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L’Europe à l’heure du rattrapage et d’une stratégie productive

Publié le vendredi 15 mars 2019 . 4 min. 45

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L’Europe est un des grands pôles industriels du mode. Elle est d’abord le second pôle mondial de création de valeur ajoutée industrielle au monde. Elle est ensuite le second exportateur mondial de produits manufacturés si l’on exclue la composante intra-communautaire. Il est donc totalement fallacieux de ranger la vieille Europe au magasin des antiquités de l’industrie. Et sur toute une série de segments matures de l’offre, elle est en pointe du point de vue technologique, à la frontière comme on dit : que ce soit l’automobile, le ferroviaire, l’aéronautique, l’aérospatial, les biens d’équipement, la chimie, la pharmacie, la cosmétique, le luxe, etc… L’Europe de la concurrence a façonné un socle industriel, certes inégalement réparti spatialement, mobilisant de moins en moins d’emplois, mais performant du point de vue des critères de compétitivité.


L’Europe vassalisée dans les domaines numérique et climatique


Et c’est sur la base de ce constat, exact pour un large spectre de secteurs, que s’est solidifiée la doctrine productive européenne. L’Europe, pour se battre à  la frontière technologique se doit 1/ de concentrer ses ressources sur la connaissance, 2/ de flexibiliser son marché du travail, 3/ de veiller au grain en matière de politique de la concurrence et s’en remettre aux forces du marché.


Cela étant dit, il existe aussi deux immenses béances dans la force de frappe productive européenne. C’est d’abord sa faible présence dans les secteurs névralgiques de la révolution numérique. C’est ensuite son mauvais positionnement dans les filières productives en amont de la transition énergétique et climatique. Dans le photovoltaïque mais pas seulement. Dans les technologies de stockage, même si les jeux ne sont pas faits encore. Mais le risque que les acteurs du transport sourcent leurs batteries auprès de producteurs asiatiques, plutôt que de privilégier une intégration verticale, demeure très élevé. Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’un problème de demande : dans les usages numériques, comme en matière d’objectifs climatiques, l’Europe est en pointe. Et c’est bien l’incapacité à organiser une filière en amont de ces besoins qui place l’Europe en situation de vassalisation des deux domaines pivots du capitalisme contemporain.


Mutualiser ses forces et son capital


Face à cela, que fait l’Europe et que font les leaders européens ?  Ils continuent à afficher des plans ambitieux, qui arment la demande de technologies génériques, dont le développement s’opère ailleurs. Ils développent les outils de financement de ces plans, via la BEI notamment, qui consacre déjà plus d’un quart de ses investissements à la lutte contre le changement climatique. La BEI, qui est aussi pionnière depuis 10 ans, concernant les obligations climatiquement responsables. Autant dire que le projet d’une banque européenne du climat est déjà en ébauche. Or, le cœur de l’enjeu n’est pas là. Car en face, il y a des puissances qui sont lancées dans une course effrénée au leadership de ces technologies, États-Unis et Chine en tête. Et dans un cas comme dans l’autre, l’État prend une part active dans la polarisation et la protection de ces investissements stratégiques.


Face à cet enjeu capital, l’Europe comme à son habitude est devenue experte dans la manipulation de la langue abstraite des outils et des instruments, esquivant de la sorte la question du contenu des investissements, des montants nécessaires et de leur programmation. Un peu comme un artiste que l’on réduirait aux pinceaux et aux couleurs qu’il mobilise, passant sous silence son œuvre. Or l’œuvre dont il est question ici, est celle du rattrapage européen concernant les deux cœurs de réacteur du capitalisme contemporain. Il s’agit de deux enjeux vitaux sur lesquels l’Europe doit mutualiser ses forces et son capital, et doit se doter d’une programmation stratégique si elle veut reprendre pied. Cela devrait être à l’épicentre de la renaissance européenne. Et la prostration de l’Europe en la matière est d’autant plus frustrante, qu’elle a montré par le passé, de par sa culture étatique, qu’elle pouvait exceller dans la problématique du rattrapage, et refonder son unité sur les enjeux productifs.


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