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Pourquoi la productivité de la France est-elle plombée ?

Publié le mercredi 20 décembre 2023 . 4 min. 51

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La productivité française décroche et ne se redresse pas. L'érosion de son rythme de croissance s'inscrit dans la longue durée, on le sait. Mais le phénomène semble avoir pris une nouvelle dimension depuis la crise sanitaire. En vérité, pour affiner le diagnostic, il nous faut adopter plusieurs angles de vue.


Comparaison avec les autres pays


Le premier est celui de la comparaison internationale en niveau. Car jusque dans les années 2020, l'essoufflement de la productivité française, notamment au regard de la référence US, s'inscrivait dans un mouvement plus général englobant tout l'espace européen. Non seulement il n'y avait pas de spécificité française, mais la France faisait plutôt mieux en termes de production par tête que son voisin allemand ou que la moyenne de la zone euro, surclassant l'un et l'autre de près de 10% à la veille de la crise sanitaire. De quoi doucher les discours pointant la trop faible durée du travail hexagonale. Ce que suggéraient les chiffres, c'est que les salariés compensaient le handicap par leur engagement et l'intensité de leur travail.


Et au fond, le fossé de productivité qui n'a cessé de se creuser depuis l'aube des années 90 entre la France et les États-Unis était d'abord un syndrome européen : affaiblissement du leadership technologique, tertiarisation des économies, vieillissement de la population en âge de travailler paraissaient alors les raisons les plus probantes du décrochage franco-européen, plus que les arguments franco-centrés stigmatisant un modèle gagné par la paresse et empêtré dans ses rigidités.


La France sur le mauvais versant du digital


Ces sources diffuses, aussi probantes soient-elles, ne nous expliquent cependant pas pourquoi une grande partie du décrochage s'est concentrée sur les deux grandes crises qui ont percuté les économies occidentales. D'abord la crise financière de 2007-2008, puis, bien plus encore, celles au pluriel du Covid et de la guerre en Ukraine. Pourquoi un tel profil en marche d'escalier ? Il faut autre chose que des facteurs à diffusion lente pour expliquer ce profil.


Pour des raisons macro-économiques d'abord. La crise financière de 2007-2008 puis la succession des chocs depuis 2020 ont mobilisé de façon hors norme les armes budgétaire et monétaire, projetant la dette publique à des niveaux inégalés et ramenant la parité de l'euro sur des seuils permettant d'absorber le handicap de compétitivité. Deux leviers qui ont permis de solvabiliser une offre privée à la productivité dégradée sans avoir à opérer des ajustements drastiques.


Pour des raisons technologiques ensuite. Les deux séquences de crise, dans un contexte de taux zéro, ont été un puissant levier d'accélération des secteurs numériques américains. Le confinement a constitué notamment un fabuleux tremplin pour le e-commerce et le télétravail. Or les coûts fixes résident aux États-Unis, tout comme la captation de valeur. Exportant les usages numériques, les États-Unis n'exportent pas leur productivité, mais une multitude de coûts logistiques, d'entreposage, de livraison, ou de frictions dans l'organisation du travail. Ce n'est pas là que résident les gains de productivité. Mais au contraire, là où se concentrent les mini-jobs européens à faible productivité.


Le rôle du travail indépendant en France


Question subsidiaire, pourquoi le décrochage est-il pour la première fois plus prononcé en France que dans le reste de l'Europe depuis 4 ans ? Certains évoquent l'absentéisme. Mais en vérité les baromètres en la matière sont sujets à caution. Au contraire, les données de durée effective du travail des salariés fournies par l'Insee ne signalent aucune dégradation depuis les années 2000. En revanche, phénomène bien plus lourd, le travail indépendant explose, avec la prolifération de l'auto-entrepreneuriat. Et avec ce phénomène dopé par les crises, de plus en plus de personnes comptabilisées en emploi, mais sans activité ou en sous-activité, ce qui plombe la durée de travail attachée aux indépendants.


Et pour résumer, si la productivité se dégrade nettement en France depuis 4 ans, c'est d'abord parce que les politiques économiques de soutien au secteur privé l'autorisent, ensuite parce que nous sommes sur le mauvais versant du digital, celui qui ne bénéficie pas des coûts fixes, et enfin parce que l'emploi est de plus en plus chargé de mini-jobs de débrouille qui ne remplissent pas leur quota d'heures.


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