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Réduire les erreurs de prévisions : une méthode simple

Publié le mercredi 13 juin 2018 . 4 min. 26

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Combien vous faudra-t-il de temps pour que votre start-up atteigne l’équilibre ? Combien coûtera la construction de votre nouvelle usine ? Quelle sera la croissance de votre marché l’année prochaine ?  Toutes ces questions sont des questions de prévision. Un manager en rencontre beaucoup – on dit que gouverner c’est prévoir, mais on pourrait tout aussi bien dire que manager c’est prévoir.

 

Notre réflexe naturel, quand nous devons faire une prévision, c’est de collecter le maximum d’informations sur la situation. Si par exemple nous établissons le budget d’un nouveau projet, nous allons en lister toutes les étapes du projet, établir un plan détaillé, éventuellement ajouter une marge de sécurité : et voilà, notre prévision est faite.

 

Inside view : la prévision (optimiste) auto-centrée

 

Cette manière de faire les prévisions, c’est ce qu’on appelle une "inside view", une vue de l’intérieur. Elle se fonde sur ce que nous connaissons de la question qui nous occupe. Et ça semble bien naturel : après tout, personne ne connaît cette situation mieux que nous.

 

Prenons un exemple : les Jeux olympiques de Paris 2024. Les équipes qui travaillent d’arrache-pied à préparer les Jeux sont certainement convaincues que leurs plans et leurs budgets sont réalistes. Leur "vue de l’intérieur" est sans doute parfaitement cohérente et très solidement étayée.  Et il n’y a aucune raison de douter ni de leur compétence, ni de leur sincérité.

 

Outside view : les faits, rien que les faits

 

Mais prenons maintenant une vue de l’extérieur. Une équipe de l’université d’Oxford, spécialisée dans l’étude des "méga projets", a étudié les budgets des Jeux olympiques depuis 1960. Leur conclusion : les coûts ont toujours dépassé les prévisions – en moyenne, de 179%. Sans nul doute, chacune des équipes organisatrices pensait qu’elle tiendrait ses budgets. Et pourtant, a posteriori, le résultat est bien différent.

 

Comment expliquer ce phénomène ? Simplement, par le fait que la vue de l’intérieur favorise systématiquement certains biais cognitifs, et en particulier les biais optimistes. Si nous essayons d’estimer les difficultés et les imprévus, nous n’estimons que ceux auxquels nous pouvons penser – pas les "inconnues inconnues". C’est ce que Kahneman et Tversky appellent "planning fallacy", ou biais du planificateur. Nos prévisions sont généralement trop proches du meilleur scénario possible. Par conséquent, elles sous-évaluent très souvent les budgets et les délais nécessaires.

 

La prévision en deux étapes : partir de l'outside, ajuster avec l'inside

 

Nous pouvons améliorer la précision de nos prévisions si nous nous donnons simplement la peine de combiner les visions de l’intérieur et de l’extérieur. Pour cela, il faut suivre deux étapes.

 

La première étape, c’est de chercher ce qu’on appelle une "classe de référence", c’est-à-dire un groupe de cas similaires à partir duquel on peut faire une observation statistique. Exemple : vous entreprenez des travaux dans votre appartement et vous voulez savoir si les délais seront tenus. Vous posez la question à vos amis qui ont fait des travaux chez eux, et vous constatez que pour 80% d’entre eux, les travaux ont duré plus longtemps que prévu. Cette classe de référence vous donne une base de calcul : a priori et en l’absence d’information complémentaire spécifique à votre projet, il y a 80% de chances que vos travaux dérapent aussi.

 

Mais bien sûr, vous avez des informations complémentaires. De manière générale, vous allez trouver de nombreuses raisons de penser que votre cas est différent. Vous savez que l’entrepreneur que vous avez choisi a une excellente réputation. Les travaux que vous entreprenez sont plus simples que ceux de vos amis. Si vous avez passé des mois ou des années à établir le budget des Jeux olympiques 2024, votre prévision doit aussi en tenir compte. Vous ne pouvez pas simplement vous en remettre à la moyenne historique. Vous allez donc ajuster votre prévision – c’est la deuxième étape.

 

Toute la question, bien sûr, est de savoir dans quelle proportion ajuster : dans quelle mesure faut-il tenir compte de la vue de l’intérieur plutôt que de celle de l’extérieur ? Il existe plusieurs méthodes pour répondre à cette question. Mais l’idée centrale à retenir est très simple : la vue de l’extérieur est très utile, et nous avons tendance à l’oublier. Donc, si vous commencez par la vision de l’extérieur, et qu’ensuite seulement vous l’ajustez en tenant compte de la vision de l’intérieur, vous avez de très bonnes chances d’améliorer votre prévision.


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