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Le président de la République a annoncé que la charge fiscale pesant sur les classes moyennes serait allégée : de 2 milliards d’euros, d’ici à la fin de son mandat.

Or des personnalités, aussi éminentes que le premier Président de la Cour des comptes, assurent que la France ne peut pas s’offrir une réduction d’impôt « non compensée », c’est-à-dire non financée par des baisses de dépenses.

Alors, la France a-t-elle les moyens de baisser ses impôts ? C’est le sujet de ce billet libéral.

Rappelons les données du problème. En 2022, notre pays a affiché une pression fiscale jamais vue dans son histoire, la plus lourde aussi de la zone euro : plus de 45% du PIB.

Cette même année, ses dépenses s’élevaient à 58 % du PIB, là encore les plus élevées de la zone euro.

Notre dette publique a atteint, elle, un record par temps de paix : 112% du PIB. En 2001, nous étions au même niveau que l’Allemagne. En deux décennies, le taux d’endettement public allemand s’est dégradé de 8 points, l’italien de 36 points – c’est 53 points pour la France !

Pierre Moscovici, patron de la Cour des comptes, est très clair. Je le cite : « Dans une vie antérieure, j'ai été ministre des Finances et j'avais alerté sur le “ras-le-bol fiscal” et un possible point de rupture pour le consentement à l'impôt pour les ménages. Il n'y a pas lieu de penser que cela ait changé. »

On l’a compris, puisque alourdir les prélèvements devient dangereux, c’est aux dépenses publiques qu’il faut s’attaquer.

Oui, mais lesquelles ? Les transferts sociaux, qui pèsent 30 % du PIB, sont quasi-intouchables de l’aveu même du Président – regardez la réforme des retraites !

Cette redistribution sociale, unique au monde, s’est fait au détriment de l’Etat régalien, en déshérence et qu’il s’agit aujourd’hui de restaurer. Sans parler des défis climatiques, sécuritaires, de réindustrialisation qui vont impliquer des moyens colossaux. Des dépenses colossales…

Voilà le nœud gordien : il faut d'évidence réduire la prodigalité de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécu pour ménager des marges de manœuvre ; mais faute de courage politique et de consensus national pour agir, les besoins toujours plus lourds de notre modèle social laminent des classes moyennes qui n’en peuvent mais.

Comment sortir de ce blocage ?

S’en tenir au slogan « que les riches payent » est une supercherie populiste. Attendre que les dépenses reculent pour redistribuer du pouvoir d’achat est une stratégie attentiste qui fait le lit des extrêmes.

Alors, un strict contrôle des crédits budgétaires dans le temps ? Oui, bien sûr. Mais il existe une autre voie, complémentaire : la croissance.

Car davantage de croissance, c’est plus de recettes fiscales et un ratio dépenses publiques sur PIB qui diminue. C’est aussi un pays qui voit augmenter sa richesse par habitant, autant dire son pouvoir d’achat.

Or une fiscalité plus douce est une incitation au travail. Les Français doivent se persuader que reprendre le contrôle de leur destin passe par moins de ponctions sur le produit de leur labeur et moins d’attentes envers un Etat-nounou jamais rassasié.

Depuis la fin des Trente glorieuses, nous avons finalement accepté une sorte de décroissance, une baisse régulière de notre croissance potentielle, passée en rythme annuel moyen de 5 à 1%. Nous l’avons fait en sursollicitant le levier fiscal et la dette pour ne pas dégrader notre modèle social. Jusqu’à porter aujourd’hui le pays à un point de rupture. La question n’est pas de savoir si la France a les moyens de baisser les impôts, mais plutôt si elle veut s’en donner les moyens.


Publié le jeudi 31 août 2023 . 4 min. 21

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