Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Depuis la réélection d'Emmanuel Macron, la réforme des retraites monopolise le débat, reléguant au second plan les difficultés et les aspirations mises à jour par la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. Rarement les citoyens n'auront été percutés dans un temps si bref par autant d'enjeux existentiels : prise de conscience du délabrement et de la sous-capacité de notre système de santé, hyper-vulnérabilité de nos approvisionnements stratégiques, défaut de reconnaissance sociale des travailleurs « invisibles », enchaînement de catastrophes climatiques, repolarisation hostile du monde.


Or c'est ce moment de l'Histoire qu'Emmanuel Macron choisit pour rejouer la partition du « no alternative » thatchérien. Face à un front du refus qui rallie deux tiers de l'opinion, mille interprétations se bousculent : lassitude, crispation sur les acquis sociaux, rejet des élites, etc. Des interprétations qui réduisent complaisamment l'opinion française à sa dimension «réfractaire », arc-boutée sur les acquis sociaux. Mais renversons la perspective : que souhaitent au juste les Français ? Ne sont-ils que dans la résistance au changement ou aspirent-ils à autre chose ? Le sondage OpinionWay réalisé pour les Printemps de l'économie, a précisément pour but d'analyser les domaines d'engagement auxquels les Français accordent le plus d'importance, ainsi que les acteurs et les moyens qu'ils souhaitent pour les incarner. Sa lecture nous livre un éclairage nouveau sur les racines de leur mécontentement.


Première leçon, les Français sont en phase avec leur histoire rapprochée. Deux grands domaines d'engagement se détachent nettement : la lutte en faveur de l'environnement, engagement qui figure le plus fréquemment en première place (pour 19% des Français) et la préservation du système de santé (13%). Ces deux enjeux dominent plus clairement encore lorsque l'on scrute le nombre de fois que les sondés les mentionnent dans leur trio de tête : 40% jugent ainsi important la préservation du système de santé, 39%, la lutte en faveur de l'environnement. Viennent ensuite la préservation de la paix, puis la réduction de nos dépendances aux produits essentiels fabriqués à l'étranger. Les questions de vie et de survie sont ainsi aux premiers rangs des préoccupations, alors que les problématiques du vieillissement et de la dépendance sont reléguées au 10ème rang. Entre le gouvernement et l'opinion, il y a d'abord un conflit de priorités.


Deuxième leçon, plutôt que clivés, les Français sont conscients qu'il faut s'engager sur tous les fronts. Certes, si l'on se focalise sur leur premier choix, il y aurait a priori trois France : 33% des sondés  placent au premier rang  un enjeu à dimension sociale  (sauvegarde du système de santé, amélioration de la répartition des richesses, préservation des acquis sociaux, problématiques du vieillissement et de la dépendance) ; 24% privilégient un enjeu environnemental (en y intégrant la gestion de la raréfaction des ressources) ; enfin, 21 % des Français classent en premier un domaine ayant trait à la souveraineté industrielle (réduction de nos dépendances à des produits essentiels, à l'énergie, et réindustrialisation). Mais aucun enjeu n'écrase l'autre et à l’exception de la coopération mondiale, une nette majorité accorde un caractère prioritaire à chacun des axes d’engagement proposés.


Troisième leçon, le sondage révèle d'importantes fractures générationnelles : sur l'environnement (engagement qui rallie 50% des juniors contre 32% des seniors) ou sur la préservation du système de santé (45% des seniors, contre 32% des juniors). Les écarts sont également éloquents concernant l'amélioration de la répartition des richesses qui mobilise 35% des juniors contre 16% des seniors, pour qui les jeux sont déjà fait. S’agissant de la défense des acquis sociaux, ce sont cette fois les personnes d'âge actif qui sont logiquement en prou, tandis que les juniors et les seniors s'en désintéressent davantage, soit qu'ils n'y aient pas encore goûté, soit qu'ils y aient déjà trop. Bref, la France n'est pas mure pour la convergence des luttes.


Quatrième leçon, les Français ne sont ni réfractaires ni découragés. Loin des présupposés actuels, la préservation des acquis sociaux n'est pas l'engagement qui leur paraît le plus important (22%, dont 7% le citent en premier).  Les Français, de surcroît, loin d'adopter une posture défaitiste ne sont que très minoritaires (moins d'un cinquième) à considérer qu'il est déjà trop tard pour s'engager sur l'un ou l'autre des axes proposés. C'est sur la question environnementale, où toutes les lignes rouges sont déjà franchies, que le découragement est le plus marqué.


Cinquième leçon, c'est d'abord aux institutions publiques (à tous les niveaux, international, européen, national et local) que revient de prendre en charge en priorité les grands enjeux contemporains. Les Français ne s'en remettent pas pour autant intégralement à la puissance publique. Ils sont majoritaires (56%) à être prêts ou déjà engagés personnellement, accordant notamment leur crédit aux mouvements associatifs ou à la consommation responsable. Et en dépit de leur défiance à l'égard des partis, c'est encore par le vote qu'ils entendent exprimer leurs préférences. Le caractère explosif de la situation hexagonale réside dans ce hiatus. C'est bien parce que l'État est aujourd'hui attendu sur toute une série d'enjeux vitaux, que la déception est à la hauteur des attentes. Le désir d'engagement des Français bute finalement sur le prima de la gestion, et l'entêtement d'un Président réfractaire.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :