Le dirigeant est appelé à prendre du recul, à voir loin, à s’élever au-dessus de la mêlée pour réfléchir et penser les coups d’après.
Mais alors pourquoi diable, eux qui n’ont pas vocation à faire du micro-management, semblent-ils être si souvent préoccupés par des détails ?
Car l’expérience montre qu’un dirigeant met souvent le doigt sur un point très particulier, apparemment secondaire, et pose une question qui déconcerte, en levant un lièvre que ses collaborateurs n’avaient pas vu.
Quel est donc ce paradoxe du dirigeant qui mêle hauteur de vue dans la pensée et souci du détail dans l’action ?
Un court poème allégorique qui a traversé les siècles dans différentes langues européennes explique superbement pourquoi :
« Par la faute du clou, on perdit le fer
Faute du fer, on perdit le cheval
Faute du cheval on perdit le cavalier
Faute du cavalier, on perdit la bataille
Du fait de la bataille perdue, on perdit le Royaume
Et tout ça à cause d’un clou de fer à cheval ».
Le message est clair : le clou était stratégique.
Qui pouvait s’en douter ? Qui pouvait imaginer qu’un modeste clou ferait la différence ? Quel général d’armée attacherait-il la moindre attention à un simple clou ?
C’est qu’un dirigeant a des heures de vol, il a vu des batailles se jouer à un rien, il a appris à avoir le souci des détails. Sait-il vraiment repérer par avance quel détail fera la différence ? Peut-être. Mais plus important, il inculque ainsi à ses collaborateurs le soin de traiter de ce qui peut leur sembler relever des boutons de guêtre, alors qu’il sait que le diable peut se cacher dans les détails.
Les collaborateurs des dirigeants ont tout intérêt à apprendre à se méfier des détails, non pas tant parce que leur patron mettra le doigt dessus, mais parce qu’un clou peut être stratégique.Publié le vendredi 14 décembre 2018 . 2 min. 12
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de Thomas Durand
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