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Après un décrochage de 6,5% du PIB de la zone euro en 2020, la croissance devrait avoisiner 5,3% en 2021 et dépasser encore 4,5% en 2022. Deux années consécutives de chiffres dignes des trente glorieuses, alors que les nuages sanitaires, financiers et politiques ne cessent de s’épaissir, cela peut surprendre au premier abord. D’autant plus que l’activité a déjà achevé son parcours de récupération et quasiment effacé ses pertes de 2020, au troisième trimestre de 2021. Le PIB agrégé de la zone se situait en effet à 0,3% de ses niveaux de fin 2019 à l’été et il devrait finir l’année en léger surplomb par rapport à ses pics d’avant-crise.


Une reprise mondiale sans vraie locomotive


Ces prévisions ne traduisent pourtant aucune euphorie particulière. C’est un fait : la zone euro doit faire face à un environnement international délicat. Il y a d’abord la recrudescence pandémique du variant Omicron qui n’a pas fini sa propagation par vagues successives sous les différentes latitudes. Il y a ensuite une reprise mondiale sans vraie locomotive :


• L’économie américaine, qui semblait se placer en proue de la relance, connaît des ratés. Les déboires législatifs du volet social et climatique « Build Back Better » ne sont pas seuls en cause. L’économie américaine, qui n’a pas usé du chômage partiel, peine à remobiliser la main-d’œuvre et à réallouer les compétences. Les difficultés de recrutement se matérialisent en une accélération des salaires non-cadres dont le rythme avoisine 6 à 7% annuellement. Ajoutées aux difficultés d’approvisionnement, les tensions inflationnistes sont particulièrement aiguës outre-Atlantique. Et cet emballement oblige maintenant la Fed à durcir le ton. Ajoutant un nouveau nuage sur la croissance des pays avancés, celui d’une remontée des taux, avec à la clef un risque d’instabilité des bourses pesant sur le début d’année.


• Face aux incertitudes américaines, ni la Chine ni les émergents ne font figure de relai de croissance pour la zone euro. Une Chine empêtrée à court terme dans sa stratégie zéro-Covid, plombée au plan immobilier par les déboires du promoteur Evergrande, freinée au plan industriel par des pannes de courant massives. La Chine, qui comme l’ensemble du bloc émergent, doit affronter le double défi du vieillissement démographique et du coût de la transition écologique sur fond d’essoufflement des gains de productivité et de surendettement.


L’Europe peut compter sur la magie des acquis de croissance


À défaut d’un élan synchrone venu du reste du monde, l’Europe peut compter sur ses propres forces pour prolonger son sentier de récupération en 2022. Pour trois raisons :


1. La première, purement statistique, tient à la magie des acquis de croissance. Si comme nous le prévoyons, la croissance de la zone euro voisine 0,8% au dernier trimestre de 2021, cet acquis sera de l’ordre de 2,2%. C’est le niveau auquel se situera le PIB en moyenne en 2022 par rapport à 2021, même si l’activité devait stagner. Cet effet explique à lui seul la moitié du chiffre avancé en prévision et en relativise la portée.


2. Ensuite, les grands constats que l’on peut faire pour la France sont généralisables à l’ensemble de la zone :
a. la résistance du socle d’emplois a été remarquable : ce dernier a quasiment recollé à ses niveaux d’avant-crise au troisième trimestre, tout comme le taux de chômage et le taux d’emploi ;
b. le revenu disponible des ménages surplombait de 3,1% son niveau d’avant-crise à la mi-2021 ;
c. enfin et surtout, le taux d’épargne, exceptionnellement élevé a permis aux ménages de la zone de se constituer une cagnotte.
Dès lors, à l’instar de la France, la consommation eurolandaise dispose ainsi d’importantes munitions pour projeter le PIB de la zone au-dessus de ses niveaux d’avant-crise une fois passé le pic Omicron.


3. Enfin, troisième élément pour expliquer la performance de croissance de la zone euro, les effets de remontada des pays retardataires dans le mouvement de récupération, au rang desquels l’Allemagne et l’Espagne. L’industrie allemande est notamment confrontée à des problèmes de débouchés extérieurs et d’approvisionnement particulièrement aigus. Ces freins vont s’atténuer en 2022, remettant l’économie allemande sur de bons rails. Idem pour l’Espagne. La cicatrice laissée par la crise sur l’emploi, le revenu des ménages et le PIB est encore béante, dans un pays connu pour les embardées toujours spectaculaires des effectifs en contrats temporaires. L’économie espagnole n’en reste pas moins coutumière de ces mouvements de yoyo qui n’hypothèquent pas l’avenir. Partant de plus bas, l’Espagne est partie pour faire la course en tête en matière de croissance.


La performance de croissance eurolandaise sera bonne en 2022, étanche aux déboires du monde. Avec beaucoup d’effets purement mécaniques, beaucoup d’artifices monétaires et sans que cela ne présage d’une vraie consolidation des moteurs de long terme de la croissance. En la matière, 2023 sera l’année de vérité.


Publié le lundi 10 janvier 2022 . 6 min. 05

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