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Pourquoi les craquements que l’on observe dans le secteur bancaire sont-ils vraiment inquiétants ? Parce que le secteur est confronté à un risque inédit, celui de la surliquidité.


Les choses ont changé depuis 2008


A priori, les incidents qui émaillent l’actualité début mars sont tous singuliers. Les faillites rapprochées de la Silvergate Bank, petite banque régionale, destination favorite du milieu des crypto-monnaies, de Silicone Valley Bank, grosse banque régionale, spécialisée sur la clientèle des start-up, ou encore les chutes concomitantes d’autres banques moyennes (Signature Bank ou  First Republic) n’ont pas les mêmes ressorts que celle du Crédit Suisse, englué dans une série de scandales, ni même que le stress autour de la Deutsche Bank, rattrapée par son passé, alors que les fondamentaux de la banque allemande ont été nettement restaurés depuis deux ans.


A priori, il n’y a pas derrière ces évènements un détonateur commun : un krach massif sur une catégorie d’actifs bien identifiés qui dégrade les bilans bancaires et emporte par effet domino les intermédiaires surexposés. Nous ne sommes notamment pas dans le cas de figure que 2007-2008, avec le cocktail « explosion de la bulle immobilière / crise massive de défaut sur les surprimes / titrisation comme facteur aggravant de la contagion des risques ».


En revanche, ces différents évènements confirment bien que les choses ont changé depuis 2008 :


1. les ratios de fond propre et de liquidité sont très supérieurs à ceux qui prévalaient à l’époque ;
2. les procédures de sauvegarde sont drastiquement renforcées, évitant les effets domino et les phénomènes de panique.


A priori la réaction des autorités de part et d’autre de l’Atlantique depuis début mars devrait rassurer. Les États concernés, main dans la main avec les banques centrales et les agences de garanties des dépôts ont, à chaque fois, agi fort et vite :


1. les opérateurs ont été rassurés sur le fait que les fonds déposés seraient garantis à 100%, et donc entièrement récupérables ; 
2. les banques centrales ont réactivé leurs opérations de prêts à très court terme, évitant toute crise de liquidité. Côté américain, ce sont plus de 300 milliards qui ont été déversés en deux semaines sur les banques par la FED ;
3. les autorités organisent également la solidarité de place, en pilotant des opérations de reprise et de restructuration express, ou comme dans le cas le First Republic, en fléchant 30 milliards de dépôts par d’autres grandes banques, sur la banque en difficulté.


L’hyper liquidité, facteur de volatilité


S’ils avaient le moindre doute, les opérateurs ont maintenant la réassurance qu’il n’y aura pas de second Lehman Brothers. Alors pourquoi une telle nervosité gagnant l’ensemble des valeurs bancaires ? Parce que ce n’est pas le risque de contagion, mais celui de la répétition qui fait peur ici. Ces incidents sporadiques ont révélé le talon d’Achille du système. Et toutes les banques sont potentiellement concernées. D’un côté, les agents privés sont chargés de liquidité : les ménages, les entreprises qui n’ont pas liquidé leur excès d’épargne lié au confinement ; mais aussi les start-up qui ont abondamment levé des fonds ces deux dernières années, mais aussi le capital-investissement qui dispose d’importantes réserves en cash, non encore investies, mais aussi les géants du numérique, notamment les GAFAM, Google en tête, dont l’actif regorge d’actifs financiers liquides. Et cette hyper liquidité est perceptible dans la structure du passif des banques. En témoigne la part des dépôts dans le bilan des banques de la zone euro ou en France. Il y a là un facteur de volatilité. Et en face, il y a des prêts certes, des réserves liquides, mais surtout des obligations d’État sans risque, qui sont la matière première des banques pour se refinancer. Or, c’est le talon d’Achille révélé par les incidents bancaires récents. La hausse des taux a déprécié fortement cette composante du bilan. Et toute banque qui doit se procurer de la liquidité en urgence, en revendant des bons du Trésor, peut enregistrer des pertes importantes. Sur un marché nerveux, où les opérateurs cherchent la faille, cette séquence fuite devant les dépôts, liquidation de titres, pertes, baisse des fonds propres, peut se reproduire maintes fois.


N’exagérons pas ce risque néanmoins. Les banques européennes détiennent d’importants volants de liquidité auprès de la BCE. Des liquidités qui pour la plupart des institutions font tampons, avant de devoir liquider leurs bons du Trésor.


Reste qu’obligées de remettre de la liquidité dans le système, de tempérer la hausse des taux d’intervention, et de se parer d’un soudain optimisme sur la désinflation en cours, les banques centrales se rapprochent d’un autre risque : celui d’un enkystement à haut niveau de l’inflation et d’une remontée incontrôlée des taux longs. Autrement dit, d’un risque de krach sur les prix d’actifs qui s’il advient fragilisera pour de bon l’ensemble du secteur financier.


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