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Réindustrialiser c’est possible : la preuve

Publié le mercredi 20 mars 2024 . 5 min. 14

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La réindustrialisation est-elle possible dans les économies avancées ? Presque tous les pays développés la revendiquent aujourd’hui comme épine dorsale de leur politique structurelle, États-Unis en tête. Et pourtant rien ne frémit. En dépit des effets d’annonce, presque partout la production industrielle stagne ou navigue sous ses niveaux d’avant Covid, et presque partout aussi, sa part régresse dans le PIB. Et l’Allemagne, qui semblait conjurer jusqu’à peu la fatalité de la désindustrialisation, cède de plus en plus de positions.


Exceptions européennes


Quelques rares pays dénotent cependant au sein de l’UE. L’Irlande, mais pour des raisons fiscales bien connues. Et surtout le Danemark, dont la production industrielle a bondi de plus de 80% en l’espace de 10 ans. Il n’y a pas de performance équivalente en Europe. Mais mieux que cela, la part des activités manufacturières remonte la pente dans une économie qui était éminemment tertiaire. La bifurcation est saisissante surtout si on la met en miroir de la France. Déjà pays de référence concernant les bonnes pratiques en matière d’emploi… emblème de la flexi-sécurité qui a inspiré la politique Macron, serait-il en passe de devenir un exemple en matière de réindustrialisation ?


Le miracle Danois


Alors certes, on le sait, le Danemark est un petit pays de moins de 6 millions d’habitants. À l’échelle de la France, il s’agit d’un miracle régional, toujours plus facile à obtenir puisqu’il repose sur un nombre restreint de points forts. Parce que l’homogénéité sociale facilite le consensus et la coordination. Il n’en reste pas moins intéressant, car ce modèle miniature rappelle que c’est toujours par le haut que les pays parviennent à reprendre pied au plan industriel et que les recettes libérales sont la voie la plus assurée pour laminer l’industrie. Le Danemark ne coche à aucune des cases des industrialistes ascétiques. Son coût du travail est le plus élevé de l’UE, notamment dans le secteur manufacturier. Sa durée du travail est la plus faible après celle de l’Allemagne. Autant dire que le pays devrait être cloué au pilori de la compétition internationale. Or c’est tout le contraire, avec un excédent de la balance courante qui culmine à plus de 10% du PIB.


Derrière cela, des dépenses publiques qui culminaient en tête des pays européens en 2010, et qui régressent aujourd’hui de façon spectaculaire, à contre-courant des autres pays, maintenant que la base de création de richesse privée s’élargit. Le Danemark a notamment piloté une politique d’investissement public à contre-courant des autres pays européens, soutenant son effort dans les années 2010 quand les autres pays tranchaient dans leurs budgets stratégiques. Le Danemark, c’est aussi de loin le pays européen qui dispose des plus lourds budgets de recherche fondamentale financés par l’État. Et un poids de la R&D dans l’enseignement supérieur qui explose tous les standards européens. Le pays enfin a joué à fond la transition climatique, champion d’Europe en termes de décarbonation de sa production et de montée en charge du renouvelable. Autrement dit, l’État ne lésine pas sur ce que l’on appelle dans le jargon économique, les dépenses publiques à fortes externalités, partant de l’éducation jusqu’à la recherche, et mobilise la commande publique pour renforcer sa position dans la chaîne de valeur de la transformation climatique.


La locomotive pharmaceutique


Alors certes, la performance industrielle semble écrasée par l’incroyable percée dans le domaine pharmaceutique de son géant Novo Nordisk. Le groupe vient de dépasser Tesla en termes de capitalisation boursière et se situe aujourd’hui en proue des capitalisations européennes, devant LVMH et au 17ème rang mondial. Formidable locomotive, le secteur de la pharmacie a largement boosté le secteur manufacturier, sa part représentant près de 30% de la valeur totale aujourd’hui. Cela ne fait pas pour autant du Danemark un pays mono-spécialisé. D’une part, par sa politique d’acquisition, Novo Nordisk diversifie son portefeuille de produits. D’autre part, le Danemark a développé d’autres points forts. Dans les biens d’équipement, la chimie, le matériel électronique, et dans l’éolien. Le secteur manufacturier connaît une forte progression dans tous ces secteurs depuis 2015. Le point commun de ces spécialisations, 1) le positionnement sur la haute technologie ; 2) un déplacement sur les secteurs porteurs du monde contemporain : le numérique certes, mais aussi sur toutes les opportunités d’affaires que génère le monde contemporain : dérèglement climatique avec l’éolien, obésité, diabète avec la surconsommation.


Le modèle danois n’est certes pas transposable. Mais il confirme qu’il n’y a pas de réindustrialisation sans volontarisme public et une quête de segments où se crée la valeur aujourd’hui et que ne défient pas les émergents.


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