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Paradoxe ? L'argent public ne fait pas le bonheur

Publié le mercredi 25 janvier 2023 . 4 min. 00

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En cinq ans, le nombre de candidats aux concours d’enseignants du second degré a été divisé par deux pour un nombre de postes à peu près identiques. Et pourtant, les profs vont être augmentés. De près de 2 milliards d’euros cette année.

A l’hôpital, les salaires des soignants ont déjà été revalorisés – pour un coût global de 12 milliards d’euros. Et pourtant, la pénurie d’infirmières – mais pas que… – désorganise les CHU. Même constat au sein de la police, à la justice, etc.

Chaque jour, les Français ont un sentiment de délitement du service public alors même que l’Etat n’y a jamais autant consacré d’argent. Mon billet libéral du jour porte sur ce paradoxe apparent.

Premier constat : selon la formule de l’essayiste libéral Erwan Le Noan, l’argent public ne fait pas le bonheur. Jamais les dépenses n’ont été aussi massives en France : plus de 60% du PIB en 2021. C’était 49% en 1981. Or sur cette période de générosité à crédit, la situation sociale n’a cessé de se dégrader. Et le pessimisme de prospérer.

Les contribuables ont le sentiment de ne pas en avoir pour leur argent. Les salariés, de ne plus maîtriser leur destin. Les fonctionnaires, de dépérir à l’ombre de leur statut. De fait, les Français se sont appauvris. Par rapport aux Américains par exemple. En 1980, notre richesse par habitant représentait 101% de celle des Etats-Unis. Quatre décennies plus tard, selon la Banque mondiale, elle n’est plus que de 63%.

Second constat : l’augmentation sans précédent de nos dépenses publiques a d’abord été nourrie par les retraites et par les subventions au travail peu qualifié. Depuis 1980, la part des dépenses de fonctionnement n’a pas progressé. La masse des salaires des fonctionnaires dans le PIB a même un peu baissé. Dans le même temps, la part des dépenses de prestations et de transfert a bondi de 10 points de PIB !

Autre manière de voir. Le spécialiste des finances publiques François Ecalle a calculé que sur 1000 euros d’impôts et cotisations en 2021, 248 euros – soit un quart – était consacré au paiement des retraites, 12% au soutien à l’activité économique.

Si on se penche sur les 208 euros sur 1000 consacrés à la santé, que constate-t-on ? Que la masse salariale ne représente que 38 euros, moins de 20%.

Troisième constat : l’Etat n’a donc jamais autant distribué. Mais cette prodigalité à crédit s’est faite au détriment de ses fonctions régaliennes et au prix d’une dégradation forte du service public. Pas étonnant dans ce contexte qu’il peine à recruter tant les revenus et le statut social de ses agents se sont dégradés. Désorganisée et indigente, pléthorique et paupérisée, la fonction publique n’est plus attractive.

Et voilà le paradoxe final. Si malgré les pénuries, 20% des élèves en école d’infirmières abandonnent leur étude, c’est par refus de se faire broyer par un système en crise permanente. Dès lors, à revers de décennie de mauvaise politique, les fonctionnaires devraient être les premiers à réclamer une réforme de l’Etat, une transformation des organisations administratives, seules à même d’améliorer les conditions de travail en privilégiant les compétences et l’investissement sur le nombre.

Rêvons un peu : la modernisation de l’Etat ne sera pas imposée par le sommet, mais par la base ; pas par les usagers, mais par les agents eux-mêmes…


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