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La remontée inexorable du chômage en 2023

Publié le lundi 28 novembre 2022 . 5 min. 07

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La remontée du chômage, c’est maintenant, même si les chiffres en dur semblent nous indiquer que l’emploi tient bon et que de nombreuses entreprises sont encore en prise avec des difficultés de recrutement.


Le château de cartes de la croissance ne s’effondre pas


Au regard d’un scénario de récession qui semblait pré-écrit en début d’année, il y a un phénomène qui surprend et détonne. L’incroyable résistance de la dynamique de l’emploi. On aurait pu s’attendre pour le moins à un attentisme des entreprises, alors que l’incertitude géopolitique a viré en quasi-certitude de récession mondiale. Les effectifs globaux continuent à croître au-dessus de leurs rythmes de longue période, en Europe, notamment en France ou en Allemagne, comme aux États-Unis.


L’inflation a certes cassé la croissance des pays avancés. Mais cette dernière n’a pas rompu, et connaît quelques petits sursauts surprenants, jusqu’aux mois les plus récents, qui font que le terme de récession n’est pas encore adéquat pour qualifier la situation actuelle. Avec une inflation à presque deux chiffres (ou à deux chiffres) dans de nombreux pays, et dans un contexte de forte inertie salariale, la messe semblait pourtant dite. La baisse du pouvoir d’achat ne pouvait que porter un coup fatal à la consommation, avec tous les enchaînements récessifs que l’on connaît derrière. Baisse de la production, baisse de l’emploi et de l’investissement, restriction du crédit amplifiée par la remontée des taux d’intérêt, etc. Et cela presque partout en même temps, ce qui devrait en principe amplifier les effets d’entraînement. Voilà bientôt un an que l’on parle de stagflation. Presque partout le moral des ménages a plongé dans les abysses. Et pourtant étonnamment, le château de cartes de la croissance ne s’effondre pas, pas plus que celui des valorisations boursières, pas plus que le moral des entreprises, dont témoignent encore les dernières enquêtes de novembre en France.


Une économie en apesanteur


Cette résistance qui défie les pronostics peut laisser penser que les vents contraires de la guerre, du climat, des pénuries percutent de puissants moteurs de croissance, et que cette dernière n’attend que l’apaisement de ces freins temporaires pour redémarrer de plus belle. Nous serions dans une reprise contrariée, plus que dans une récession. Et si la croissance ne cède pas, c’est qu’elle est animée par des forces qui ne demandent qu’à se déployer, portée par des besoins considérables en matière de santé, de numérique ou de transformation climatique. On aimerait croire à cette version. Mais le plus probable, c’est que c’est le ralenti du film et la mauvaise prise en compte de l’effet différé des politiques publiques qui nous leurrent. Les deux dernières crises, celles de 2008 et celles du Covid nous ont bluffées par leur violence et leur immédiateté. Nous faisant peut-être perdre de vue les délais de propagation des crises et des effets de politique publique qui le plus souvent se comptent en trimestre voire en année.


Or, l’économie que nous commentons aujourd’hui vit en apesanteur, encore sous les effets des gigantesques plans de soutien mis en place en 2020 et 2021. Des plans qui impriment encore une marque sur les trésoreries des entreprises et des ménages en valeur, mais qui se consument peu à peu sous l’effet de l’inflation et du remboursement d’aides qui pour une grande part étaient à crédit. À l’exception notoire de l’Allemagne, ces soutiens publics retombent maintenant. Et les économies doivent peu à peu compter sur leurs propres forces endogènes, et notamment sur l’impulsion chancelante de la consommation. C’est d’ailleurs le secteur du commerce de détail, aux avant-postes, qui décèlent le mieux à ce jour les nuages qui pèsent sur l’activité.


Idem pour les politiques monétaires, dont le resserrement inachevé, n’a été entamé que depuis 8 mois aux États-Unis et 4 mois en Europe. Or, ce n’est que l’an prochain que ces inflexions vont mordre sur le crédit et la rentabilité financière des agents privés.


Premiers plans sociaux


La dégradation du pouvoir d’achat des ménages, elle est bien réelle, impactant les débouchés en volume. Lentement, compte et tenu des réserves de cash accumulées, mais surement. Et avec un impact d’autant plus différé sur les chiffres d’affaires que les entreprises en situation de le faire ont largement répercuté la hausse de leurs coûts sur leurs prix, préservant leur profitabilité. Mais ce qui est devant nous maintenant, c’est une double décélération des volumes et des prix. Et s’il y a une chose qui n’a pas changé à travers les crises, c’est l’objectif des plus grands comptes de maintenir leur rentabilité financière et de soutenir la valeur actionnariale via le rachat d’action et le versement de dividendes. Et si les prix ne sont plus la variable d’ajustement, si les volumes ne bénéficient plus du même soutien public, la variable d’ajustement c’est l’emploi et le report des pressions sur la sous-traitance.


Les premières annonces de plans sociaux peuvent sembler à ce stade anecdotiques, cantonnées à quelques secteurs. Mais ce n’est qu’un début. L’effet domino ne fait que commencer. Et avec lui, le mécanisme qui transforme le coup d’arrêt de la croissance en récession.


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