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Biden is the new Roosevelt.
Le parallèle est devenu slogan: Joe Biden est le nouveau Franklin Roosevelt. On laissera à d’autres l’analyse comparative des deux New Deal pour s’attacher à un détail…

Aux Etats-Unis, le successeur de Donald Trump est considéré comme « libéral ». Or en Europe, avec l’annonce de 6000 milliards de dollars de dépenses fédérales et la promesse de hausses d’impôts, Joe est devenu le héros du grand retour de l’Etat dans l’économie. Biden est vu comme le croque-mort d’un cycle ultra-libéral ouvert par Ronald Reagan.

Reagan est justement un enfant du New Deal. Son père a travaillé à la mise en place de la politique keynésienne de Roosevelt. Il votait démocrate. Il était libéral. Son fils deviendra conservateur. Porte-drapeau d’un libéralisme conquérant.

Vous suivez ?

Je m’explique. Assurance chômage, hausse des impôts des plus riches, élargissement du droit syndical… Élu en 1932, Franklin Roosevelt lance les bases d’un État providence jamais vu outre Atlantique. C’est une transformation radicale pour des Américains habitués à une économie peu régulée et à un État fédéral aux prérogatives limitées.

Le génie politique de Roosevelt est d’avoir réussi la triangulation du siècle. En politique, trianguler, c’est capter les thématiques de l’adversaire pour mieux brouiller les clivages.

Roosevelt a ainsi préempté l’étiquette « libéral », terme à l’époque rassurant et positif.

Mais le libéralisme rooseveltien ajoute une connotation sociale au libéralisme classique. Dans sa biographie de Reagan, Françoise Coste explique : pour Roosevelt, « l’homme n’avait pas seulement des droits politiques ; ses droits pouvaient aussi être de nature sociale. »

Roosevelt dit : « Les hommes nécessiteux ne sont pas libres. La liberté suppose la possibilité de pouvoir gagner sa vie… »

Il dit encore : « [Quand les problèmes] dépassent la capacité des hommes et des femmes à les régler de manière individuelle, c’est le devoir de l’État de trouver de nouveaux remèdes pour les résoudre.»

C’est à partir de cette rhétorique de Roosevelt récupère le libéralisme. Orphelins, ses adversaires finiront par se dire conservateurs. Un terme impropre. Plus tard, Friedrich Hayek expliquera dans un texte fameux pourquoi lui, le libéral, ne se considère pas comme un conservateur.

Jusqu’à la fin de sa vie, d’ailleurs, Hayek se plaindra de l’ambiguïté terminologique. «Il est presqu’impossible de se décrire comme un libéral sans donner l’impression d’adhérer au socialisme», écrit-il en 1988 dans La présomption fatale.

Dans les années 1950 déjà, dans le même registre, Joseph Schumpeter se plaint aussi : « Comme pour lui adresser un compliment suprême et inattendu, les ennemis du système de libre entreprise ont pensé sage de s’approprier son label. »

Quatre-vingt-dix ans ont passé, mais pour les libéraux, le braquage lexical ne passe pas.


Publié le jeudi 22 juillet 2021 . 3 min. 39

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