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La course à la taille critique n'est pas une stratégie

Publié le mercredi 18 mai 2022 . 4 min. 27

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L’Homme au sens large a toujours été préoccupé par des questions de taille. C’est notamment le cas dans le monde des affaires où nombreux sont celles et ceux qui s’efforcent d’atteindre la « taille critique » considérée comme le Saint Graal de la vie organisationnelle prospère et durable.


Mais l’usage courant du concept de « taille critique » dans les réunions, les débats et la littérature dédiée aux stratégies compétitives mérite qu’on s’attarde un instant sur ce concept à la fois nébuleux et porteur d’un substrat idéologique significatif. 

 
Pour une entreprise, la « taille critique » désigne une capacité d’action optimum jugée nécessaire pour pérenniser l’activité. L’objectif est d’augmenter significativement et rapidement son volume d’affaires et son territoire d’action afin de disposer de nouvelles marges de manœuvre stratégiques avec l’espoir d’augmenter son impact commercial, sa capacité d’innovation et in fine sa rentabilité en préservant autant que possible son indépendance capitalistique.


Ainsi définie, la taille critique permet de justifier une grande variété de décisions structurantes allant de la simple alliance commerciale jusqu’à la prise de contrôle hostile d’un concurrent en passant par toutes les formes de fusions et d’acquisitions plus ou moins amicales.


L’essence même du concept de « taille critique » tient dans la devise suivante : « Big is beautiful ». Une devise qui a la force d’une idéologie dès lors que « Big is beautiful » s’impose à la réflexion comme une évidence. Le choix des options stratégiques est alors conditionné par la recherche de cette taille critique providentielle au point de marginaliser ou simplement d’ignorer toutes données susceptibles de désenchanter l’aventure qui se dessine.


Pour preuve, la recherche de la « taille critique » via des fusions-acquisitions d’ampleur est toujours d’actualité malgré ce que l’on sait sur l’importance des déboires consécutifs à ce type d’opérations. Selon les sources, le taux d’échec se matérialisant par une dégradation de la rentabilité suite à une fusac est estimé entre 60 et 75% dans les pays occidentaux!


En France, la plus grande perte comptable du capitalisme a été généré par Vivendi-Universal sous la direction de Jean-Marie Messier. Derrière ce fiasco à 23 milliards d’euros, on trouve cette idéologie de la « taille critique » maquillée en stratégie visionnaire. En fait, son dirigeant était bien plus préoccupé à faire grossir l’entreprise dont il avait la charge qu’à la faire grandir.


Une entreprise qui grossit subit la croissance de son volume d’activité et se retrouve potentiellement confrontée à des symptômes propres à sa taille devenue critique au sens alarmant du terme. Parmi les symptômes les plus courants notons, l’excès de procédures et de bureaucratie qui en découle, les tensions culturelles entre des entités agrégées de force et la prégnance des enjeux politiques au sein même de la gouvernance.


Une entreprise qui grandit est en revanche insensible à l’idéologie de la taille critique. Elle se développe à partir de ce qu’elle est, avec un degré d’agilité compatible avec ses ressources financières et humaines le tout dans une dynamique qui n’exclue ni l’innovation de rupture ni la diversification. En clair, une entreprise qui grandit s’appuie sur sa culture organisationnelle et son identité collective pour progresser vers des objectifs réalistes et remarquables.


C’est aussi cela une organisation responsable. Une organisation consciente que la taille est bien une donnée de la stratégie mais en aucun cas un substitut à celle-ci. Une organisation consciente que l’impuissance de la puissance est une réalité concrète pour reprendre la formule de Bertrand Badie.


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