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Les dilemmes européens face aux vrais défis migratoires

Publié le mercredi 27 septembre 2023 . 5 min. 59

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Guerre, instabilité politique et sociale à la périphérie de l’UE, réchauffement climatique, les opinions européennes abordent les enjeux migratoires d’abord sur le registre de l’inquiétude. Comme un flux non contrôlé et non contrôlable qui viendrait percuter des tissus sociaux déjà fragiles. Avec une angoisse d’autant plus marquée que la population de la vieille Europe a perdu ses moteurs autonomes et naturels de croissance, les décès dépassant maintenant les naissances depuis une dizaine d'années.


Complexité de la situation intra-européenne


Ce qui frappe derrière cet enjeu c’est l’incroyable hétérogénéité des situations intra-européennes, qui ne facilite pas l’émergence d’une politique commune. Une complexité qui s’agrège à l’intrication d’intérêts divergents face à un phénomène migratoire lui-même multiforme. Considérons déjà le phénomène migratoire dans son acception la plus large. Consistant à dénombrer toute personne née à l’étranger entrant sur le territoire national, quelle que soit sa nationalité du point de vue administratif. Notons déjà une très forte hétérogénéité des situations au plan européen lorsque l’on considère les niveaux accumulés. Des écarts qui rendent compte d’histoires migratoires très différentes, d’une ouverture des esprits au cosmopolitisme qui diverge très fortement d’un pays à l’autre. Il est clair notamment que le glacis dans lequel ont vécu des décennies durant certains pays d’Europe centrale et orientale crée une barrière en termes d’acceptabilité : Roumanie, Pologne, Bulgarie, Slovaquie, Tchéquie, Lituanie, Hongrie se démarquent au sein de l’UE par la faiblesse de la part de la population migrante, qui va de pair avec des penchants nationalistes plus affirmés qu’ailleurs. Remarquons par ailleurs la décorrélation entre la réalité des chiffres et l’emphase placée sur ce thème au plan politique. La France notamment, pays de vieille immigration est en position médiane en Europe, tandis que l’Italie est plutôt en bas de l’échelle, infirmant l’idée de pays passoires.


L’hétérogénéité des phénomènes migratoires


Cet indicateur très général ne rend pas compte cependant de l’hétérogénéité des phénomènes migratoires. Une première segmentation conduit à différencier les mouvements de population intra-européens, des entrées de personnes venant de pays extérieurs à la zone, la première dimension n’étant pas à proprement parler une migration si l’on considère l’UE comme un tout. Ce premier partage fait ressortir le caractère très inabouti de l’intégration européenne. Seule 4% de la population des pays de l’UE est originaire d’un autre pays de l’UE. Ce qui dénote une mobilité plutôt faible, et une forte segmentation des sociétés et des cultures. Mais il faut noter aussi la très forte hétérogénéité des situations une fois encore selon les pays. Faisant ressortir le pouvoir aspirant de petits territoires, paradis fiscaux, comme le Luxembourg, ou hors UE comme la Suisse, qui ce faisant détournent de la base fiscale à leur avantage, pas seulement sur les marchés de capitaux. Faisant ressortir aussi la compétition sur l’attraction des compétences que livre l’Allemagne face au risque de pénurie auquel le pays est confronté. Un brain-drain qui s’opère notamment au détriment du Sud européen, et qui pose problème en tant que frein à la convergence.


Enjeux migratoires hors UE


L’autre composante des migrations, celle venant des pays extra-européens est, ne le cachons pas, celle qui est la plus problématique du point de vue politique. Et celle qui est à l’origine de toutes les tensions concernant l’espace Schengen. Avec à nouveau de fortes disparités qui soulignent le verrouillage de certains pays d’Europe centrale et orientale, pays qui font obstacle à tout abord coopératif du problème. Des données qui soulignent aussi la proximité de la plupart des pays en termes de pénétration étrangère. L’essentiel des États-membres se situant à proximité de 10% de part de population immigrée non européenne. Une proximité de situation, avec la France encore une fois en position médiane, en décalage avec la tentation politique de transformer chaque pays en cas extrême et singulier. Mais derrière cette similitude deux faits incontestables. Le phénomène a bien changé de dimension du point de vue des flux depuis les années 2010. Et il a changé de nature aussi, perdant sa primauté économique, avec une explosion des réfugiés et des franchissements irréguliers comme en témoigne la forte hausse des demandes d’asile. L'agence européenne de garde-frontières et garde-côtes, Frontex, a détecté en 2022, 330 000 franchissements irréguliers, chiffre en augmentation de 64 % par rapport à 2021 et le plus élevé depuis 2016, au pic de la première crise des migrants. Et face à ce débordement, le vrai blocage ne vient pas des pays d’Europe centrale et orientale, mais bien des deux grands pays de migration ancienne que sont la France et l’Italie, pays aujourd’hui parmi les plus fermés et les moins coopératifs.


Or, ce que montrent les études empiriques, c’est que les migrants ne sont pas moins qualifiés que les natifs européens. Ils sont en revanche terriblement déclassés dans l’emploi. Et l’absence de régularisation enkyste leur déclassement. Bref, les passions aggravent un problème, multiforme et complexe et exigeant plus que jamais un traitement à froid.


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