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L’Occident peut-il perdre la guerre budgétaire qui est au cœur de son bras de fer avec la Russie ? Cette guerre d’étouffement économique que l’Occident mène contre la Russie a été massive : le but principal étant de contenir la menace militaire russe par l’endiguement de son économie. Les pays occidentaux ont joué sur plusieurs fronts : l’arme de la devise, celle d’une paralysie des paiements internationaux, celle d’un assèchement des ressources en devises par des embargos ciblés sur les exportations clés de la fédération, avec pour but ultime d’étouffer budgétairement la Russie et de fragiliser son régime. Ce faisant, l’Occident espérait rejouer un scénario qui avait tourné à son avantage durant la guerre froide : l’effondrement de l’URSS.


Face à l’Occident : la résilience de l’économie russe


Si l’effondrement de l’URSS est dû à une multitude de causes, tant internes qu’externes, la narration occidentale attribue un rôle de catalyseur à trois évènements clés :


• d’abord la course accélérée à l’armement sous l’ère Reagan qui aurait détourné la planification des finalités civiles et serait à l’origine une embolie budgétaire du régime soviétique ;
• ensuite, l’enlisement du conflit afghan ;
• enfin, le contre-choc des prix des matières premières dans les années 1980, qui a aggravé les problèmes économiques de l’URSS et asséché ses revenus d’exportation.


Pour l’instant, l’Occident échoue, même si l’impact à long terme des mesures de rétorsion est encore débattu. Plusieurs raisons expliquent cet échec :


1. L’économie russe a pu activer de nombreux circuits financiers et commerciaux dérivés pour maintenir ses ressources.
2. Elle a su s’allier à d’autres puissances énergétiques, notamment les pays du Golfe, pour maintenir la tension sur les prix du pétrole.
3. Les États-Unis, malgré leur volontarisme productif, ne parviennent pas à eux-seuls à créer un déséquilibre sur le marché du pétrole, susceptible d’initier un contre-choc pétrolier, qui soit dit en passant serait préjudiciable aussi à l’économie américaine.
4. L’explosion programmée des dépenses militaires russes entre 2021 et 2024 stimule l’économie à court terme. Le budget militaire du pays devrait représenter plus de 35% des dépenses fédérales en 2024, soit 7,1 % du PIB, avec pour résultat un impact sur la croissance de plus de 4 points de PIB.


Poutine face à une course contre la montre


La partie n’est pas gagnée pour autant pour Poutine. Le Rouble s’est déprécié d’un tiers par rapport aux niveaux qui prévalaient en 2019 ; les taux d’intérêt ont augmenté ; pénuries de main-d’œuvre et de composants ; frein à la dédollarisation et difficultés sur le projet de Rouble numérique ; rechute de l’excédent courant depuis 2022. Comme le souligne Michel Fouquin dans un récent billet du CEPII, la Russie joue une course contre la montre et sans doute son va-tout cette année entre des dépenses militaires qui explosent, des ressources financières qui s’érodent, sans oublier l’effet soufflet d’un plan de relance qui peinera à se maintenir dans la durée.


Mais contrairement aux années 1980, le pays dispose d’une capacité de nuisance sur l’économie occidentale qu’il ne possédait pas à cette époque. En effet, le talon d’Achille des économies occidentales c’est le cocktail à haut risque : des dettes publiques à très haut niveau, qui dépassent les trois chiffres en pourcentage du PIB dans de nombreux pays et atteindront 115 % en 2024 en moyenne pour l’OCDE ; un effort de guerre non programmé qui aggrave les équations budgétaires, notamment pour l’Europe ; une croissance délitée qui complexifie encore davantage l’équation fiscale des gouvernements ; et surtout un financement dépendant largement des marchés émergents, ce qui engendre une incertitude pesante sur la formation des taux d’intérêt à long terme. Contrairement aux années 1980, le financement du marché de la dette souveraine dépend fortement de l’acquisition de titres libellés en dollars par des pays qui échappent à la zone d’influence américaine : des pays qui subissent également les retombées négatives du conflit sont eux-mêmes fragilisés au plan financier, à l’instar de la Chine.


Il faut ajouter à cela les risques de conflagration financière si les Bourses craquent après leur épisode euphorique des derniers mois. Nous ne sommes donc plus dans la guerre de l’usure des années quatre-vingt. Mais bien dans une course contre la montre où les jeux ne sont pas faits. Sur le terrain de la guerre budgétaire, l’Occident peut perdre. Poutine dispose aussi d’un très fort pouvoir de nuisance et il le sait.


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