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L’Union européenne vit aujourd’hui dans l’illusion d’une cohésion retrouvée avec la guerre en Ukraine. Combien de commentaires soulignent le service rendu par Poutine à l’Europe ! Or, cette cohésion recouvre en vérité une fragmentation politique croissante et une capacité de pilotage qui ne cesse de se fragiliser.


L’essor des partis nationalistes et illibéraux


La guerre d’abord a eu pour premier effet collatéral de renouer le dialogue et de banaliser en termes de respectabilité l’extrême droite européenne. À ce jour, trois pays sont gouvernés par les partis d’extrême droite : la Hongrie, la Pologne et l’Italie. En Lettonie, l’extrême droite ne dirige pas le gouvernement, mais y participe. En Grèce, trois des cadres du parti aujourd’hui dissout, le Laos, ouvertement raciste et xénophobe, participaient au gouvernement Mitsotakis. Côté finlandais, le probable futur premier ministre est en tractation avec l’extrême droite pour former une nouvelle coalition de gouvernement. Et cette pénétration des partis nationalistes et illibéraux dans les exécutifs européens ressemble de plus en plus à un mouvement de fond qui étend sans emprise sur les opinions européennes, élection après élection. Avec demain peut-être, l’Espagne où une coalition de droite entre le Parti populaire et le parti nationaliste Vox pourrait voir le jour après les législatives de juillet.


La recherche d’un dénominateur commun se complique


Dans ce contexte, la recherche d’un dénominateur commun pour élaborer une politique européenne devient de plus en plus difficilement atteignable :


• Sur le plan géopolitique d’abord. Les pays membres se retrouvent en effet tiraillés entre deux tentations contradictoires portées par les gouvernements ou par les opinions d’Europe de l’Est. D’un côté, la tentation jusqu’au-boutiste de la Pologne, des pays baltes ou de la Tchéquie, pour qui la défaite de la Russie est perçue comme un objectif et un préalable des relations à venir ; pour qui aussi, il est urgent de reprendre et d’accélérer le processus d’élargissement. De l’autre, la Hongrie ou certaines opinions, comme en Tchéquie, sont prêtes à sacrifier l’Ukraine, pour privilégier leurs intérêts propres et s’épargner des coûts militaires qui pèsent sur les peuples. Les pays de l’Ouest, désireux de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine, prêts à rechercher un compromis non humiliant, doivent composer avec ces deux extrêmes irréconciliables. Et l’on sent bien qu’à tout moment la belle cohésion peut voler en éclat, bloquant le processus décisionnel.
• Sur le plan sociétal ensuite. Avec la montée de l’extrême droite, c’est tout le mouvement de progression des droits au plan européen qui est menacé. La défiance de certains États membres vis-à-vis de l’objectif d’égalité des sexes, le droit à l’avortement et leur hostilité aux droits des communautés LGBT constituent un véritable défi politique et institutionnel pour l’Union européenne. Le déclin démographique de la population majoritaire à l’Est et au Sud de l’Europe va de pair avec une résurgence de la figure de la famille traditionnelle et d’un conservatisme qui stigmatise la décadence occidentale.
• Sur la question migratoire enfin. L’heure est aujourd’hui au compromis comme en témoigne l’accord de juin sur la réforme du système d’asile et de la politique migratoire… Sauf que cet accord n’a rien de contraignant et qu’il n’est qu’une brique dans un long processus qui doit s’étirer jusqu’en 2024. Et au-delà de ces enjeux emblématiques, c’est aussi demain tout l’agenda environnemental qui peut-être paralysé par un climato-scepticisme qui n’a pas dit son dernier mot en Europe.


Le Sud n’a rien résolu de ses failles structurelles


Une convergence de façade et une paralysie potentielle qui fait échos à ce que l’on observe au plan de l’économie réelle. Là encore, l’UE peut s’enorgueillir d’avoir su préserver sa cohésion dans un contexte qui aurait pu à nouveau faire dérailler l’attelage européen. Après deux séismes, le Covid et la guerre en Ukraine, le tout combiné à un choc énergétique, les pays du Sud encore convalescent ont tenu bon. Les plaies de la crise de 2008 ne se sont pas rouvertes. Que ce soit en termes de PIB par habitant, de coût unitaire ou de déficit public, le Sud est resté arrimé au Nord. Avec un gros bémol cependant sur les finances publiques italiennes. Un résultat qui était loin d’être acquis et qui tient à la solidarité budgétaire européenne, qui cette fois-ci a joué son rôle. Mais qui voile encore une fois que rien n’est résolu sur le fond. Ni base productive solidifiée, ni productivité, ni désamorçage véritable du problème du surendettement public. Le Sud a tenu, mais n’a rien résolu de ses failles structurelles et notamment de sa surexposition à une remontée des taux d’intérêt.


Bref, soudée aujourd’hui, l’Europe est moins pilotable que jamais, à un moment où sa capacité décisionnelle est un enjeu vital face aux défis géopolitiques et environnementaux qui l’assaillent.


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