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Où en sommes-nous des divergences réelles en Europe et comment la crise sanitaire les affecte-t-elle ? Par divergences réelles, j’entends ce phénomène que nous avons maintes fois commenté de polarisation des industries exportatrices sur l’Allemagne et les économies périphériques du Nord et de l’Est de l’Europe. Une polarisation qui s’opère au détriment du Sud en y incluant la France. Ce fossé qui s’est fortement aggravé dans la première décennie des années 2000 est à l’origine de déséquilibres des transactions courantes structurels qui accroissent la dépendance financière du Sud à l’égard du Nord et génère des dynamiques d’endettement privé et public qui menacent à terme l’intégrité de la zone euro.


Avant crise, les divergences se réduisaient


Reprenons le film, là où nous l’avions laissé avant la crise sanitaire. Il est bon d’y revenir, car si nous évoquons de façon récurrente la divergence comme une caractéristique de fond de la zone euro, force est de constater que cette histoire a pris un autre cours depuis quelques années. Premier constat, la décennie 2010-2019 a resserré en grande partie les écarts de coûts unitaires qui s’étaient creusés en Europe durant la décennie 2000. Par coût unitaire, on entend les coûts du travail par unité produite qui fournissent une première indication de l’évolution de la compétitivité-coût des économies. C’est le résultat maintenant tangible des politiques de dévaluation salariale initiée dans le Sud après 2008 et surtout 2010. Second constat, le poids relatif de l’industrie s’est stabilisé dans le Sud, alors qu’il tend à dévisser en Allemagne depuis 2017-2018, avant même le choc de la crise sanitaire.


Pour mieux visualiser les choses, raisonnons en écart à l’Allemagne. Dans le cas français, la courbe bleue exprime la part de l’industrie en Allemagne — la part de l’industrie en France. La courbe 2, le même écart concernant la part de l’industrie élargie aux services aux entreprises. Enfin, la courbe grise rapporte les coûts unitaires allemands aux coûts unitaires français. Présenté de la sorte, le mouvement de divergence France/Allemagne apparaît avec clarté jusqu’à la fin des années 2000. Suivi d’une stabilisation dans les années 2010 et de l’amorce d’un mouvement de convergence après 2017. Et l’on peut faire le même constat stylisé pour l’Italie et l’Espagne, même si l’ampleur des évolutions varie d’un pays à l’autre.


Des doutes sur la santé de l’économie allemande d’avant crise


Trois éléments clés ont joué dans ce resserrement des écarts en Europe :


1. La modération salariale et fiscale du Sud alors que se relâchait la discipline salariale allemande qui réduit les écarts de compétitivité et que met en évidence la dynamique des coûts unitaires.
2. La montée en gamme chinoise et les difficultés économiques d’un certain nombre de grands émergents qui mettent à la peine l’industrie allemande sur les marchés sur lesquels elle misait.
3. Les freins fiscaux, technologiques et de conversion des standards liés à la transition écologique.


Et ce qu’il faut noter surtout, c’est que le mouvement de convergence intraeuropéen qui se dessine depuis 2017 est vrai en termes relatifs, mais aussi en niveaux absolus. Ce qui n’était pas le cas précédemment. Il y avait avant la crise sanitaire de vrais doutes sur la santé de l’économie allemande et sur la pérennité de son moteur industriel.


L’Allemagne ira mal, et le Sud encore plus mal


À partir de ce constat, que pouvons-nous dire de la suite de l’histoire ? La première intuition, c’est que face à la globalité de la crise sanitaire, l’Allemagne, partant de plus haut en termes industriels, a plus à perdre en termes d’exportation et de production. Mais si l’on reprend les éléments clés qui ont agi sur le mouvement de divergence/convergence réelle en Europe, les choses sont moins tranchées :


- Du côté des « moins » pour l’Allemagne, il y a le renforcement de la position chinoise au plan industriel. Il y a aussi le dévissage durable de certains émergents (les pays d’Amérique latine notamment).
- Mais côté « plus », l’industrie allemande bénéficie d’un afflux considérable de soutiens financiers publics et d’une accélération européenne en matière de transition écologique et digitale qui débloque le processus tâtonnant qui freinait la dynamique allemande à ce jour.


Côté coûts unitaires, la cicatrice plus profonde de la crise au plan macro dans le Sud, pourrait pénaliser plus fortement la productivité et réouvrir les écarts de coûts unitaires. Enfin, il y a tout le mouvement de concentration qui s’opère après crise et qui joue en faveur des industries et pays pivots. Et de ce point de vue, c’est un jeu d’agglomération qui devrait bénéficier à l’Allemagne.


Bref, cette crise pourrait tuer dans l’œuf le mouvement de convergence qui commençait à se dessiner au plan européen. Et initier un mouvement de divergence par le bas… avec une Allemagne qui ira mal, et le Sud qui ira encore plus mal au plan industriel.


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