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Le recul de l'inflation : une tendance qui dément les pronostics

Publié le mercredi 18 janvier 2023 . 5 min. 30

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Le recul de l’inflation est en marche, aux États-Unis comme en Europe. Son rythme a décéléré de 2,6 points depuis son pic de juin outre-Atlantique et de 1,4 point en zone euro depuis octobre. C’est un vrai point d’inflexion. L’inflation va certainement maintenant revenir dans son lit, doucement, mais sûrement, démentant les pronostics qui voyaient dans son débordement un véritable changement de régime. Pourtant, les politiques monétaires n’y sont pas pour grand-chose :


- leur durcissement est trop récent est de trop faible intensité pour leur en attribué le mérite ; 
- le monde avancé demeure en situation de surliquidité qu’il n’est pas près de résorber ;
- la transformation climatique continue à générer des besoins massifs de certains matériaux ; 

- sur fond d’incertitudes géopolitiques toujours aussi intenses, rien ne permet de pronostiquer un rééquilibrage offre/demande suffisamment durable du côté des matières premières et des composants clés, susceptible de désarmer l’inflation.


La seule vraie raison, c’est que nécessité fait loi. Et qu’aucun autre scénario n’est viable.


Deux facteurs peuvent casser l’inflation


Sur le papier, rien n’est acquis. Ce qui régresse aujourd’hui, c’est l’inflation globale. Et ce recul est tout entier dû au repli du prix des matières premières après leur flambée exceptionnelle de l’an dernier. Autrement dit, tout est dû à une composante extrêmement volatile, donc fragile, donc réversible.


Si l’on se recentre sur le noyau dur de l’inflation, le tableau est bien différent. Aux États-Unis, la décélération d’un point est juste palpable depuis trois mois. En zone euro, elle n’est pas encore perceptible. Les entreprises continuent à amortir leurs hausses de coûts en amont en les répercutant sur leurs prix de vente. C’est un jeu qui se boucle maintenant sur lui-même, contaminant toute la chaîne de valeur et déplaçant durablement l’orbite de l’inflation. Pour l’interrompre, il faut compter sur deux facteurs :


1. Première possibilité, un contre-choc sur les matières premières, plus puissant que celui qui se dessine à ce jour, et permettrait aux entreprises de préserver et d’accroitre leurs marges sans avoir à jouer sur leur propre prix de vente. Mais c’est un scénario trop hypothétique pour prophétiser une normalisation de l’inflation sur cette seule base.
2. Seconde possibilité : l’érosion du pouvoir d’achat, qui pénalisant les volumes, amène les entreprises à remettre le cap sur des stratégies de modération des prix pour préserver leurs parts de marché. Ce mécanisme-là est déjà en marche. Nulle part dans les pays avancés, les salaires ne suivent l’inflation. Et sans indexation, les volumes de consommation vont forcément trinquer. C’est un processus lent. La prise de conscience par les entreprises qu’elles ont plus à perdre en augmentant leurs tarifs qu’en comprimant leurs marges prend un certain temps. Mais la pression concurrentielle reprendra ses droits inexorablement, notamment pour les entreprises ne disposant pas d’un pouvoir de négociation suffisant.


Nous ne sortons pas du régime de l’argent facile


Paradoxalement, la prudence des banques centrales, loin de risquer d’attiser l’incendie inflationniste, participe au renforcement de la pression concurrentielle sur les entreprises. Les grands argentiers savent d’une part qu’un électrochoc serait contre-productif. Il faudrait grosso modo 1 point de hausse des taux pour obtenir de 0,5 à 1 point de baisse de l’inflation à terme. Un tel dosage ne peut que faire s’effondrer les marchés d’actifs avec des risques de défaillance en chaîne des intermédiaires financiers en contradiction avec la mission première des banques centrales qui vise à garantir la stabilité du système. Avec de surcroît l’obligation de l’inonder de liquidités par la suite pour éviter une défaillance systémique, en contradiction cette fois-ci avec son objectif de modération de l’inflation. Cette option n’est pas viable. D’autant plus qu’elle aboutirait à une forte rigueur budgétaire pour absorber la hausse du service de la dette, au moment même où les États doivent réaliser des investissements massifs dans la transition énergétique, la santé, l’éducation, la défense ou la recherche.


Ce faisant, les banques centrales maintiennent les taux d’intérêt réels à des niveaux extrêmement faibles. Nous ne sortons pas du régime de l’argent facile, en dépit du durcissement monétaire qui s’est esquissé :


- Cet argent facile ne l’est pas pour tout le monde, certes. Il l’est pour les grands comptes, pour les entreprises les mieux notées, pour les investisseurs qui jouent sur le levier d’endettement.
- Et c’est cet argent facile qui fait que nos économies surendettées tiennent et croissent depuis des années, déjouant des prophéties les plus noires.
- C’est surtout cet argent facile qui fait que les capacités et surcapacités survivent aux crises, maintenant une situation de surproduction chronique.


Alors, certes, la Covid, la guerre en Ukraine ou l’accélération climatique ont fait surgir des pénuries inattendues. Mais c’est bien parce que l’argent est facile que des circuits d’approvisionnements dérivés se remettent en place à une vitesse inattendue, que les énergéticiens réinvestissent les énergies fossiles, que les pénuries de semi-conducteurs s’atténuent déjà… L’argent facile nous y sommes encore, un régime qui va de pair avec la grande modération. Cela n’a pas changé et cela n’est pas près de changer.


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