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Préserver le capitalisme libéral face aux monopoles

Publié le vendredi 22 mars 2019 . 3 min. 30

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De façon invariable, lorsqu’une décision prise par une autorité heurte les intérêts ou la volonté d’une autre autorité, les accusations de dogmatisme ou de naïveté se mettent à fuser.

Ce scénario s’est vérifié, une fois encore, dans la réaction des Etats français et allemand au blocage de la fusion Alstom-Siemens par la Commission européenne. On sait que le couple franco-allemand, outré par la décision de la Commission, propose désormais d’enlever le dernier mot en matière de fusions à la Commission européenne pour le donner aux Etats membres de l’Union.

L’argumentation de la France et de l’Allemagne soulève le spectre du monopole étatique ferroviaire chinois CRRC, et affirme comme solution la création d’un monopole privé européen réputé seul capable de faire face à l’envahisseur.  Mais, de façon frappante, cette argumentation ne pose pas la question de savoir si une fusion des entreprises Alstom et Siemens aurait été bénéfique pour leurs clients, pour les usagers des trains qu’elles construisent, pour leurs salariés ou pour leurs actionnaires.  

La question sous-jacente est à la fois celle du système économique et celle de la gouvernance économique que nous souhaitons développer.

Si le capitalisme libéral doit avoir un sens, il consiste à établir des règles du jeu et à les faire respecter afin qu’un équilibre soit trouvé entre les intérêts souvent divergents des parties-prenantes.  C’est ce à quoi travaille la Commission européenne par le truchement de sa politique de la concurrence. Par contraste, le capitalisme monopolistique, qu’il soit étatique ou privé, procède d’un jeu de domination du marché visant à imposer ses conditions aux clients et, plus largement, à la société. Les deux situations, on le voit, sont aux antipodes l’une de l’autre.

Par ailleurs, une gouvernance économique saine doit reposer sur une élaboration des règles du jeu par le pouvoir politique combinée avec une mise en œuvre de ces règles par des autorités administratives protégées des soubresauts de la vie politique. Malheureusement, la tentation est permanente pour les responsables politiques d’intervenir dans les décisions d’espèce, ce qui conduit immanquablement à des situations indésirables, témoin, pour ne prendre que deux exemples, les 31 milliards d’euros déboursés par le contribuable italien depuis 2015 pour sauver des banques qui n’auraient pas dû l’être, ou témoin les discussions en cours sous le haut patronage de l’Etat allemand pour rapprocher Commerzbank et Deutsche Bank.

Dans le cas du secteur ferroviaire comme dans bien d’autres, protéger le marché européen d’une concurrence déloyale d’entreprises non-européennes relève du contrôle de l’accès aux marchés et, le cas échéant, du filtrage des investissements étrangers mais pas du renoncement à une politique de la concurrence seule capable de contrôler la tentation naturelle du capitalisme vers le développement de monopoles indésirables.

En économie, comme en politique, la question est de savoir si nous devons renoncer à notre façon de faire pour adopter les pratiques du camp d’en face. Devons-nous renoncer à la démocratie ? Devons-nous renoncer à encadrer par des règles de concurrence adéquates un capitalisme qui, livré à lui-même, aura une tendance naturelle à tout écraser ?


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