’or vert, qui agrège les nouvelles énergies aux anciennes en oubliant la finalité climatique.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :