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Les marchés des changes sont demeurés étonnamment stables depuis le début de la pandémie, alors même que l’impact de la crise a été d’ampleur très différenciée selon les pays et qu’elle crée une grosse incertitude sur la hiérarchie des performances à moyen terme.


La BCE s’aligne sur la FED depuis 2014


La parité euro dollar est restée jusqu’en août à l’intérieur du couloir étroit 1,10-1,15 à l’intérieur duquel elle oscille depuis plus de 2 ans. Et au fond, ce couloir d’oscillation est celui qui prévaut depuis 6 ans, si l’on excepte quelques embardées entre fin 2016 et mi-2018, où les marchés avaient spéculé successivement sur la fin du QE américain puis sur celui européen, avec le resserrement des conjonctures entre les deux zones.


Et ce niveau de parité est celui qui a été obtenu par Mario Draghi et Janet Yellen, l’ex-présidente de la Fed lors de la réunion de Jackson Hole de l’été 2014. C’est à cette date que le Gouverneur de la BCE est sorti du cadre en actant le fait que la zone euro était prisonnière d'une déflation rampante. C’est là qu’il a annoncé son désir d’aller plus loin dans l'assouplissement quantitatif et de s’aligner sur la FED. Ses paroles provoquèrent une onde de choc sur les marchés et entre son discours et le début des achats en mars 2015, le cours EUR/USD est passé de 1,33 à 1,08. A partir de cette date, l’hyper abondance de dollars a eu pour pendant une hyper abondance d’euros, ce qui a permis de briser la surévaluation chronique de la devise européenne. Ce décrochage mettait fin à une situation qui étouffait la croissance européenne et qui aggravait la divergence nord/sud sur le vieux continent. Et ni l’élection de Trump, ni la guerre commerciale, ni le Brexit n’ont réussi a ébranlé ce compromis jusqu’ici.


Le dollar, une arme économique en période de crise


L’euro est à nouveau sorti de ce couloir dans la seconde quinzaine d’août 2020, oscillant entre 1,18 et 1,20. Et cette bifurcation pourrait marquer un tournant dans la trêve qui prévalait en matière monétaire depuis 6 ans. Cette inflexion nous rappelle que lors des grandes crises qui ont secoué l’économie mondiale, les États-Unis ont toujours su jusqu’ici utiliser le dollar comme une arme économique à leur avantage. En 1979, l’arme de la hausse brutale des taux et du dollar, destinée à briser l’inflation, avait laissé l’économie européenne exsangue. En 2007-2008, l’hyper abondance de dollars et sa dépréciation avaient écourté la crise aux États-Unis et exporté la déflation en Europe.


La récente réunion de Jackson Hole confirme que la FED est repartie à l’offensive et que face à une crise majeure, elle veut surenchérir sur le QE de la BCE. Son président, Jerome Powell, en annonçant que l'institution s'autorisait désormais à laisser l'inflation dépasser les 2% « pendant un certain temps », entérine un changement de cible d’inflation qui fait rupture et qui démarque la FED de la BCE. La FED signale qu’elle est prête à accepter plusieurs années d’inflation élevée pour compenser plusieurs années d’inflation faible. Ce qui l’autorise à jouer la partition ultra-expansive bien au-delà de la crise sanitaire stricto sensu et à tolérer un dollar faible et de l’inflation importée. Bref, un relèvement des taux est hors actualité, même si l’économie américaine rebondit, et la FED n’est pas prête à retirer  les dollars en circulation.


Ce tournant pourrait bien réarmer une guerre des changes et l’étendre au-delà de l’Europe. Il bouscule incontestablement le compromis coopératif de 2014 et rappelle que chaque région, face à un impact d’ampleur inédite de la crise, peut être tentée d’exporter sa déflation sur les autres, rompant la longue phase de stabilité inaugurée en 2014.


Publié le mercredi 16 septembre 2020 . 4 min. 39

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