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La France représenterait à elle seule 10 à 15% de dépenses sociales du monde ! Ce chiffre coup de massue a la vie dure. Il continue à être régulièrement mobilisé dans le débat politique par tous ceux qui souhaitent frapper les esprits sur les dérives de l’assistanat à la française, la préférence pour l’inactivité et la dépendance que le système encourage, ainsi que son surdimensionnement par rapport à la capacité contributive du pays. Un chiffre qui crée sciemment un sentiment d’écart vertigineux entre ce que représente la France en termes de richesse produite : 3 à 4% du PIB mondial et la largesse de son système social. À l’origine de ce chiffre, un calcul de coin de table datant de 2014, et portant sur 2011, hâtif et erroné de l’aveu même de son auteur qui n’espérait pas une telle destinée à son approximation aventureuse.


À l’échelle européenne, la France pèse 18% des dépenses sociales


Disons-le d’emblée, le chiffre incontestable, construit sur des données exhaustives et homogènes n’existe pas au plan mondial. Mais ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que la bonne approximation est proche de 5%. Ce chiffre a toujours été faux, en 2011 comme en 2021.


Il part d’un numérateur exact. En 2011, la France consacrait 680 Md€ à sa protection sociale et 816 Md€ en 2019. Une acception large qui recouvre les régimes publics, mais aussi privés dès lors qu’ils sont obligatoires. Et qui intègre également les coûts de fonctionnement de ces systèmes. Soit 33% du PIB hexagonal, ce qui place la France en prou des pays développés, avec les économies du Nord. Une part qui a plafonné à haut niveau au cours de la décennie.


Partons déjà des périmètres géographiques sur lesquels nous possédons les données les plus fiables et homogènes. Pour commencer l’UE, en y intégrant le Royaume-Uni, sur la même définition des dépenses sociales que celles mobilisées pour la France. Sur ce périmètre, il n’y a qu’une simple règle de trois à opérer. Les dépenses de l’UE à 28 s’établissaient à 4 570 Md€ en 2019. Et la part des dépenses sociales française représentait dès lors de l’ordre de 18% des dépenses totales européennes. Comme en 2011 d’ailleurs. On comprend d’emblée que le chiffre avancé en 2011 est délirant… Sauf à supposer que l’UE concentre à elle seule 80 à 90% des dépenses sociales du monde… Et que ni les États-Unis, ni le Canada, ni le Japon ou la Corée ne disposent d’un embryon de protection sociale. Ce qui est totalement faux bien sûr.


À l’échelle de l’OCDE, la France pèse 7 ou 8% des dépenses sociales


Pour s’en convaincre, le même calcul peut être opéré à l’échelle de l’OCDE, sur le même contour de la protection sociale que précédemment. Les résultats achèvent de disqualifier la fameuse fourchette 10-15. La France représentait de l’ordre de 7% des dépenses sociales des pays développés en 2017, dernière année connue complètement, et cette part voisinait 8,4% en 2010. Ce chiffre peut être affiné pour éliminer les effets de change et tenir compte du fait que le pouvoir d’achat des prestations est inégal d’un pays à l’autre. Mais ce perfectionnement ne fait que conforter le résultat. Le chiffre monde est donc nécessairement inférieur à 7 ou 8%.


On rentre alors dans la zone inconnue et mal renseignée et sous-développée de la protection sociale. Les estimations du BIT montrent que seulement 29% de la population mondiale est couverte par des systèmes complets de sécurité sociale, allant des allocations familiales aux pensions de vieillesse, tandis qu’une grande majorité — 71%, soit 5,2 milliards de personnes — n’est que partiellement voire pas du tout protégée.


Prenons néanmoins le cas de la Chine. Le pays s’est doté en 2011 d’un système complet qui repose sur 5 piliers obligatoires, de la santé, à la vieillesse, en passant par le chômage. Et 10 à 12 % du PIB serait alloué à son financement. Partons de cette approximation et n’ajoutons que les dépenses chinoises à l’assiette OCDE, et la part française tombe à 6,3%. En 2017, le degré d’incertitude est fort pour d’autres grandes économies. Mais le BIT situe dans une fourchette de 10-15% les dépenses sociales du Brésil, de la Russie notamment…


La part des dépenses sociales françaises se situe donc très vraisemblablement aux alentours de 5%. Cela ne retire pas à la France son titre de champion du monde de la dépense sociale, mais a au moins le mérite de dépolluer le débat, d’un chiffre qui n’a pour but que de manipuler les esprits et de nous détourner des vraies urgences.


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