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Le rebond - incontournable - du nucléaire dans le monde

Publié le mardi 5 octobre 2021 . 6 min. 07

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Les prospectives qui tentent de profiler ce que pourrait être le mix énergétique de la neutralité carbone vers 2050 multiplient les hypothèses héroïques à l’instar de l’AIE : stabilisation voir légère baisse de la production d’énergie dans un contexte de doublement du PIB. Autrement dit, des progrès faramineux en matière d’efficacité énergétique dont l’économie mondiale n’a toujours pas fait le début de la démonstration. Une électrification massive qui passe de 20% à 50% du mix, soit l’ajout chaque année de la consommation électrique d’un pays comme l’Inde. Et une « décarbonation » de l’électricité, soit un triplement de la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030 et une multiplication par neuf d’ici 2050.


Le nucléaire n’est pas une option


Défaut de volontarisme, impossibilité technique, très peu d’experts croient en une telle montée en charge du renouvelable, dans des délais si courts. Il suffit de regarder la part du mix bas carbone aujourd’hui dans la consommation mondiale d’énergie, inférieure à 20% en y incluant le nucléaire, et sa dynamique pour comprendre qu’il est inconcevable d’aller vers 50% à horizon de 30 ans sans jouer sur tous les fronts. Et face à l’équation impossible, de plus en plus de voix s’élèvent pour souligner que sans l’option nucléaire, ces scénarios n’ont aucune chance d’aboutir. Or, l’AIE mise sur un maintien de la part du nucléaire dans le mix électrique. Cette hypothèse conservatrice suppose déjà un doublement des capacités installées par rapport à aujourd’hui. Mais l’on pressent bien que, par principe de réalité, ce segment pourrait progresser bien plus.


C’était jusqu’il y a peu une énergie qui gérait son déclin programmé. Le nucléaire stagne depuis près de 20 ans en niveau absolu au plan mondial. Le nombre de réacteurs installés gravite sus la barre des 450. Et dans une planète toujours plus énergivore, sa part recule dans le mix énergétique, que ce soit en pourcentage de l’énergie consommée ou comme source de production de l’électricité. Environ deux tiers des réacteurs nucléaires sont en service depuis plus de 30 ans. Si certains pourraient être prolongés de 60 voire 80 ans, doubler la capacité suppose la mise en œuvre dès à présent d’une explosion des chantiers : 1/pour remplacer les réacteurs vieillissants et 2/pour doubler a minima la capacité installée… Un énorme marché en perspective donc.


Le grand rebond du nucléaire, c’est maintenant


Cette inflexion se dessine déjà. Fin 2020, 442 réacteurs étaient en fonctionnement, en baisse par rapport à 2019, 6 ayant été retirés et 5 ayant été connectés. Mais 54 sont en construction. En proue de ce revirement nucléaire au vu des chantiers en cours, la Chine, l’Inde, la Russie, la Corée, la Turquie, les Émirats arabes unis, qui concentrent 33 des chantiers. Mais le changement de cap nucléaire est bien plus vaste. 147 chantiers sont en projet et 337 au stade de la proposition :


- En Asie et notamment en Chine où plus de 35 centrales sont au stade de la planification avancée. En Inde où 20 installations supplémentaires sont prévues. En Russie qui souhaite mettre en services deux nouvelles constructions par an.
- Aux États-Unis, la construction de 14 centrales a été autorisée dont deux sont en chantier.
- En Europe, le Royaume-Uni souhaite doubler la part du nucléaire sans son mix électrique. La Finlande envisage une nouvelle construction malgré les déboires de son EPR. À l’Est, la Pologne souhaite construire 6 centrales d’ici 2043. La Slovaquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie, la Lituanie montent aussi en charge.
- Au Proche-Orient, l’Arabie saoudite emboîte le pas aux Émirats arabes unis et prévoit 16 réacteurs dans les 25 prochaines années. Idem pour l’Iran, la Turquie., l’Égypte, la Jordanie.
- En Amérique latine, l’Argentine, le Mexique, le Brésil préparent l’extension de leur parc…
- Et même l’Afrique où seule l’Afrique du Sud possède deux réacteurs et souhaite les agrandir, plusieurs pays basculent : Soudan, Algérie, Maroc et Nigeria sont en train de développer des programmes nucléaires.


Bref, le grand rebond nucléaire, c’est maintenant. Un secteur où la France avait su bâtir un avantage technologique et d’échelle : leader mondial en termes de part du nucléaire dans son mix et second ou 3e producteur du monde, sur la base d’une filière qu’elle maîtrisait de A à Z et d’un savoir-faire qu’elle a exporté dans de nombreuses régions du monde et notamment en Chine.


Triste bilan cependant. À avoir trop crû en la dénucléarisation de l’énergie, la France se retrouve doublée de toutes parts. Chine, Russie, Corée sont les maîtres d’œuvre dominants des chantiers en cours. Au vu des projets qui s’annoncent, ce débordement va s’accentuer. Perte de savoir-faire, perte de contrôle (Alstom notamment), pertes financières abyssales d’Areva devenu Orano… La France est reléguée au rang de challenger du grand réveil atomique qui s’annonce.


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