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Mon billet libéral du jour porte sur une question simple : l’indemnité inflation est-elle défendable ? Plus exactement, cette prime de 100 euros distribuée à 38 millions de Français pour compenser la hausse du coût de l’énergie peut-elle être défendue d’un point de vue libéral ?

Ce faux chèque carburant arrive après l’allocation de rentrée scolaire, le chèque énergie, le chèque psy et avant, pourquoi pas, un chèque alimentation à l’étude. La multiplication de ces bons d’achat, prestation ciblée aux relents clientélistes, consacre un contrôle social qui ne dit pas son nom.

Dans sa grande providence, l’Etat ne se contente plus de distribuer à tout-va, il administre nos dépenses, oriente nos comportements. Un paternalisme toujours plus intrusif.

Franchement pas libéral.

Cette ristourne forfaitaire, chiffrée malgré tout à 3,8 milliards d’euros, peut paraître mesquine quand la flambée des prix à la pompe rapporte gros à l’Etat. Très gros puisque chaque litre d’essence est taxé à 60 %.

Dans un des pays au taux de prélèvements obligatoires les plus élevés au monde – 43,8 % du PIB, soit son niveau lors de 1999 –, l’idée simple et radicale de restituer aux contribuables une partie des impôts sonne juste.

L’affaire est-elle donc entendue ? Une hérésie libérale, cette indemnité inflation ? Pas si vite.

Si le gouvernement a tergiversé, c’est à cause de la très coûteuse transition écologique qui se profile.

A vrai dire, le chèque vert à l’adresse des plus précaires aurait dû être le pendant d’un alourdissement de la taxe carbone, outil indispensable contre le réchauffement climatique.

Face à la jacquerie des Gilets jaunes, l’augmentation de la taxe a été abandonnée. Pas le chèque, utilisé pour étouffer la grogne sociale.

D’où la cote mal taillée mais efficace dans son principe de cette indemnité. C’est parce qu’il a voulu répondre à la fois à la question de la « fin du mois » et à celle de la « fin du monde » que le pouvoir a tardé à trouver la bonne parade.

Il a cherché à compenser la perte de pouvoir d’achat sans hypothéquer l’avenir, c’est-à-dire sans dissimuler le renchérissement des hydrocarbures polluants.

Il faut relire le rapport Blanchard-Tirole remis au Président en juin. Tout y est. Sur l’impérieuse obligation d’agir même si l’indemnisation parfaite n’existe pas. Sur la légitimité de compenser l’effet anti-redistributif sur les classes populaires, l’énergie pesant davantage dans leur budget. Ou sur la nécessité que l’aide ne soit ni rétroactive, ni récurrente, ni anticipative afin d’inciter malgré tout à de meilleurs comportements.

En quoi cette politique pourrait-elle être qualifiée de libérale ?
Libéral le fait de faire du prix un élément clé du choix du consommateur. Avec son indemnité, le gouvernement n’a pas touché au signal-prix incitant à se détourner des énergies fossiles en les rendant plus chères. C’est une voie incontournable.

Mais attention, le précédent Gilets jaunes le démontre : cette politique n’est acceptable qu’à condition de préserver le pouvoir d’achat des plus modestes avec un impôt négatif. Car la transition écologique doit être socialement équitable pour réussir.

Libéral aussi le fait de taxer le carbone, autrement dit de tarifier la pollution. Une manière de stimuler l’innovation dans les énergies renouvelables, d’inciter ménages et entreprises à changer de comportements, «de façon transparente et efficace », précise Blanchard et Tirole.

Mais attention encore, cette fiscalité verte ne saurait s’ajouter au niveau actuel de prélèvements obligatoires, sauf à ruiner la compétitivité des entreprises et miner un peu plus le consentement à l’impôt.

C’est tout le pacte fiscal qu’il s’agit de revoir. Après quatre échecs de la taxe carbone, sous Jospin, Fillon, Ayrault et Philippe, il est temps de laisser la parole à Alphonse Allais : il faut demander plus à l’impôt et moins aux contribuables.


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