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A quoi servent les milliardaires ?

Il faut le reconnaître, l’économiste est un peu dépourvu lorsque surgit dans le débat politique pareille question. Et pourtant, l’obsession française contre les ultra-riches impose de proposer une réponse.

Inutiles, les milliardaires ? C’est le sujet de mon billet libéral du jour.

Et rien de mieux pour l’attaquer que de relire Ludwig von Mises. Qu’écrivait l’économiste libéral austro-américain mort en 1973 ? Je cite : « Être riche, en pure économie de marché, est le résultat de la réussite à mieux servir les demandes des consommateurs. »

En d’autres termes, en économie de marché, les milliardaires, c’est vous, moi, nous qui les fabriquons. Vous avez utilisé Amazon pendant le confinement ? Vous avez contribué à la fortune de Jeff Bezos. Vous vous entêtez à utiliser Google plutôt que Qwant ? Vous choisissez d’enrichir Larry Page et Sergey Brin. Pour sauver la planète, vous roulez en Tesla ? Elon Musk vous dit merci. Et lorsque vous trouverez son Modèle S ringard, le fantasque milliardaire y perdra des plumes.

Poursuivons. Von Mises précise « en économie de marché ». Les milliardaires prospèrent bien sûr dans les dictatures. Mais ils ne figurent pas dans les classements de Forbes. Eux, pour le coup, peuvent être qualifiés de « vampires »: ils doivent leurs milliards d’abord à leurs accointances avec le pouvoir, puis au pillage, à l’accaparement, à la rente concédée, etc.

Les riches du monde libre prospèrent sur le choix des consommateurs. Que l’Afrique compte désormais 20 businessmen milliardaires peut être vu comme le signe positif de l’émergence d’une classe moyenne. Auparavant, les ultra-riches africains appartenaient au cercle des dirigeants accapareurs, et plus loin encore au monde des colons.

Et même chose en Chine, officiellement sortie de l’extrême pauvreté en 2020. Que ce pays soit passé en deux décennies de 3 à 440 milliardaires signale bien que son économie pourrait devenir dominante au XXIe siècle. Et les limites du capitalisme aux caractéristiques chinoises apparaissent lorsque Xi Jinping reprend en main le secteur de la tech. La chute de Jack Ma, et avec le fondateur d’Alibaba d’autres ultra-riches à la réussite incompatible avec l’idéologie communiste, annonce-t-elle la fin du miracle économique chinois ?

Revenons à von Mises. Il parle de « PURE économie de marché ». La pureté, elle n’existe que dans les manuels. Dans la vraie vie, certains milliardaires doivent leur fortune à un monopole, à une rente. On peut alors dire que leur position est nuisible en ce qu’elle empêche l’innovation en tuant la concurrence, la diffusion des inventions en empêchant la destruction créatrice qui font qu’en économie libérale, il n’y a pas d’ultra-riches ad aeternam.

C’est au nom de ce principe que la commission européenne ou l’anti-trust américain luttent contre les positions dominantes de certains milliardaires.

Au nom de ce principe que Schumpeter voit la liberté comme instrument de l’innovation et du progrès économique : la liberté d’innover permet à l’entrepreneur audacieux de remplacer les producteurs établis.

Au nom de ce principe que Mises, avec Hayek, estiment que la liberté économique permet de satisfaire au mieux les besoins individuels.

Au nom d’un principe. Voilà l’idée forte. Au fond, il ne s’agit pas de défendre les milliardaires, aussi talentueux soient-ils, mais un système de liberté qui, oui, aboutit dans des cas extrêmes, à fabriquer des milliardaires : la liberté d’entreprise, la liberté de circulation des idées, l’innovation, la concurrence, le risque, le droit de propriété, etc., etc.


Publié le mardi 21 mars 2023 . 4 min. 28

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