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La concentration excessive coupable de l'inflation ?

Publié le mardi 11 avril 2023 . 4 min. 42

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On ne compte plus en France le nombre de grandes entreprises qui affichent un résultat record ou en forte progression en 2022. En proue de cette performance, TotalEnergies qui affiche 19,5 milliards d’euros de résultat (en dépit de 16 milliards de dépréciations sur la Russie), le constructeur automobile Stellantis 16,8 milliards, le numéro un mondial du luxe LVMH 14,1 milliards, BNP Paribas 10,2 milliards, ou le géant pharmaceutique Sanofi 6,72 milliards.


La boucle prix/profits alimente la diffusion de l’inflation


Et sur le point chaud que constitue aujourd’hui l’inflation alimentaire, lorsque l’on observe la vitesse de reconstitution de la profitabilité des entreprises de ce secteur — dont le taux de marge a retrouvé son plus haut niveau depuis près de 20 ans, avec notamment les très bonnes performances financières de Nestlé, Coca-Cola, Danone, Pernod-Ricard ou Mondelez international —, il est clair là encore que les grandes entreprises sont devenues des vecteurs de transmission et d’amplification de la hausse des prix au détriment des consommateurs. Idem pour des produits de grande consommation comme Procter & Gamble ou Unilever.

 
Profits record, dividendes record, rachats d’action record. Il n’y a pas de spécificité française en la matière. Les champions de la cote se sont transformés en foyer d’inflation. Dans tous les pays avancés, c’est bien la boucle prix/profits qui alimente d’abord la diffusion de l’inflation. Et partout, c’est bien l’augmentation des prix et non celle des volumes qui explique les bons résultats financiers des grands comptes, transformant le grand mouvement de concentration qui anime le capitalisme depuis plusieurs décennies en principale source de l’enracinement de l’inflation dans les pays avancés.


Les comportements de prix et de marge de ces grandes entreprises signifient quatre choses :


1. Ces entreprises sont en position de force sur le marché du travail et parviennent à préserver la modération de leurs coûts salariaux, même dans un contexte de fortes tensions sur certaines compétences.
2. Elles parviennent à mettre sous pression leurs sous-traitants pour la composante des coûts qu’elles ont outsourcés.
3. Elles disposent d’un pouvoir de marché suffisant pour faire passer des hausses tarifaires à leur client, sans craindre d’altérer leurs parts de marché.
4. Elles disposent d’un positionnement de gamme ou technologique qui rend leur demande peu sensible aux variations de prix.


Le rôle de la concentration (et de la finance)


Or, la Finance, qui avait pourtant fait de la désinflation la pierre angulaire de sa stabilité, est paradoxalement à l’origine du grand mouvement de concentration qui anime la plupart des secteurs depuis plus de 30 ans. La conjonction d’un très faible niveau des taux d’intérêt et d’un haut niveau de rendement économique exigé des entreprises par les investisseurs, à l’origine d’un levier fortement positif, est précisément ce qui alimente l’effervescence en matière de fusion/acquisition au plan mondial depuis plusieurs décennies. Les fonds de gestion comme l’industrie du capital-investissement ne cessent d’encourager les regroupements d’entreprises et l’émergence de leader qui dominent leurs secteurs :


1. Compte tenu de la puissance de l’effet de levier, ces opérations deviennent un vecteur de création de valeur actionnariale bien plus puissant et moins risqué que la croissance organique.
2. Le pouvoir de marché considérable de ces entreprises permet de sécuriser les profits.
3. La survalorisation des leaders leur permet de faire main basse sur toutes les innovations qui peuvent les renforcer.


C’est une nouvelle contradiction du capitalisme : la finance a prospéré sur la désinflation, mais elle est devenue par la même le principal vecteur de la résurgence de l’inflation.


Et si la principale cause de l’inflation se situe bien là, il sera alors extrêmement difficile à la politique monétaire d’éradiquer le noyau dur de l’inflation, la part de l’inflation qui provient de la contagion entre secteurs :


• Si elle le fait, ce sont tous les marchés d’actifs qui risquent de dévisser, fragilisant les acteurs de l’investissement et par ricochet le secteur bancaire.
• Si elle ne le fait pas, l’inflation risque de durablement s’installer. Et pourquoi le ferait-elle d’ailleurs, puisque les grands acteurs concentrés de la cote découvrent qu’ils sont gagnants à ce jeu, transformant l’inflation en nouvel instrument d’extraction de la valeur ?


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