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Les entraves à nos déplacements spatio-temporels depuis plus d’un an ont dopé la fréquentation des petits commerces indépendants : boulangeries, boucheries, primeurs, librairies de quartier. C’est vrai aussi des sites internet spécialisés, des drives et des circuits court… au détriment des supermarchés périurbains. Mais ce retour en force du commerce indépendant de proximité est trompeur pour trois raisons.


Premièrement, sa trajectoire n’est pas uniforme selon les marchés. D’un côté, le petit commerce alimentaire a vu son chiffre d’affaires croître de 8% entre 2015 et 2019, gagnant des parts de marché sur l’ensemble des magasins alimentaires. Et 2020 n’a pas dérogé à cette règle. De l’autre, le chiffre d’affaires du petit commerce non-alimentaire a stagné entre 2015 et 2019 alors qu’il progressait de 16% dans l’ensemble du commerce non-alimentaire en magasin. Bref, ses parts de marché sont en chute libre dans l’habillement, les biens culturels et de loisirs et l’équipement de la maison. Et sur ces marchés, la crise de 2020 a fragilisé le commerce de proximité, exception faite des librairies de quartier notamment. En cause, le poids déjà élevé du e-commerce dans le non-alimentaire qui pénalise les petits commerçants, alors que le commerce en ligne de produits alimentaires demeurent, lui, encore limité.


Deuxièmement, la crise va pousser le petit commerce indépendant vers le commerce organisé pour des raisons financières. Certes, les reports de charge ou le décalage d’un an des premiers remboursements des prêts garantis par l’État apportent une bouffée d’oxygène aux 300 000 commerces indépendants. Mais les tensions sur les trésoreries demeurent vives entre la baisse du chiffre d’affaires pour les magasins non-alimentaires, les loyers à payer, les commandes invendues à régler aux fournisseurs, les assurances… En sortie de crise, ceux qui seront encore en vie seront sans doute tenter de rejoindre le commerce organisé : la franchise, l’affiliation à des groupements sans enseigne ou toute forme de coalition pour améliorer sa visibilité et sa gestion opérationnelle. Ce basculement n’est pas nouveau. Le petit commerce indépendant ne représente plus que 25% du commerce d’habillement, 20% dans le commerce alimentaire, 15% dans l’équipement pour la maison et le commerce de biens culturels et de loisirs. Bref, le poids économique du petit commerce se réduit à peau de chagrin, crise ou pas crise.


Troisième raison : la tentation du petit commerce de passer au digital va lui faire perdre son autonomie. Alors que moins de 20% des petits commerces se sont déjà mis au e-commerce, l’année 2020 a joué un effet accélérateur comme les dispositifs de click and collect qui ont fleuri dès le 1er confinement. En réalité, une multitude d’options existent pour vendre en ligne : un site web en propre, des marketplaces locales lancées à l’initiative des villes ou d’associations de commerçants, des marketplaces portées par des start-up ou des syndicats professionnels comme chez les libraires, des marketplaces de géants du web. L’ennui c’est que les partenariats avec les marketplaces leaders d’audience conduisent à une potentielle subordination du petit commerçant. Évalué par les clients voire par des concurrents indélicats, il est contraint de répondre vite et bien aux sollicitations de la plateforme tout en versant une commission sur les ventes réalisées. Adieu l’autonomie.


En vérité, tout le monde devient référencé chez tout le monde et les circuits de distribution s’entremêlent. L’autonomie du commerce est donc très relative, car même la grande distribution devient désormais tributaire des marketplaces et des géants du numérique, tout comme les marketplaces ont besoin des petits commerces pour les livraisons en points relais.


Publié le mercredi 28 avril 2021 . 4 min. 02

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