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Economie et extrémisme en Europe : quelle explication ?

Publié le mercredi 1 juin 2016 . 4 min. 00

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

L’idée simple veut que l’extrême droite fasse son nid sur de la détresse sociale. La liste des pays européens dans lesquels les intentions de vote en faveur des partis extrêmes sont aujourd’hui les plus élevées, invite indéniablement à rechercher d’autres grilles explicatives. 

 

Plaçons un instant le projecteur sur ces pays dont les intentions de vote en faveur de l’extrême droite représentent en mai 2016 plus de 15% de l’électorat, et où de surcroit ces partis disposent à la fois d’une base structurellement forte et en progression : on y retrouve par ordre décroissant : la Pologne, les Pays-Bas, l’Autriche, la Suisse, la France, le Danemark et la Suède. Je ferai ici l’impasse sur le cas controversé de la Hongrie. Croisons maintenant cette liste avec toute une série d’indicateurs économique et sociaux, les plus souvent évoqués pour expliquer la montée des votes protestataires.

 

Parmi ces pays, notons d’emblée qu’elle comporte 4 pays (Les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, ou la Suède) les plus souvent donnés en référence comme modèles de réussite en matière d’emploi et de chômage… sans compter la suisse et son taux d’emploi record Notons aussi qu’on y retrouve aucun des principaux sinistrés de la crise de la zone euro, autrement dit, ni la Grèce, ni l’Espagne, ni l’Italie.  L’histoire des dictatures fait surement ici office d’antidote.

 

Tentons, donc quelques rapprochements faussement évidents : aucun lien avec le niveau de richesse ou de pauvreté des économies. Aucun lien avec l’appauvrissement qu’aurait pu occasionner la crise de 2008. Aucun lien non plus avec les disparités de distribution des revenus au sein de l’économie, pour ceux  qui rétorqueraient que le bonheur est une notion relative ;  Aucun lien non plus avec l’ampleur des flux migratoires qui traversent ces économies.  Aucun lien enfin avec le degré de vieillissement des pays, pour ceux qui penseraient que l’âge crée un terrain favorable au repli identitaire, ou à l’inverse, que la gérontocratie attise le vote protestataire des plus jeunes. 

 

Pour aller sur un terrain plus subjectif des eurobaromètres, qui sondent la perception qu’ont les différents peuples des institutions européennes, ce ne sont pas les pays qui expriment la plus forte défiance à l’égard du projet européen, et sur son avenir, qui sont en proue de la montée des extrêmes. 
Tout cela nous rappelle les travaux récents de Layard,  sur la déconnection entre croissance, richesse et bonheur.  Tout cela nous rappelle aussi que la vitrine du plein emploi recouvre aussi souvent un déclassement des classes moyennes, une insécurité croissante, économique, sociale ou technologique qui ne doit pas nous tromper sur la bonne santé mentale des économies. Je pourrais aussi parler de l’accès de plus en plus compliqué au logement pour les plus jeunes ou les plus précaires, même lorsqu’ils sont officiellement pourvus d’un emploi.

 

Tout cela nous rappelle encore que l’Europe a perdu le ciment fédérateur de l’ennemi commun, après la chute du mur. Ou même le projet simple de rivaliser, en se fédérant, avec l’hyper-puissance américaine. Bref l’enfer en Europe redevient les autres, ceux avec qui il est si difficile de faire émerger un intérêt commun. 

 

Tout cela nous rappelle enfin, que la montée du vote sanction, dirigé contre les élites politiques historiques, dans de plus en plus de pays européens, est difficilement dissociable  de l’absence de variété dans l’offre politique de droite ou de gauche. Le fameux no alternative qui sous-tend le fonctionnement de la zone euro crée un étrange appel pour autre chose, même si cet autre chose ressemble à un bégaiement de l’histoire.

 

Olivier Passet, Economie et extrémisme en Europe : quelle explication ?, une vidéo Xerfi Canal TV


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