L'évolution de l'emploi public en France
Publié le jeudi 15 janvier 2015 . 3 min. 34
Quelle est la vérité sur l’évolution de l’emploi public ? Pour être rigoureux, quelques précisions sont indispensables. L’emploi public, ce n’est pas seulement les fonctionnaires recrutés par concours, c’est aussi des contractuels. Cependant, tous relèvent de la fonction publique dans ces trois versants : la fonction publique de l’Etat (qui regroupe les ministères mais aussi les établissements publics administratifs, comme Pôle Emploi), la fonction publique territoriale (les régions, les départements, les communes, les syndicats intercommunaux et j’en passe...) et la fonction publique hospitalière. La fonction publique, c’est aujourd’hui un peu plus de 5,4 millions d’agents, plus d’un emploi sur cinq. Et ce calcul ne comprend pas les emplois aidés ! Alors comment en est-on arrivé là ? Notre courbe commence au début des années 80 avec l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir. L’emploi public s’envole : en deux ans 165 000 nouveaux postes sont créés et la barre des 4 millions est franchie. La hausse se poursuit jusqu’en 1984. Elle connaît une brève pause avec l’arrivée du gouvernement Chirac. Mais dés 1988, l’ascension reprend. La fonction publique d’Etat, la territoriale, et l’hospitalière sont à l’unisson et participent toutes à l’inflation de l’emploi public. L’escalade se poursuit après 1996 puis s’accélère que le gouvernement soit de droite ou de gauche. Le nombre d’agents publics saute la barre des 5 millions en 2002 et atteint un premier sommet en 2007 à près de 5,4 millions. Bilan, sur près d’un quart de siècle, les effectifs publics ont grimpé de 1,4 million pour représenter 20% de l’emploi total en France. Et, pourtant l’Etat a commencé à freiner. En effet, dans les administrations centrales, les créations de postes décélèrent, et n’augmentent que de 0,3% par an. Mieux à partir de 2003, les effectifs centraux se stabilisent. L’Etat peut sembler plus sage, mais attention, c’est une sagesse de façade. Si l’on y regarde de plus près, il transfert en effet de nombreuses compétences à la fonction publique territoriale. L'Etat central ne contribue qu'au 5ème du gonflement des effectifs publics. Vous l’avez compris, ce sont les collectivités locales qui ont pris la relève. Les lois successives sur la décentralisation sont à l’origine de l’explosion du nombre de postes : +71% sur la période soit un rythme annuel de 3,1%. La fonction publique territoriale c’est plus de la moitié de la hausse totale. Mais il y a plus : la création d’une fonction publique hospitalière va provoquer une autre prolifération de postes : +54% pour les hôpitaux, soit +1,8% l’an. Mouvement qui contribue pour plus d’un quart à la hausse globale des effectifs publics jusqu’en 2007. C’est en 2007 qu’intervient une inflexion très nette, une stabilisation qui va durer jusqu’à 2012. Et c’est une nouvelle fois au niveau de l’Etat central que tout se joue avec le principe du remplacement d’un retraité sur deux. Cela entraîne une réduction de 11% de ses effectifs, même si se poursuit le redéploiement des effectifs vers d’autres administrations. Mais la tendance de fond n’est pas inversée. Pire, cette stabilisation va faire long feu car le principe du remplacement d’un fonctionnaire sur deux est remis en cause. De plus, nous sommes en 2013, un an avant les élections municipales, et l’emploi accélère du côté des collectivités locales. Bilan, plus de 5,4 millions de Français travaillent aujourd’hui pour la fonction publique, c’est 20,6% de l’emploi total, c’est un record historique.
Le graphique, L'évolution de l'emploi public en France, une vidéo Xerfi Canal TV
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