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La crise sanitaire interroge nos systèmes institutionnels comme jamais. La réactivité, l’agilité, la capacité d’innovation et la discipline collective sont les clés de la résolution de la crise. En première analyse les pays riches libéraux semblent avoir pris l’ascendant sur le volet vaccinal, tandis que les économies autoritaires ont marqué des points sur le contrôle de la pandémie, lorsque leur démagogie ne les a pas enfermés dans le déni du fléau.


Et entre les deux, la vieille Europe continentale semble condamnée à l’échec, piégée dans un processus décisionnel mou et complexe, ses inhibitions ordo-libérales qui lui interdisent l’audace financière, ses principes de précaution, de libre circulation qu’elle n’ose transgresser, même dans l’urgence, etc. À tel point que l’on peut se demander si face à des systèmes que l’on perçoit comme triomphant, il existe encore une place pour le compromis européen, et libéral, et contraignant, et de droite et de gauche, et flexible et protecteur, et égoïste et solidaire… Dans un monde devenu de plus hostile, l’Europe empotée et prudente, dinosaure institutionnel, semble menacée d’extinction et la météorite Covid pourrait bien être cet évènement qui accélère son déclin.


Les influences culturelles, comme le confucianisme, pèsent lourd


Bien sûr, je me livre ici à un discours un peu facile, intuitif, bâti sur un jeu de rôles simpliste. Avec en tête d’affiche la Chine, en champion d’un capitalisme autoritaire triomphant. Les États-Unis, le Royaume-Uni ou même Israël en porte-étendards du néo-libéralisme économique résilient, et l’Europe, en vieil espace ordo-libéral, sous hégémonie allemande.


Partant de là, il est aisé de montrer à quel point cette division du monde est un raccourci trompeur. Aisé de montrer à quel point aussi les performances ne sont pas forcément ce que nous suggère l’émotivité médiatique de l’instant. Si la mortalité liée au Covid devait être la mesure de l’efficacité organisationnelle des systèmes : clairement, l’avantage est aux régimes autoritaires, Chine en tête. L’autoritarisme ne saurait conférer pour autant une immunité parfaite. En témoignent la Hongrie, la Pologne, le Brésil, etc. À l’opposé, les batailles perdues par les États-Unis ou le Royaume-Uni, au début de la pandémie, continuent à peser sur leur bilan d’ensemble. Ce qui frappe surtout, c’est l’hétérogénéité des résultats, à l’intérieur même de l’espace européen, avec une prime au Nord… comme souvent. Et l’on sent confusément que ce classement est traversé d’influences culturelles diverses, que j’ose à peine aborder de peur de tomber dans le poncif. Par exemple, en dépit de sa diversité politique, l’influence du confucianisme en Asie de l’Est, avec ses corollaires (primauté de la collectivité sur l’individu, importance du dirigeant, de la bureaucratie, etc.), confère un avantage qui traverse les frontières et les systèmes.


L’Europe n’est pas à la ramasse


Bien sûr, maintenant que le combat se mène sur le terrain de l’innovation et la production vaccinale, les systèmes libéraux reprennent l’avantage. Ils sont en tête de la course sur tous les plans. Sur la production et sur l’administration du vaccin. Et c’est bien là que se joue la maîtrise de la pandémie au plan humain et économique dans la durée. Pourtant avec un peu plus de recul, l’Europe n’est pas à ce point à la ramasse. Elle est en position intermédiaire. Elle est à l’origine du brevet sur l’ARN messager. Elle constitue un espace homogène de vaccination. Cette crise est longue, et elle se gagnera dans la durée. Par la qualité du vaccin, par la confiance des populations, par la capacité à pérenniser la vaccination, à organiser les rappels, et surtout par l’aptitude à diffuser la vaccination sur l’ensemble de sa zone d’échange privilégiée, puis à échelle mondiale. La partie ne se joue pas en solo. Et de ce point de vue, la performance, médiocre à ce jour du continent européen, peut être regardée d’un autre œil. La vigilance sur la qualité des vaccins, la prudence tant reprochée ne paraît pas si abusive aujourd’hui quand on évalue un peu mieux les différents produits proposés, de Chine ou de Russie. La disqualification préventive du vaccin Sanofi peut aussi être évaluée différemment.


La coordination européenne est lente et pesante. Mais c’est sur un horizon long que se jouera le bilan. Si le critère est celui d’être le premier continent à avoir immunisé sa population de façon homogène et fiable, l’Europe n’a pas encore perdu la partie. Ce message est difficilement audible à ce jour. L’Europe est un attelage hétéroclite qui cherche à faire un tout. C’est sa richesse et sa faiblesse. Sa stabilité est son frein, mais c’est aussi sa force cachée.


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