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L'Allemagne en solo : ses intérêts au dessus de ceux de la zone euro

Publié le lundi 11 septembre 2023 . 5 min. 04

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L'Allemagne entre dans une nouvelle séquence. Elle était jusqu'ici le réservoir d'épargne de l'Europe, hostile aux transferts et exigeant en tant que créancier de ses partenaires une discipline financière pour garantir la qualité de ses créances détenues sur le reste de l'Europe. Bref, c'était aux autres de s'adapter à la loi de l'euromark. On connaît les effets de cette intransigeance pour les économies les plus fragiles.


Covid ou le relâchement des règles financières


Les années post-covid ont ouvert ce qui apparaît désormais comme une parenthèse, où le pays a lâché du lest sur tous les plans. Dérogeant trois années consécutives au fameux frein de l'endettement qui cadenassait ses possibilités d'emprunt public. S'autorisant des déficits supérieurs à 3% du PIB, acceptant enfin de mutualiser la dette et d'être contributeur net du plan de relance européen, bref d'opérer des transferts des pays les plus riches vers les plus pauvres. Tolérant aussi une sortie de route généralisée de l'endettement dans tous les pays européens. Pour beaucoup, le pacte de stabilité était caduc. Plus possible de faire la route dans l'autre sens, ou alors au prix d'un désastre conjoncturel. L'Europe n'avait plus dès lors d'autre alternative que la solidarité interétatique face à des menaces communes.


Des fondamentaux productifs durablement atteints


Or, quelle est véritablement la situation aujourd'hui ? L'Allemagne sort de ces trois ans de crise atteinte d'un covid long du point de vue industriel. Elle réalise que ses fondamentaux productifs sont durablement atteints.


• Du point de vue de la spécialisation sectorielle : l'accélération de la mobilité électrique déplace l'avantage en Chine, qui maîtrise tous les segments de la chaîne de valeur. Les constructeurs chinois ont déjà doublé les Allemands au plan mondial et prennent l'ascendant sur leur marché domestique que l'Allemagne considérait comme son eldorado.
• Son avantage est également sapé du point de vue géographique. Ses industriels qui avaient joué le grand large, notamment vers les émergents Asiatiques, butent aujourd'hui sur la forteresse chinoise, qui reprend à vitesse accélérée le contrôle de son marché intérieur et part à l'offensive du marché européen. Un marché chinois dont les perspectives de croissance sont par ailleurs minées par le surendettement. Elle se heurte aussi à la forteresse américaine, décidée à reprendre la main sur les filières industrielles stratégiques de la transition climatique, subventionnant notamment une mobilité électrique made in America.
• C'est aussi toute sa stratégie de déploiement vers l'Est européen qui est déstabilisée.
• Enfin, le territoire allemand voit son attractivité menacée par la perte de l'avantage énergétique gazier qu'elle avait bâti en partenariat avec la Russie.


Cavalier seul


Et in fine, c'est la machine à produire des excédents d'épargne qui se grippe. L'Allemagne n'est dans ce contexte plus obsédée que par une chose : remettre d'aplomb sa machine à gagner des parts de marché à l'international. C'est un chantier colossal qui l'attend et, en attendant, c'est par la compression de sa demande intérieure et la reconstitution de sa force de frappe budgétaire qu'elle entend mener ce combat. Le budget de cette rentrée est sans ambiguïté : retour au frein budgétaire qui limite à 0,35% du PIB ses possibilités de levée de fond sur les marchés ; coupe sur les dépenses ; retour du déficit sous la barre des 2%.


Alors certes, la logique voudrait que l'Allemagne, contestée sur les marchés lointains, se recentre sur ses débouchés européens. Et que dans ce contexte elle accorde plus de poids à l'objectif de croissance du grand marché ; autrement dit qu'elle adhère à plus de solidarité et moins de rigueur européenne... mais ce n'est que pure illusion. L'exemple de la réunification en atteste. Quand l'Allemagne affronte ses difficultés, c'est sur ses propres forces qu'elle mise. Quel qu'en soit le coût pour ses voisins. La conjoncture lui importe peu. Seul compte le fait de maintenir le cap sur l'épargne, l'investissement et la productivité. La demande viendra plus tard et ce sera au détriment des autres. Elle n'ira pas ajouter à ses difficultés le risque d'une dépréciation de l'euro. Et sur ce plan, elle se considère comme le roc sur lequel ses partenaires s'accrochent. Le seul intérêt commun auquel elle entend contribuer, c'est celui de la stabilité financière. Pour le reste, elle fait cavalier seul, et ceux qui espèrent que l'Allemagne blessée se ralliera à l'idée de solidarité en seront pour leurs frais, car jamais les intérêts du pays n'ont été aussi éloignés de ceux de ses partenaires.


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