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Une définition militaire de la stratégie suggère qu’elle est constituée de l’ensemble des décisions prises pour gagner la bataille avant même qu’elle ne démarre alors que la tactique serait l’ensemble des décisions prises au cours de la bataille pour en modifier le cours à son avantage.


Une superbe illustration de cette idée nous vient de l’édition 2018 de la Ryder cup de golf. La Ryder cup oppose tous les deux ans l’équipe américaine de golf à l’équipe européenne (C’est le seul sport qui met en lice une équipe européenne). La compétition se déroule une fois sur deux aux Etats Unis, une fois sur deux en Europe. En 2018, la Ryder cup s’est déroulée sur le golf National, à St Quentin en Yvelines, pour la toute première fois en France.


Les européens avaient à affronter une véritable armada américaine avec des joueurs magnifiques, a priori supérieurs aux Européens. Les commentateurs s’accordent pour dire que c’était probablement la meilleure équipe jamais alignée par les américains. Et cette armada est repartie défaite, largement dominée par les Européens. Que s’est-il passé ?


Le choix du terrain de jeu


Le capitaine de l’équipe européenne, le danois Thomas Bjorn, est un passionné de statistiques. Il a donc longuement étudié les performances des joueurs américains comparées à celles des joueurs Européens, ceux qui allaient se qualifier pour faire partie de l’équipe comme de ceux qu’il s’apprêtait à sélectionner. Il a observé que, sur leur premier coup, les joueurs américains, gros frappeurs, avaient tendance, en moyenne, à avoir entre 240 et 270 m (distance moyenne de leur drive), une dispersion plus large que les Européens, un cône de variation plus ouvert que les Européens. C’est que les parcours de golf américains sont larges, et les roughs, les zones d’herbe le long des fairways, plutôt accommodants. Thomas Bjorn qui avait le choix du terrain a donc donné comme consigne, bien en amont de la compétition, de réduire la largeur des fairways dans la zone d’atterrissage des balles à partir de 240m, en demandant en outre que les roughs, les zones d’herbe à côté, soient si denses qu’il soit, sinon impossible d’en sortir, au moins très difficile d’enchainer avec un bon deuxième coup. Bien sûr ces pièges allaient aussi affecter les Européens, mais, statistiquement, moins que les américains.


Il a aussi demandé des greens avec une vitesse de roule lente, à 3,2 m contre les 3,8 à 4 m fréquemment rencontrés sur les greens très rapides des parcours du circuit américain, désorientant ainsi les mécaniques bien huilées des joueurs Etats-Uniens.


Jeu d’équipe et péché d’orgueil


Ajoutez à cela que (1) les joueurs européens ont joué en équipe (il fallait voir les Molinari, Fleetwood,  Poulter) face à des individualités américaines manquant singulièrement d’affect commun, (2) le soutien immense et enthousiaste de la majorité des 60 000 spectateurs chaque jour (du jamais vu) scandant « Europe, Europe » dans un stade spécialement conçu pour former des arènes pour la Ryder cup – c’était l’idée des visionnaires qui, autour de Hubert Chesneau, ont conçu le parcours du golf national il y a 30 ans, et (3) le péché d’orgueil des joueurs américains qui n’étaient pas suffisamment venus en reconnaissance au printemps, à l’exception notable de Justin Thomas qui, lui, a gagné tous ses matchs mais sans inverser un résultat global qui a été sans appel. L’armada US est repartie tête basse.


Le vétéran de l’équipe américaine, Phil Mickelson, superbe joueur, magicien du chip, a parfaitement résumé le travail stratégique préparatoire de Thomas Bjorn en une sorte d’hommage involontaire d’un joueur vaincu en déclarant, en substance : « J’ai 48 ans, pour les années qu’il me reste à jouer, ça ne m’intéresse pas de jouer dans des roughs dont on ne peut pas sortir ». Mais enfin, Phil, un joueur de votre talent doit être capable de jouer sur tous les terrains, par tous les temps… Si le capitaine Thomas Bjorn ne pouvait agir sur la météo, il a su tirer parti des statistiques et du terrain pour une stratégie brillante.


Gagner avant le premier engagement. « Europe, Europe ! »


Publié le mercredi 24 avril 2019 . 4 min. 34

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