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Le programme économique écologiste : un dilemme irréductible

Publié le lundi 27 septembre 2021 . 4 min. 44

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Écologie réaliste ou écologie radicale ? La primaire verte a mis en exergue les polarités de doctrine qui tiraillent l’écologie. Croissance ou décroissance ? Sortie du Nucléaire ou non ? Rapide ou graduelle ? Cette question étant bien sûr liée à celle sur la croissance. État autoritaire ou incitatif ? Planification impérative ou arbitrages de marché ? Version large de l’écologie, embrassant toutes ses dimensions humaine, sociétale, animale et végétale ou plaçant la priorité sur l’enjeu climatique ? Le simple énoncé non exhaustif de ces tensions surligne à quel point l’écologie n’a pas encore trouvé de corpus unifié et stabilisé.


Pour Jadot, l’écologie est une opportunité économique


Le second tour des primaires vertes a bien offert deux visages polaires de l’écologie, même si tout n’oppose pas les candidats, le bio, le renforcement des minimas notamment. Mais dans sa volonté de rassemblement, Yannick Jadot a présenté le visage d’une écologie-sociale-de marché ou d’une écolo-démocratie consensuelle, quand Sandrine Rousseau a privilégié la cohérence doctrinale, élargie à la dimension sociétale, sans crainte de percuter la prospérité des affaires.


Yannick Jadot n’avait pas la décroissance comme postulat de base, soucieux de rassembler toutes les parties prenantes. La décroissance est à ses yeux un débat théorique. Le discours systémique sur le bouleversement nécessaire et urgent de notre modèle de régulation est relégué au second plan. Même s’il appelle de ses vœux la transcription en France d’une gouvernance d’entreprise à l’allemande, associant davantage les salariés. Son écologie est additive, c’est la somme de problèmes concrets dont la résolution nous rapproche à petits pas d’une économie vertueuse : moins de passoires thermiques, interdiction des moteurs thermiques dès 2030, plus de ferroviaire, moins d’énergies fossiles, plus de circuits courts, etc. L’écologie est in fine une opportunité économique, stimulant l’innovation… reprenant le credo de la croissance verte.


Le principe « capitaliste payeur » de Rousseau


Démarche diamétralement opposée du côté de Sandrine Rousseau : posant la décroissance comme postulat de base, prenant acte du fait que le PIB et la consommation d’énergie demeurent fortement corrélés. Elle peut dès lors sans risque de contradiction revendiquer une sortie rapide du nucléaire, un contrôle des marchés financiers, un protectionnisme aux frontières. Radicalité systémique assumée donc et promotion d’un nouveau modèle de croissance. La transition ne s’opérera pas sans recul de la financiarisation libérale. Sa décroissance appelle nécessairement un contre-feu social, pour créer l’adhésion : sa décroissance est d’abord une décroissance pour les plus riches.


L’écologie de Jadot est d’abord incitative, privilégiant les signaux prix, comme on dit. La fin de toutes les subventions à l’économie carbonée, une TVA réduite sur les produits propres, et la taxe carbone en interne et aux frontières européennes. Il reprend le principe de pollueur-payeur cher aux économistes. L’écologie de Sandrine Rousseau s’appuie « sur un État fort, qui intervient, qui socialise les coûts, modère le productivisme notamment par la semaine de 4 jours. Sa fiscalité est dirigée sur les entreprises et revendique une hausse de la pression fiscale concentrée sur les plus riches : selon le principe « capitalistes payeurs », diminuant les inégalités.


Ces deux visages de l’écologie sont bien polaires. La modération Jadot est une extrême verte, comme l’est la radicalité de Rousseau. Et chacune renvoie à deux craintes irrésolues. Celle d’une homéopathie sous-dimensionnée par rapport à l’urgence climatique, laissant la part trop belle au business as ususal. Côté Jadot, celle d’une insoutenabilité financière. Côté Rousseau, dont l’issue est une économie du bénévolat à grande échelle adossée à des minimas, perçue comme une paupérisation non désirable pour le plus grand nombre.


Et c’est au bout du compte le grand danger de toute primaire : installer et pérenniser les dilemmes et les contradictions sans jamais les dépasser, donnant la sensation inquiétante que face à l’urgence absolue, nous ne savons toujours pas quoi faire.


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