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Employeurs et salariés paient des cotisations sociales pour se protéger contre des risques. Le risque de tomber malade et de ne pas pouvoir travailler. Le risque de perdre son emploi et de ne pas pouvoir subvenir à ses besoins, etc.

Mais au fait, la vieillesse, est-elle un risque ?

C’est le sujet de ce billet libéral.

En mars 1944, le Conseil national de la Résistance propose un plan visant « à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail. » Et les ordonnances de 1945 sont sur la même ligne. Celle du 4 octobre précise  : « Il est institué une organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain. »

Pour les retraites, la répartition est source de solidarité entre les générations. Je cite encore: « Les cotisations des actifs servent à payer immédiatement les retraites, tout en leur ouvrant des droits pour leur future retraite. »

C’est encore ça, notre Sécu aujourd’hui.

Enfin, pas tout à fait. Après-guerre, l’âge de départ prévu était de 65 ans. En 1950, la pension moyenne du régime général s’élevait à 50% du smig. L’espérance de vie était de 63 ans et demi pour les hommes, 69 ans pour les femmes. De fait, nombre de « vieux » – le mot ne faisait pas peur à l’époque – n’échappaient pas au risque de l’extrême dénuement.

Soixante-dix ans après, la configuration a changé. Départ à 62 ans avec une pension moyenne de 1509 euros bruts, soit 117% du smic. La pension minimum est à 85% du smic. L’espérance de vie est de plus de 79 ans pour les hommes, plus de 85 ans pour les femmes. J’ajoute que le niveau de vie moyen des « seniors » est supérieur à celui des actifs.

En montant en puissance, l’assurance vieillesse a réussi au-delà de tout espoir. Trop même pourrait-on dire.

Car elle contribue à alimenter une rupture historique : pour la première fois en période de paix, une génération d’actifs est dans une situation plus difficile que celle de ses parents, au même âge.

En un demi-siècle, tout s'est inversé. Le taux de pauvreté le plus élevé se trouve désormais chez les moins de 30 ans, et le plus bas chez les plus de 60 ans.

Comme l’écrit avec justesse Maxime Sbaihi, auteur du Grand vieillissement : « Le pauvre d’antan était un retraité sur la fin de vie, le pauvre aujourd’hui est un jeune confronté à l’avenir. »

L’économiste poursuit : « Le but d’un système de retraite est de mutualiser le risque de longévité, mais que faire maintenant que ce risque a trop longtemps été ignoré et n’est toujours pas financé ? »

La retraite n’est plus considérée comme un risque à couvrir, mais comme un droit exonérant de toute obligation vis-à-vis de la société. L’assurance retraite est considérée comme le moyen de financer une seconde vie. De plus en plus longue : en Europe, la France détient le record de l’espérance de vie après 65 ans : 21 ans et demi.

Le raisonnement est clair: « La retraite à 62 ans, j’y ai droit, j’ai travaillé et cotisé toute ma vie ». D’accord, mais cet argument très individualiste convient à un régime par capitalisation. Pas à la répartition, qui doit prendre en compte la solidarité intergénérationnelle.

Or, elle s’effiloche cette solidarité. Non pas parce qu’il y a trop de retraités, mais bien parce qu’il n’y a pas assez d’actifs.

Le député MoDem Jean-Louis Bourlanges estime que notre conception de la retraite, centrée sur un âge de départ légal, pose un problème éthique. Je le cite : « Qui doit payer pour ces années d’inactivité heureuse offerte à des hommes ou à des femmes qui auraient par hypothèse la capacité physique et intellectuelle de continuer à travailler ? »

C’est la question taboue du débat sur la réforme des retraites.


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