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Pourquoi Trump veut-il disloquer l'Europe

Publié le mardi 18 juin 2019 . 4 min. 44

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L’Amérique de Trump n’a pas lancé de grande offensive ouverte contre l’UE. Nous en sommes aujourd’hui au stade de la guérilla verbale, sur fronts multiples, avec une alternance de chaud et de froid dont est coutumier le Président américain :


• Menaces de représailles sur les subventions à Airbus.
• Allongement de la liste des produits exposés à des menaces de droits de douane supplémentaires : l’automobile d’abord, dont les importations mettraient en péril la sécurité nationale des États-Unis selon un rapport du Département du commerce, l’aéronautique, mais aussi toute une série de  produits alimentaires emblématiques, disséminant la menace sur tous les pays européens (les filets de saumon pour le nord de l’Europe, les fromages et les vins pour la France, ainsi que les fruits, l'huile d'olive ou les steaks d'espadon pour le sud).
• Soutien au Brexit dur assorti d’une promesse d’un accord de libre-échange historique avec le Royaume-Uni et d’un encouragement de ce dernier à ne pas s’acquitter de la somme de
50 milliards correspondant à leurs engagements budgétaires à l’égard de l’UE.
• Soutien appuyé aux leaders nationalistes européens, stigmatisation de la politique migratoire européenne, etc.


L’affaiblissement de l’UE comporte des risques


Les européens, fragilisés, tiraillés par des forces centrifuges multiples sont en droit de se demander l’intention véritable derrière cette offensive à tout-va. Les américains mènent-ils une simple stratégie de pression pour faire aboutir un nouvel accord commercial plus favorable, comme ils l’ont fait avec le Canada et le Mexique ? Où cherchent-ils plus radicalement à accélérer le processus de décomposition de l’UE au moment où cette dernière est le plus vulnérable et incapable d’organiser la riposte ?


Dans l’optique pro-business américain de Trump, on pourrait penser que le problème numéro 1 des États-Unis est d’abord affaiblir les concurrents qui les laminent sur les marchés internationaux. La photographie des déficits commerciaux en 2018 offre a priori un verdict sans appel. La Chine contribue à 47% du déficit commercial américain et l’UE à 19%... A elles deux, ces puissances participent aux deux-tiers des déboires commerciaux américains. Ce sont les deux blocs à abattre, au plan économique et politique.


Mais cette vision est beaucoup trop sommaire. Car l’UE, c’est aussi le premier excédent en matière de services pour les États-Unis, et surtout la première source de revenus primaires du Monde pour les États-Unis. Première zone d’investissement pour les agents privés américains, l’UE est en effet à l’origine de 118 milliards d’excédent de revenus, soit plus de 48 % des entrées nettes sur le territoire américain. Et au total, la balance des flux de biens, de services et de revenus est équilibrée entre les États-Unis et l’UE, contrairement à la Chine, au Japon ou au Mexique. Cette configuration fait que la stabilité et la dynamique intérieure de la zone demeure un atout pour les États-Unis. La guerre commerciale a de ce point de vue de bonnes raisons de demeurer circonscrite.


Empêcher un jeu mondial trilatéral


Reste la question du rôle stratégique de l’UE, face à la guerre qui s’engage entre les États-Unis et la Chine sur le leadership technologique et capitalistique du monde. L’UE, en l’état, puissance économique, mais nain diplomatique, ayant pris comme cheval de batail la question de la transition écologique est un maillon faible, voire un empêcheur, plus qu’un allier dans la tentative américaine d’endiguement de la Chine et d’isolement de la Russie. Sur ce terrain, la tentation américaine est incontestablement de disloquer les solidarités européennes et d’accroître leur emprise une somme de pays, petits ou intermédiaires, divisés, se raidissant sur la protection de leurs frontières, et sans projet commun pour se constituer en troisième protagoniste face au duopole sino-américain.


Et c’est bien ce qui se joue aujourd’hui. Soit l’UE dépasse ses frictions, pour relancer son projet en tant que protagoniste d’un jeu trilatéral, jouant inévitablement une partie ambiguë entre les États-Unis et la Chine, soit elle se laisse submerger par ses dissensions pour devenir une constellation d’États, dans l’orbite du pivot américain.


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