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Le constat est sans appel. Joe Biden n’est pas parvenu à réformer en profondeur le compromis social américain qui mine doucement mais sûrement les fondements de la démocratie libérale. La croissance est là, le pouvoir d’achat est au rendez-vous, la Job machine tourne à plein et le chômage est à son plus bas. La Bourse est à son zénith. Pourtant, la classe moyenne américaine ne le ressent pas en termes de bien-être. Pourquoi un tel divorce entre les chiffres en dur et la perception de la base électorale ?


Bilan social de Trump à Biden : entre succès et déceptions


Il y a des raisons strictement conjoncturelles à cette insatisfaction, surtout si l’on prend la mesure du bilan social paradoxal de Trump. Joe Biden a hérité d’une situation où la question de la pauvreté n’était pas un problème aigu au regard des critères américains, en lien avec un taux de chômage retombé à son plancher et grâce au Medicare que l’administration républicaine n’a pas torpillé malgré ses dires. De surcroît, la période Covid a constitué une brève séquence d’exception pour les moins bien lotis. Les aides ont sorti de la précarité nombre de familles américaines, faisant plonger le taux de pauvreté en 2020 et 2021 à des niveaux atypiquement bas après redistribution. L’inflation a cueilli ensuite ces populations les confrontant à une contrainte budgétaire plus âpre. Ce n’est donc pas sur le terrain de la pauvreté que le président US a engrangé des points, d’autant que de nombreuses promesses électorales ont été bloquées ou rabotées au Congrès : notamment le salaire minimum à 15 dollars de l'heure, l’extension de la gratuité scolaire, des droits au congés ou du Medicare.


Pouvoir d'achat : une éclaircie temporaire


Deuxième élément, ensuite. Après une longue phase de stagnation et même de régression, le pouvoir d’achat du revenu médian, celui qui caractérise un individu moyen situé au milieu de la distribution, est sorti de l’ornière depuis la mi-2010. La séquence qui court du second mandat Obama, jusqu’à la fin du mandat Trump a été particulièrement favorable au revenu des classes moyennes. Le cumul des aides et des crédits d’impôt en 2020 et 2021 l’a propulsé de surcroît à des niveaux exceptionnels. Cette courte séquence s’est transformée peu à peu en mini-âge d’or dans l’esprit de la middle class. Or, les années qui ont suivi ont sonné le glas de cette situation d’apesanteur. L’année 2022 est celle du dégrisement, avec l’expiration de beaucoup de mesures exceptionnelles du plan de sauvetage de 2021. Le retour à la normale des crédits d’impôts pour enfant à charge a notamment fait très mal, de même que la fin des chèques offrant un complément de revenu durant la pandémie, ou encore le reflux de certains crédits d’impôts remboursables en appui du financement de l’assurance santé. L’année 2022 est symptomatique de cette inversion. Après impôts, les chiffres sont éloquents : le pouvoir d’achat du revenu médian a chuté de 8,8%, avec un décrochage plus prononcé pour les familles, notamment monoparentales et la communauté hispanique. Les premières années du mandat Biden sont donc piégées par cet effet de soufflet.


Inégalités persistantes


Plus profondément, Biden n’a en rien écorné le compromis de partage de la valeur qui sous-tend la croissance américaine. Le partage primaire des revenus donne toujours une part aussi belle au capital, au détriment du travail. Rien n’a changé sur ce terrain, même si la distorsion ne s’aggrave plus. Et le corolaire qui sous-tend la soutenabilité sociale de ce partage est l’implication croissante de l’État dans la rémunération des ménages, sur fond d’endettement croissant. La part des transferts publics reçus par les ménages nets des prélèvements versés ne cesse de croître dans leurs ressources. Le capital préempte la valeur et l’État social devient l’allié objectif de Wall Street en laissant perdurer cette distorsion. Avec trois conséquences majeures :


1. la middle class américaine demeure la grande perdante des partages des fruits de la croissance. Biden n’a pas inversé les choses ;
2. la middle class américaine, attachée à la valeur travail et en quête de « good paying jobs », adverse à l’assistanat dont elle considère payer le prix fort, se détache de l’État social ;
3. les effets de richesse phénoménaux sous la présidence démocrate aggravent la concentration des patrimoines en haut de l’échelle. Les actions ont encore progressé de 40% depuis janvier 2021 et les prix de l’immobilier ont bondi de plus de 30%.


In fine, le président se retrouve avec un piètre bilan du point de vue des inégalités. Ce qui illustre une fois de plus la puissance des distorsions primaires générées par le marché et l’impuissance des États à rééquilibrer le jeu.


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