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Retour de l'inflation : ce mal qui peut faire du bien (ou l'inverse !)

Publié le lundi 15 novembre 2021 . 4 min. 49

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Nous ne vivons sans doute pas un tournant inflationniste de notre régime de croissance. En revanche, l’épisode que nous traversons pourrait s’avérer plus persistant qu’attendu. La poussée inflationniste est bien là : c’est un fait et elle ne faiblit pas. Elle bat son plein en amont, au stade de l’approvisionnement en matières premières. Elle a gagné les prix de production, en Europe, comme aux États-Unis. Et elle pénètre maintenant le noyau dur du panier de consommation : l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire ce qu’il reste de l’inflation lorsque l’on élimine l’énergie et les produits agricoles. Les pointes que l’on observe aujourd’hui en Europe, et encore plus aux États-Unis, sont historiques de mémoire de millenium du moins. Il se passe donc bien quelque chose sur le front des prix.


Des frictions extrêmes, mais transitoires


Et pourtant personne n’y croit vraiment. Les acteurs financiers, qui devraient être a priori les principaux sonneurs d’alerte, restent d’un calme olympien. Les anticipations d’inflation qu’ils incorporent dans la formation des taux longs lorsqu’ils prêtent aux États sur une durée de 10 ans demeurent dans la fourchette de variation qu’ils pratiquent depuis plus de 10 ans, attestant du fait qu’ils ne prévoient pas de changement de régime. Les marchés d’actions, pour qui une résurgence de l’inflation dynamiterait les valorisations record atteintes à ce jour, continuent à miser sur la poursuite d’un monde sans inflation. Seules les enquêtes de conjoncture portant sur des horizons courts portent la trace de cette poussée de fièvre. Et une grande majorité d’économistes s’accordent sur le fait que les fondamentaux du régime de faible inflation demeurent en place : forte pression concurrentielle, absence de boucle, prix salaires. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est une embardée sur les prix, d’une ampleur atypique, à l’image de l’embardée de l’économie dans son ensemble. Frictions extrêmes donc, mais transitoires.


Une inflation plus persistante qu’anticipée


Cette inflation pourrait néanmoins être plus persistante que ne le pressentent beaucoup d’observateurs aujourd’hui. Pour au moins trois raisons :


1. La première, c’est que les secteurs en rattrapage, soumis à un surcroit de commandes en sortie de crise, n’ont pas vocation à accroître leurs capacités pour accompagner ce surrégime, par nature transitoire. Allongement des délais d’approvisionnement et surchauffe sur les prix sont donc la variable d’ajustement à court terme et peut-être à moyen terme. C’est le cas en particulier d’un certain nombre de matériaux et de composants, bois pour la construction, semi-conducteurs, pâte à papier, etc. Mais c’est aussi, côté chinois, maillon incontournable des chaines de valeur mondiales, une limite énergétique à la relance plein régime de la production. Cette dernière bute sur les limites des capacités électriques installées, qui exposent de nombreux secteurs à des coupures récurrentes.


2. La seconde raison concerne plus spécifiquement le pétrole. Il est moins probable que la prospection de nouvelles réserves et l’ouverture de nouvelles capacités viennent tasser le cycle de hausse actuelle. Les pressions en matière de décarbonation orientent les investissements des énergéticiens vers les sources renouvelables et n’encouragent pas l’accompagnement du surcroit de demandes post-Covid.


3. La troisième raison tient à la configuration très spécifique de la sortie crise. À l’instar des ménages français, les consommateurs des pays avancés disposent d’une épargne liquide en excès, constituée durant la crise. La consommation est donc mieux armée que lors de sorties habituelles de récession. Elle est surtout plus étanche à la menace que fait peser l’accélération des hausses de prix. Une accélération qui en d’autres circonstances pèse immédiatement sur la dynamique d’achat et tue dans l’œuf les velléités inflationnistes des distributeurs. La configuration actuelle permet de faire cohabiter plusieurs trimestres, sur le papier du moins, inflation, consommation et modération salariale.


Reste enfin le désir véritable des autorités monétaires et budgétaires à écourter cet épisode. Du côté de la FED, le désir de ne pas traiter préventivement la résurgence inflationniste est explicitement affiché, tant que l’emploi n’aura pas totalement récupéré. L’accélération de l’inflation est un facteur d’érosion des dettes et de modération des marchés d’actifs que les banques centrales sont tentées d’utiliser. Et côté gouvernement, l’inflation est une source de rentrées fiscales opportune. Et le moyen de financer des chèques pour les plus démunis, permettant un affichage social à bon compte. Et in fine, si personne ne souhaite véritablement le retour de l’inflation, personne n’est pressé de faire rentrer le dentifrice dans son tube.


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