Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’avons eu autant de jeunes bien formés, éduqués, parlant plusieurs langues vivantes, multiculturels, innovants. Et pourtant les entreprises ont du mal à les recruter et, plus encore, à conserver ceux qu’on appelle les « millenials » aux Etats-Unis et de moins en moins générations Y ou maintenant Z.
Pourquoi ? D’abord pour le sens de la mission qu’on leur confie. On le dit depuis longtemps : les jeunes veulent travailler dans des entreprises qui donnent un sens à leur vie. Le cabinet Universum l’a confirmé récemment en publiant les résultats de son enquête annuelle sur les motivations des diplômés des Grande Ecoles à choisir telle ou telle entreprise. Tous les critères liés à l’éthique y progressent et en premier lieu celui de « travailler pour une entreprise à la raison d’être inspirante ». Il est le plus important pour plus de 35% d’entre eux ! Mais pour cela il ne suffit pas de dire qu’on va rendre le monde meilleur !
Mais ce qui risque le plus de contrarier la carrière d’un millenial dans la grande entreprise où on l’a accueilli avec fleurs et considération - après l’avoir longtemps chassé d’un forum de recrutement à l’autre - c’est le peu de latitude qu’il va découvrir dans son poste. Quoi on lui a dit qu’on le recrutait pour son sens de l’innovation, son ouverture au monde et on le parque dans des tâches répétitives, encadrées par des chefs tatillons ? Non merci ! Je vais faire un VIE (volontariat international) en Inde ou créer ma start up. C’est risqué ? Je suis jeune non ? Et voilà l’entreprise désemparée qui voit partir son brillant HEC ou Neoma sur les traces de Steve Jobs ou Xavier Niel pour créer son entreprise. Parce que le millenial n’aime pas se sentir dirigé. Quitte à être un manager volcanique dans sa propre entreprise. Mais c’est une autre histoire…
Mais alors comment peuvent réagir les entreprises ? Comment travaillent celles qui savent garder leurs jeunes recrues ? Souvent en leur confiant des tâches précises dans des équipes projets déconnectées des hiérarchies traditionnelles. Des équipes qui ne comptent par leurs heures tout en gardant la flexibilité de laisser des plages de liberté en cours de journée. Le millenial réfléchit plus en termes d’objectif à atteindre que de temps. Habitué à travailler en équipes dans sa Grande Ecole ou son université il sait échanger des informations avec les autres membres, aller en chercher au bout du monde, ne pas forcément se mettre constamment en avant s’il ne se sent pas compétent. Le « mode projet » est son univers et il s’y épanouit dans des entreprises qui n’ont pas peur d’oublier le sens de la hiérarchie le temps de le laisser les développer. Et il pourra ensuite rejoindre un poste plus traditionnel pour peu d’être certain que ce type de « respiration » pourra être de nouveau activé. C’est comme cela qu’on a créé la reconnaissance vocale Siri chez Apple ou qu’on travaille sur des innovations sur la voiture électrique chez Renault… Et ça marche !
Publié le jeudi 14 juin 2018 . 2 min. 48
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