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La Grèce et le naufrage de Schengen

Publié le lundi 7 décembre 2015 . 4 min. 28

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses - Xerfi

 

Même politique du bouc émissaire grec, même repli sur les égoïsmes nationaux, même tentation de résoudre les crises en les traitant par le petit bout de la lorgnette, en élaguant le problème, en traitant les symptômes et non les causes profondes, en se repliant sur un noyau dur et sur la tentation d’une Europe à deux vitesses. La crise de l’espace Schengen ressemble à s’y méprendre à celle de l’euro. A chaque dysfonctionnement systémique, le projet européen semble se briser sur le chacun pour soi des États-membres… et sur la connivence d’institutions européennes dont les pales politiques sont devenus maîtres dans l’art de s’aplatir devant les grands pays (de l’Allemagne, à la France en passant par la Pologne) et de faire les fiers-à-bras inflexibles devant les plus faibles.

 

Car regardons un instant ce qui se passe pour l’heure, concernant le traitement de la crise de l’espace Schengen. La fatalité veut que la Grèce soit en première ligne de la crise des réfugiés, pour les raisons qui cette fois-ci lui échappent. 1/ Sa frontière commune avec la Turquie, principal pays de transit vers l’Europe. 2/ Une mosaïque d’iles et d’ilots en mer Egée, à proximité des côtes turques, qui compliquent le contrôle. 3/ Une frontière commune avec la Macédoine et la Bulgarie, qui ne font pas partie à part entière de l’espace Schengen, mais qui communiquent avec ce dernier.
Ce pays de 11 millions d’habitants, mais avec une longueur de côtes supérieure à celle de la France ou les îles britanniques a reçu environ 700 000 réfugiés rien que cette année.

 

Face à cela, l’Europe a proposé :
1/ de répartir 120 000 migrants sur son territoire, laissant les 4/5ème des migrants sans solution.
2/ de fournir 400 hommes du Frontex, pour bloquer le passage des migrants par la Macédoine (quand le Frontex devrait avoir pour mission de contrôler les entrées sur la zone, non les sorties).


L’Europe a également exigé de la Grèce la création de 5 hotspots, disons centres d’accueil et de tri des réfugiés, ainsi que la constitution de patrouilles communes avec l’armée turque, avec la promesse d’une aide financière équivalente à 40 euros par réfugié (30 millions en tout), quand la Grèce ne dispose d’aucune structure pour les accueillir.

 

Bref, on demande à la Grèce de gérer à elle seule 90% du problème. On contribue à mettre en place des dispositifs d’endiguement, qui reportent toute la difficulté sur une économie exsangue et proche de la faillite, et l’on constate avec colère des dysfonctionnements et des lenteurs.
On aggrave le problème, en bloquant les frontières hongroise, slovène et polonaise, en filtrant celles de l’Allemagne, sans parler de la France. Et l’on menace de constituer un mini Schengen pour au final organiser une véritable cocote minute humanitaire sur la Grèce et les balkans.
C’est cela aujourd’hui l’Europe. Une Europe bête et méchante. Avec Juncker et Dijsselbloem en porte étendards de sa médiocrité. A la cocotte-minute de la dette grecque, s’ajoute aujourd’hui celle des migrants, sans qu’aucune solution de fond ne soit apportée. Organiser l’endiguement des réfugiés, après celui de la dette, refouler les problèmes à la périphérie, voilà la seule solution proposée par l’Europe du mini Schengen qui se défausse, quand elle ne sait pas de son côté endiguer ni le trafic des armes ou de la drogue dans les ports du Nord, ni celui de l’argent sale dans les paradis fiscaux qu’elle protège. Or c’est précisément la rencontre de tous ces éléments qui produisent des évènements comme ceux du 13 novembre.

 

Face aux problèmes majeurs qui déstabilisent l’Europe, comment ne pas ressentir qu’il nous faut plus de vélocité et de cohésion dans la prise de décision et surtout dans leur mise en œuvre. Qu’il nous faut aussi plus de mutualisation des moyens financiers, pour gérer des problèmes qui sont communs, et qui sont liés aussi aux dysfonctionnements du logiciel européen. Comment ne pas ressentir que l’utopie fédérale est au fond le seul projet réaliste pour l’Europe.


Olivier Passet, La Grèce et le naufrage de Schengen, une vidéo Xerfi Canal TV


Mots clés :

Europe / Zone euro

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