Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


L'argentin Javier Milei : ultra-libéral ou libertarien ?

Publié le mardi 13 février 2024 . 4 min. 23

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Le nouveau président argentin se définit comme anarcho-capitaliste libertaire. Bon, en France, à peine élu, Javier Milei a été classé dans la catégorie infamante de l’ultra-libéralisme.

Mon billet libéral du jour porte sur la différence entre libéralisme et libertarisme, le libertarisme étant en quelque sorte le pont entre le libéralisme et l’anarcho-capitalisme.

Vous suivez ?

Partons de la liberté individuelle. Pour les libertariens, c’est une valeur absolue : aucune instance n’est légitime à intervenir sur ce que l’individu peut faire et acquérir par sa libre initiative.

Et le principe clé, énoncé par Murray Rothbard, un libertarien utopique dont l’œuvre a beaucoup inspiré Milei, le principe clé est celui de « non-agression » : « Aucun individu ni groupe d'individus n'a le droit d'agresser quelqu'un en portant atteinte à sa personne ou à sa propriété ». Eh oui, les libertariens croient que la libre coopération des individus suffit à pacifier et à faire prospérer la société.

Lors de son discours d’investiture, Javier Milei a ainsi formulé sa définition du libéralisme, je le cite : « C’est le strict respect du projet de vie de l’autre, basé sur le principe de non-agression, basé sur la défense du droit à la vie, à la liberté et à la propriété. »

Et si vous répliquez que le laisser-faire est la porte ouverte à l’égoïsme le plus primaire et, in fine, à la loi du plus fort, le libertarien répliquera que chacun mérite qu’on fasse confiance à l’usage qu’il peut faire de sa liberté.

Pour les libertariens, en ce sens proches des anarchistes, une société juste doit prendre le seul point de vue de celui à qui l’on prend plutôt que de celui à qui l’on donne, comme le font les libéraux.

Durant sa campagne, Javier Milei insistait ainsi auprès des électeurs : « Quand j’irai à une élection pour demander ton vote, ce n’est pas pour prendre le pouvoir, c’est pour que je puisse te le rendre ».

Dès lors que le but principal est la protection de l'individu, de ses droits, de sa sphère d'autonomie, quel rôle réserver à l'Etat?

Les libéraux défendent un Etat minimal, qui intervient le moins possible, mais qui intervient malgré tout. Les libertariens, eux, veulent un Etat plus petit encore, proche de zéro qui ne règlemente pas l’économie car, pour eux, le marché est capable de se réguler seul.

En somme, pour les premiers l’Etat est un plancher, bas mais solide. Pour les seconds, c’est un plafond… à casser. Dans la bouche de Javier Milei, ça donne : « Entre la mafia et l’Etat, je préfère la mafia ».

Voilà aussi pourquoi, dans son organigramme idéal de l’Etat, le président argentin supprime les ministères de l’Education, des Affaires sociales ou des droits des Femmes pour ne conserver que l’Intérieur, les Armées, les Affaires étrangères et la Justice – le seul régalien !

Pourquoi ce grand ménage ? Parce que les libertariens considèrent que les services publics, et les règlementations qu’ils charrient, sont une violation des droits de propriété. Or le droit de propriété est pour eux absolu quand les libéraux acceptent, une fois de plus, la nécessité d’une règlementation gouvernementale pour le protéger.

Dans la doctrine (on verra dans la pratique), Javier Milei semble assez inclassable.

Populiste ? Oui, par son attaque de la caste politique. Mais avez-vous déjà vu un populiste annoncer qu’il n’y a pas d’autre alternative que l’austérité ? A Davos, il a en tout cas rappelé une vérité, utile pour la France : « L’Etat ne dirige pas nos vies, il veille sur nos droits. »


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :