Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Impossible de parler des questions de changement climatique et de la consommation d’énergie sans évoquer le paradoxe de Jevons. Cet économiste marginaliste britannique a été le premier à démontrer dans son livre « the coal question » publié en 1865, que toute amélioration technique dans la production d’énergie entraînant une baisse de prix induit très vite un rebond et une augmentation de la consommation d’énergie. Ainsi, les progrès en matière d’efficacité dans l’usage d’une ressource, par exemple au niveau d’une entreprise, se traduisent paradoxalement par une hausse de l’utilisation de cette ressource au niveau d’un pays.


On rencontre cet effet rebond dans de nombreuses situations. Par exemple, quand l’isolation des logements s’améliore, cela incite les ménages à augmenter la température. De même la baisse de prix des équipements ménagers et électroniques et de leur consommation d’énergie provoque une démultiplication des équipements avec une hausse de la consommation d’énergie à l’arrivée… Ce n’est finalement pas bon pour l’empreinte carbone.


Pour bien comprendre le paradoxe de Jevons, il faut faire un retour au XIXème siècle. À cette époque, ce sont les industriels britanniques du charbon qui s’inquiétaient que les machines à vapeur soient de plus en plus efficaces, et qu’elles risquaient de diminuer la consommation de charbon qui faisait leur fortune. Jevons leur a démontré qu’ils faisaient une grave erreur d’analyse. De fait, l’amélioration de l’efficacité des machines, qui se traduisait par une baisse de la consommation unitaire et donc des coûts de production, étaient loin de réduire la consommation globale de charbon. Bien au contraire, la baisse des coûts unitaires de production entrainait rapidement une hausse de la demande qui compensait — et bien au-delà – la baisse des prix et de la consommation unitaire. On peut résumer l’effet Jevons ainsi : toute baisse de coût de l’énergie se traduit tôt ou tard par une hausse de la consommation.


L’économiste et sociologue Pierre Veltz revient largement sur l’effet Jevons dans son livre intitulé « l’économie désirable » publié en 2021. Il nous rappelle que « s’il y a mille chemins par lesquels nos sociétés métabolisent les progrès élémentaires d’efficacité », deux grandes catégories d’effet rebond se distinguent :


1. l’effet rebond direct qui est un surcroît d’efficacité unitaire dans l’usage d’une ressource : il provoque une baisse du prix d’une offre et in fine une hausse globale de sa consommation. Ainsi la réduction de la consommation de kérosène des avions a permis le développement des compagnies low-cost et une explosion du transport aérien.

2. l’effet rebond indirect, lui, fait référence au report de consommation sur d’autres offres à la suite de la baisse du prix de cette même offre. Par exemple, les économies réalisées grâce à l’usage d’un véhicule électrique plutôt qu’à essence peuvent être utilisées pour voyager davantage en avions.


On l’aura compris, l’effet Jevons vient contrecarrer les politiques actuelles de réduction des émissions de carbone, comme celles appliquées à l’automobile. Ainsi, l’amélioration des performances des véhicules électriques provoquent un boum des ventes qui va faire s’envoler la consommation d’électricité, un drame dans les pays où cette électricité est très majoritairement produite sur la base de matières premières carbonées et où l’énergie nucléaire, qui est faiblement carbonée, tout comme les énergies renouvelables, ne représentent qu’une faible part de la production d’électricité.


Les stratégies de lutte contre le dérèglement climatique doivent donc tenir compte du paradoxe de Jevons. En effet, il ne suffit pas d’être plus efficace : il faut également être plus sobre, ce qui impose selon Pierre Veltz une transformation profonde de ce que nous produisons et consommons pour lutter contre les gaz effets de serre.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :