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Redonner à l'Europe le sens des utopies réalistes

Publié le mardi 5 février 2019 . 5 min. 14

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Penser l’Europe, c’est inévitablement se laisser embarquer dans des représentations, des concepts-valise préformatés et désincarnés : le budget européen, l’Europe sociale, l’harmonisation fiscale, l’Europe des transferts, les eurobonds…  Le vocabulaire s’impose, nous piégeant dans des désaccords et des impasses politiques, déjà éprouvées. Il fut un temps où l’Europe faisait rêver. Elle portait des promesses de développement harmonieux, d’expansion continue, de stabilité, d’élévation accélérée des niveaux de vie, de relations étroites entre les États. Et in fine, de paix durable, de rééquilibrage face à l’hyperpuissance américaine, de protection face au bloc de l’est. Cette vigueur des origines s’est peu à peu étiolée dans le grand marchandage des droits et des devoirs des États, dans l’opacité des concepts et des acronymes, dans la prolifération des mécanismes, des procédures MOC, MES, PDM, PDE… Confinant le débat entre les mains de quelques initiés.


C’est cela qui arrive lorsque le discours sur les moyens prend l’ascendant sur celui des fins. Le traité de Rome, avait pourtant bien pris soin de différencier les deux dimensions entre l’article 2 et l’article 3. Et à les confondre, dans le débat européen, l’Europe a perdu le moteur de l’utopie et plus personne ne s’autorise à penser l’Europe en dehors des règles, des procédures et du sentier déjà en place. Rêvons alors un peu l’Europe… même de façon candide.


Et si la transition écologique devenait une priorité


Imaginons que cette Europe place réellement la transition écologique au cœur de ses priorités. Qu’elle décrète que l’enjeu est trop massif, trop prioritaire, trop lourd de conséquences pour contenir son financement dans les limites des ressources fiscales que peuvent dégager les États années après années. Qu’elle décrète que dans ce domaine, l’urgence et le caractère massif des investissements imposent un financement sur plusieurs générations, autrement dit par la dette. Des obligations européennes, libérées des contraintes de Maastricht, remboursées au prorata du poids de chaque économie qui s’appellerait éco-bonds pour ne pas fâcher avec les eurobonds.


Et puisque nous sommes dans l’utopie, imaginons que les pays-membre acceptent de bâtir un grand consortium de l’énergie au plan européen, fédérant les entreprises nationales. Et que ce consortium ait en charge de bâtir un mix énergétique équilibré couvrant l’ensemble du territoire, partant de l’héritage des options nationales jusqu’à ce jour. À sa charge le coût d’arrêter et déconstruire les sources non désirées. A sa charge, le fait de cofinancer l’efficacité énergétique des bâtiments. A sa charge le fait d’accélérer la montée en puissance des énergies renouvelables. De les implanter là où les ressources sont abondantes, le sud en l’occurrence, ce qui au demeurant permettrait de mettre en place concrètement des transferts, sans prononcer le mot qui fâche.


L’Europe, facilitateur de financement mutualisé par la dette


Et puisque nous sommes dans l’utopie, imaginons, en arrière-plan productif, que les groupes automobiles européens et les centres publics de recherche s’allient pour accélérer l’émergence de véhicules du futur. Mutualisant leur R&D publique et privée, définissant des normes et des standards communs. Sans que le critère de position dominante ne soit évoqué. Imaginons que peu à peu, ce soit non la concurrence, mais l’idée de coopétition qui devienne le point de ralliement des politiques de concurrence européenne. 


Sur plusieurs enjeux clés, où l’on sent que le périmètre national et que les règles budgétaires constituent un frein mortifère, le niveau européen deviendrait l’échelle de gouvernance et un facilitateur de financement mutualisé par la dette. Ce pourrait être le cas de certains pans stratégiques de l’industrie digitale, pour que l’Europe sorte de la vassalisation qu’elle soit américaine ou demain chinoise.


Nous aurions alors des Etats délestés de toute une série de nouveaux coûts et débarrassés du dilemme intenable entre le social et l’environnemental. Il ne serait pas abusifs de demander en contrepartie à ces États d’équilibrer strictement leurs dépenses courantes, et notamment leurs enveloppe sociale.


C’est qu’un début d’histoire. On peut en imaginer d’autres. Peut-être parleraient elles plus aux concitoyens de l’Europe. Peut-être créerait-elle le désir et la force de s’affranchir des obstacles et des dissensions techniques qui paralysent le projet européen aujourd’hui.


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