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La création d'emplois sous Macron... mais pas pour tous

Publié le mercredi 29 septembre 2021 . 5 min. 08

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Le bilan emploi de Macron, c’est incontestablement plus d’emplois. Une inflexion qui s’amorce avant lui sous Hollande. Et qui imprime sa marque sur le taux d’emploi, dont la hausse prolonge et consolide l’inflexion amorcée en 2014. L’emploi augmente donc plus vite que la population en âge de travailler. Avec une grosse différence cela dit : l’emploi Hollande est de l’emploi sans croissance. Rappelons-nous cet espoir sans cesse déçu de son prédécesseur d’être sauvé par la conjoncture. Sous son quinquennat, la croissance restera désespérément rivée sur 1%. Elle décolle pile à l’arrivée de son successeur, où jusqu’à la crise sanitaire elle flirte les 2% en moyenne jusqu’à la mi-2019.


Sous Macron, la hausse de l’emploi est le fait du temps plein


De juin 2017 à décembre 2019, l’emploi salarié s’accroît de 603 000. Et à la mi-2021, le gain augmente encore, s’approchant de 750 000, alors que la crise sanitaire est passée par là. C’est sensiblement plus que Hollande sur l’ensemble de son mandat. L’emploi qui augmente en France : on cherche nécessairement le loup. C’est de l’intérim, c’est du précaire, du CDD court. Et pourtant non. L’intérim plafonne depuis 2017. Quant au taux d’emploi en CDI, c’est lui qui produit l’intégralité de la hausse. Les CDD augmentent nettement moins vite que la population en âge de travailler et leur nombre diminue même en niveau absolu. Des évolutions que confirment les flux d’embauche. Tandis que les embauches en CDI augmentent fortement après 2017 et jusqu’à la crise et rebondissent très fortement en sortie de confinement, celles en CDD court plafonnent et demeurent à la traîne. Idem pour le morcellement de l’emploi. Le taux d’emploi à temps partiel recule. La hausse de l’emploi est le fait du temps plein. La seule composante précaire de l’emploi qui augmente visiblement sous Macron, c’est l’emploi indépendant (+152 000 de la mi-2017 à la fin 2019), tiré par l’autoentrepreneuriat, dont seule une part très minoritaire est assortie d’un revenu complet.


Et l’on pourrait encore continuer l’énumération. Le noyau dur des créations d’emploi est le privé. Le nombre des emplois publics recule légèrement. Le contenu en emplois subventionnés par l’État régresse aussi et change de nature. Plus d’apprentissages et beaucoup moins d’emplois aidés. Et si les bilans Macron-Hollande peuvent sembler comparables du strict point de vue quantitatif, ils diffèrent complètement par leur contenu. Moteur privé beaucoup plus faible coté Hollande, avec beaucoup plus d’emplois publics, d’emplois aidés, de travail temporaire et à durée courte, de temps partiel. Le bilan Hollande est obtenu au forceps en luttant contre la conjoncture, les fameux petits jobs à l’Allemande… C’est beaucoup moins le cas de Macron.


Davantage de cadres, de patrons et d’emplois dans les professions scientifiques et intellectuelles


Trop beau pour être vrai. Et pourtant la lecture sectorielle ne nous suggère pas quelque chose de très différent a priori. Le premier secteur de création d’emplois, ce sont les services B-to-B spécialisés : gestion, comptabilité, services juridiques, conseil, ingénierie, R&D, etc. Beaucoup de services informatiques et de métiers de l’information,  de la finance aussi et de métiers spécialisés de la construction. Et une légère hausse de l’emploi industriel qui enraye des années de baisse. Mais c’est aussi une concentration des créations d’emplois dans l’hébergement, la restauration, le commerce, le transport et l’entreposage. La période n’échappe pas à cette fameuse polarisation post-industrielle inhérente à la « plateformisation ». Mais au total, c’est l’emploi des cadres, des gérants, patrons, des professions scientifiques et intellectuelles qui font l’essentiel de la hausse. Tandis qu’on assiste à un grand « rebattage » des cartes au sein des professions moins qualifiées : baisse des emplois ouvriers et d’employés et hausse des emplois de contact et de logistique, manifeste dans les catégories professionnelles des nomenclatures internationales.


Bilan emploi assez positif de Macron donc en matière d’emploi. Aidé par la conjoncture jusqu’à la crise sanitaire, transformant ainsi l’essai Hollande. D’où vient alors la grande insatisfaction ? La précarité s’est insinuée dans le CDI. Surtout, face à des créations d’emplois polarisées entre métiers qualifiés et métiers de contact et de logistique, tous ces emplois sont pourvus par des diplômés du supérieur, au plan agrégé certes. Ce qui suggère une montée du sentiment de déclassement qui est certainement le point noir de cette période plutôt favorable à l’emploi, en France, comme ailleurs.


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